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dimanche 2 juin 2013

2 juin - An evening with Jack Tennenbaum

Je ne lui ferai pas ça. Pas à elle. Je veux une proximité sans pensée, voire sans émotion, juste une connexion physique. Elle, je le sentais clairement, semblais vouloir autant le support moral que physique. Je ne peux pas lui donner seulement une partie. C'était tout ou rien, ça le reste aujourd'hui, pour elle. Même à petite dose. Et je sais que je n'en serais pas capable. Surtout après une grillade de poulet qui reste comme un poing sur l'estomac.
On s'est rapprochés, on s'est frôlés, mais ça ne venait pas de soi. On restait las, de nous, de tous. Et comment en aurait-il pu être autrement. Après ce rêve où je l'imaginais se faire des illusions sur le fait que j'étais toujours attiré par elle, je me sentais sécure de toute folie. Quelle surprise que de la découvrir dans de si belles jambes, longilignes, and yet, bien fermes, le jeans coupant à peine à la culotte que j'imaginais coquette. T'as toujours aimé porter du linge cute pensant que personne ne voudrait le voir, l'apprécier surtout.
Tout est pour le mieux. Il n'aurais pas fallu tomber dans la remise en question, le couple, oui ou non, les enfants qu'est-ce que t'en penses, et quel genre de fille tu cherches, tout pour me prendre dans un cul de sac. Essayer de s'en sortir sans mentionner la phrase tueuse: "Tout sauf toi", y aller plutôt pour la subtilité: "Oh tu sais, juste un Salut jeté comme ça en entrant dans le magasin, dit avec une légèreté, Ou plutôt, oui plutôt une comédienne, une qui sache ne pas être gênée devant un appareil photo, de jouer des games, plutôt que de toujours être soi même et nous ennuyer avec nos vies pathétiques de personne de second rang qui ne pogne jamais tandis que nos amis s'envoient en l'air à tous les mois." Non, je voulais lui offrir une bonne soirée, pas de tracas, pas d'engueulade, montrer qu'on peut discuter raisonnablement, et que je reste un bon ami, non pas juste un mec en manque de cul qui lui claque les fesses avant de me prendre un poing dans la figure. Me connaissant, il aurait suffit d'un argument d'un côté comme de l'autre pour que le bordel prenne.
J'ai terriblement peur du bordel.
Il me faut soit une petite femme qui sache ne pas me poker trop intensément, que la chicane ne ruine pas une soirée.
Mais me connaissant, je n'aurai jamais ce luxe. Avec ma chance, ma putain de chance...

jeudi 5 janvier 2012

5 janv - Cheap

Dav me regarde faire, lâche un gras: «Gros! T’es pas sérieux?» Quoi, j’suis broke, man. Je fais ce que je veux, je réponds en sortant une cannette de Pepsi de mon manteau, à notre table du Patio Vidal. «Je suis cheap, moi, monsieur!» coule de ma bouche, avec le sourire dehors, la honte de ma vie à l’intérieur. Et j’ai attendu que mon cadran passe de 3h59 à 4h am pour écrire ces lignes, parce que je sais que tu dors tôt, que tu ne liras pas ces lignes. J’en profite pour te dire quelque chose qui ne te plaira probablement pas, dans ton fort intérieur. Je ne t’aime pas. Probably never will. Don’t get me wrong; I like you, but… En fait, c’est probablement mieux ainsi. Je repense à cette petite anecdote, preuve de ma vanité, ma cheapness, en lisant un passage de Simard… C’est fou, que ça me prenne deux semaines avant de lire une seule ligne d’un livre, puis d’en lire une centaine de pages en trois heures, au beau milieu de la nuit… Dans le fond, j’ai peur des auteurs comme lui, des livres comme celui-ci, qui me rappelle à quel point je suis ordinaire, ni petit ni grand, ni laid ni beau, auteur paumé pas trop mauvais, mais qui ne souhaite pas à tout point être publié. Ma seule ambition, pour le moment, c’est de transformer ma job en métier. Être libraire. Et ça ne me dérange pas de ne pas t’imaginer classer les livres à mes côtés. Tant que tu me laisses un message aux deux jours, le monde peut s’écraser dans sa fin du monde, ça m’est bien égal. Je suis cheap au point de sauver le plus de mots quand on se retrouve face à face, ou juste à jaser en direct, afin de les classer, les réajuster, jouer avec, et les empiler dans des paragraphes fleuves. Et en général, je n’ai plus les mots, devant toi. I just don’t care about them, they’re just too much, I don’t need them. Mais ne prends pas ça pour de l’amour. Je n’ai plus de cœur depuis trop longtemps. Pas que je n’ai pas voulu recoller les morceaux, j’ai essayé. Mais à trop mettre de scotch tape tout croche, j’ai pété un plomb un soir et j’ai tout écrasé moi-même à la masse, j’en ai fait de la poudre, je l’ai laissée au vent de la Berge-des-Milles-Îles, la fois où j’ai embrassé une fille pour la première fois, et que je me suis trompé d’autobus lors du retour. Un jour, si ça t’intéresse, et si je me sens prêt, je te raconterai. La portion d’invention, et de vérité.

J’aurais pas dû prendre du Pepsi à 2h30…

4 janv - Think about you

J’ai pensé à nous deux. Ce que ça donnerait. Encore. J’essaie de penser uniquement aux bons moments, à ceux où tu as souris en même temps que moi. Les mauvais, j’essaie de les laisser au placard, en espérant qu’ils se décomposent comme un corps mort. Je n’ai pas de photo de toi, mais ça m’importe peu. J’ai des images de toi plein la tête, on dirait les affiches qu’on colle sur les panneaux dans la rue, avec les plis, et des affiches qui s’empilent par dessus, qui essaient de faire oublier les évènements passés, et qui, malgré tout, restent collées. Maintenant, le premier souvenir qui me revient en pensant à nous, c’est sur le sofa, à la lueur d’une faible lumière, à côté du piano, ma tête sur tes genoux. Le spaghetti que tu n’as pas fait collé. Mon disque de Coltrane qui jouait «Everytime We Say Goodbye», et je t’ai prise dans mes bras, danser un slow, le premier et le dernier que j’aie jamais dansé.

Les nuits d’été, mon corps en sueur par dessus les couvertures. Les matins avec les griffes d’Edgar sur mes orteils. Le disque de Damien Rice qui te faisait pleurer, celui de Bran Van que je t’ai acheté. La rupture que je repoussais sans cesse, «Now’s not the right time. Attendons après le Pow Wow…» Tu m’as pris de court, en citant Forest, du Loup. «L’illusion de ce bonheur n’est-il seulement que l’habitude?» Et moi qui a pleuré toute la nuit, maudissant Allen et sa Barcelone de t’avoir mis cette idée en tête. On s’est quitté, on s’est disputé, on a baisé, on s’est détruit, et cette nuit-là, à des kilomètres de nous, à quelques mètres de ta collègue newly-wedded, je t’ai fait écouter Duet Tacet, ta tête sur mon abdomen, we started to kiss. De toutes le fois, je crois encore que c’était la plus honnête. Tu savais que je n’avais qu’une blonde un peu cruche en tête. But we did it anyway. Et c’est ce qui a fonctionné. Sans amour, c’était plus simple ainsi. Mais ce soir, dans ton appartement, sur ton ordinateur, j’ose écrire une fois encore… Que serions-nous, aujourd’hui, si nous étions encore «nous»?

Sans le physique, sans les autres, sans tes amis ni les miens (je n’en ai plus, de toute façon), sans le stress de l’école, sans ton boulot, sans mon écriture… Si on effaçait tout, retirer chaque affiche sur la rue pour ne laisser que la nôtre, couper les plis à l’exacto, donner une nouvelle couche de vernis. Would you believe this is real? I’m asking you, because I know… I know you’ll never read this. Parce que j’ai peur que ta réponse soit positive. J’aime penser que je suis le seul à rêver. Que j’étais le seul à te respecter comme tu le mérites, à jouer le grand frère avec ta petite sœur, à blaguer avec ton père et partager une bière à ses côtés. Tu dors… J’en profite pour te piquer la dernière Boris. Et partir comme un voleur, sans faire d’erreur. No love messages this time. But I’ll admit, I like you, kid.

2 janv - Les enfants gourmands

«There’s nothing to do, But I don’t mind when I’m with you.»

Je sais. Je devrais dormir, j’ai travail demain. Mais tu sais ce qu’une sieste fait. J’ai besoin de sortir un paquet de trucs qui me trottent en tête. Comme la phrase Les enfants sont gourmands. Ils passent la main dans un sac de chips, se coupent l’appétit avant le souper. Je le sais, c’est encore ce que je fais. Je me gâche le souper, celui que tu as préparé, en me gavant de petites chips, pensant rigoler un peu avant les trucs sérieux. Mais voilà, j’ai l’estomac noué, maintenant. Et je risque de manquer le souper. Et je réalise que ça crée un malaise dans la famille. Ouais je sais, je fais le pitre et ça ne fait plus rire les enfants. Peut-être que je deviens papa. Oui, je sais, les paroles, les paroles. C’est bien beau. Mais ce sont les actions qui comptent. La prochaine fois, je préparerai le souper. Et quand bien même qu’un enfant gourmand plongerait la main dans les chips avant le repas, je sais que je l’aurai cherché.

La première chose que j’ai faite, dans la maison vide, était de regarder ce vidéo de cet enfant, carotte entre les dents toutes neuves, repousser les avances d’une fille. «Fais pas ton gêné, Jean, pis donne un beau câlin à Amélie.» Noël 1991. En vingt ans, l’histoire fait un tour d’horloge, les deux aiguilles reviennent enlignées. Un autre vidéo, dans la cour de ma grand-mère Auger, sur les genoux de mon père à envoyer un poing dans sa main. «Tu veux dire au revoir à grand-maman? …Tu veux partir tout de suite? Tu dis pas au revoir?…» Fuck. L’histoire ne change pas. En écoutant en boucle Suburban War, avec ce passage en boucle, ma petite main dans sa paume, la maison de grand-maman à Laval-des-Rapides, c’était les rapides sous mes yeux fatigués. Pendant cinq bonnes minutes, dans la maison vide, la tête de Bruce sur mon torse, j’ai pleuré en silence, de peur de déranger. Parce que j’ai toujours l’impression de déranger. D’être de trop, de créer des malaises, de tout faire croche, alors je préfère me tirer avant de trop en faire, ou pas assez. But I don’t mind when I’m alone with you. Seul avec toi, parce qu’à trois, la magie ne passe pas, on dirait, comme une tension invisible dans ma tête. Peut-être qu’elle n’existe pas, j’ai peur de tout, je ne sais pas. J’imagine des engueulades si je fais un move de trop devant d’autres personnes. La vérité c’est que je suis une personne pas forcément solitaire, mais profondément triste. Pendant un moment. Puis c’est l’euphorie totale. Pendant un moment. Mais sans masque aucun, je crois être une personne viscéralement plongé dans le chagrin, constamment tourmenté par des moments ou des gestes du passé qui ne devraient plus avoir d’importance. …Je repense à mon enfance. J’ai tout eu, la santé, les études, les amis. Mais je n’arrive pas à essuyer les blessures, que j’ai subies, mais surtout celles que j’ai fait subir, mon caractère impossible à tolérer, les amours, les trahisons.

Je sais que l’amas de peinture dans le visage m’empêche de vous apparaître comme une personne réelle. Mais sans les masques, tout revient en mémoire. Personne ne veut d’un type constamment visité par ses fantômes, qui déprime l’audience à coup de «J’avoue, j’en ai bavé, pas vous, mon amour». Sans les masques, je n’arrive pas à oublier, à vouloir te faire rire, voire même moins ambitieux, te faire sou-rire. Et ne pas voir ton sourire, ça me fuck l’estomac, plus que de manquer le repas. Laisse-moi un seul masque, celui avec le smile, juste pour passer la soirée. Je fondrai plus tard, dans la voiture, dans l’autobus, peu importe. non, je ne suis pas heureux. Mais laisse-moi te faire croire que tout va bien. Par amitié, ne perds pas ton sourire, pas pour moi.

mardi 22 novembre 2011

22 nov - I said maybe...

On campait pour une semaine. Un lac juste pour nous trois. Un chalet avec des escaliers étroits et croches, des fenêtres sans filet assez minces pour empêcher les brûlots de nous picosser la nuit. Je lisais Glamorama, pour garder un contact avec la civilisation, j’imagine.

Ma toute première caméra vidéo dans les mains, je profitais des arrêts de lecture pour capturer le panorama, le matin, en après-midi, le coucher. La nuit, ça n’en valait pas la peine. Je préférais regarder avec mes yeux. J’étais Edmond Dantès dans sa noire cellule. Depuis que j’avais lu les aventures d’Edmond, j’essayais de me convaincre tout aussi capable de voir dans l’obscurité la plus totale.

On était trois, et j’allais avoir 16 ans. Le premier jour, on s’est reposés du long voyage. Le lendemain, on a pris le canot pour traverser le Lac des Cœurs, pour pêcher un peu, les trois couchés sur les bancs, à rester là en silence. Le soir, Sylvain a apporté sa stéréo pour nous faire écouter sa cassette de The Wall. J’ai bu ma première bière. Puis ma deuxième. Catherine m’écoutait divaguer, sur le sofa, les genoux contre sa poitrine, nous sur des fauteuils, penchés l’un vers l’autre, parlant pas trop fort, sans savoir pourquoi. Étais-tu là, au 20e anniversaire de matante? Tsé, y’avait plu, pis on campait une bonne gang dans des tentes. On avait joué à Donjon et Dragon.

Il avait plu soudainement. Le chapiteau ne protégeait personne, alors les plus vieux se sont réfugiés dans le chalet minuscule, les jeunes restaient dans les tentes, se pensant tough peut-être. Mais ça coulait et on ne pouvait définitivement pas dormir là. On avait des sticks luminescents, pour se diriger à travers la tempête de noir. Un cousin nous a montré ses fiches de D&D, alors on a joué, le temps de se rendre à un boss, un dragon. Il nous restait près de 5hp quand il a fini par s’écrouler. William, sous la voix du dragon, Je reviendrai pour vous éliminer! Et moi, petit con de 8 ou 9 ans max, AH OUIN?! Essaie don’ pour woire! …Ok. En un claquement de doigts, nous étions tous des tas de cendres. Moi pis ma grande gueule.

Catherine a ri en éclat. J’ai suivi. Troisième bière. Elle a demandé à mettre sa cassette à elle, celle que son chum lui avait faite. Wonderwall a joué.

-Ça… ça je connais.

-C’t’une bonne toune, ses genoux cachant encore son menton, les yeux dans le vide.

-Ouais…

mercredi 16 novembre 2011

16 nov - I slept with her because I’m in love with you

À quoi

Elle a gémit. Doucement. Juste une fois. Ce moment précis où j’ai commencé à regretter. La grisaille des arbres morts aurait dû être suffisante pour me prévenir du mauvais move qu’on allait faire. Moi surtout.

On avait bu du vin. On feelait seuls. Enfin, moi surtout. J’osais pas lui demander comment elle, elle se sentait. On s’est collés. On s’est embrassés. À chaque seconde qui s’écroulait, le poids m’écrasait. I only did this because I love you. You just wouldn’t love me. Elle me dit, dans un soupir. À quoi tu penses? Le courage me manque. Trop de choses occupent mon esprit, les branches claquant sur la fenêtre, le vent qui siffle sous la porte, la chanson qui parle de deux amis qui couchent ensemble et qui ne savent pas quoi dire après. Je comprends pourquoi elle ne voulait pas le faire, plus tôt. Ça joue avec la tête.

J’ai fait l’amour avec elle, parce que je t’aime, mais que je n’ose pas. Parce qu’elle me fait penser à tes airs distants. À la différence que je la connais depuis beaucoup plus longtemps que toi. Et contrairement à toi, elle n’a jamais hésité à me retrouver, en public comme en intimité. Mais jamais comme ça…

À quoi tu penses, toi? Je n’ose pas dire un mot. Je sens en elle la même angoisse. Est-ce que c’est le début de quelque chose? Une erreur? Ça ne s’est jamais passé? Rien. Le silence fait du bruit. Nos souffles reprennent un rythme régulier. J’ai éradiqué toutes mes chances de revoir tes petits pieds enrobés de caoutchouc jaune sans le sentiment de dégoût qui me rempli.

D’un autre côté, avec tes rejets constants, fallait être timbré pour y voir des marques d’affection. Ça et le fait que tu couches sûrement avec Éric. Je m’en fous. M’en crisse. J’ai fait pareil. J’ai couché avec quelqu’un qui m’a séduit, un instant, mais qui ne m’apportera rien. Qui sait, peut-être qu’on ne se parlera plus, après ça, moi et elle, parce que moi et toi, je n’ose pas. Après ça, je n’aurai plus le courage de te regarder avec les mêmes yeux doux et un peu cons.

I only did this because I won’t be able to love you anymore. Ou l’inverse... Je ne pense pas, j’atterris. Laisse-moi de temps de remettre pied sur terre…

samedi 12 novembre 2011

12 nov - Félicia

Je t'ai nommée ainsi pour décliner tes identités. J’ai envie de féliciter tes parents d’avoir conçu such perfect creature, une Fée, capable de la féminité la plus magique et enfantine. Comme la rue qui porte ton nom, t’es la girl next door, une maison privée mais proche, accessible mais fermée, remplie de mystères.

Tu me pardonneras d’avoir créé une nouvelle toi. C’est l’avantage de la littérature, si on me permet le terme. La réalité ne laisse que peu de place à la fantaisie. Il faut que tout soit contrôlé, rangé en ordre alpha-éthique, en cote Dewey. Je préfère recommencer, ne pas nommer les objets selon leur définition, mais plutôt sur la perception que l’on a d’eux.

D’entre tous, tu restes la plus limitless à décrire, de tes jambes fragiles comme du cristal, la voix d’un colibri, discrète et sensible. Tu t’appellerais Colette, je fondrais pour ton col de laine. Tambourine, pour les beats de drums qui résonnent dans mes poumons. Marion, le carillon sous le gui de Noël. Flore, pour le bouquet d’émotions in bloom quand tu sors sur le perron. Katerine, un ouragan dans ma tête.

Mais reste fée emprisonnée au creux de ma cage thoracique. Reste assez longtemps pour écouter la chanson du loup, celle qu’il a faite pour le nom que je t’ai choisi, pour ton baptême de moi, d’ici. Félice, comme le chat, un peu maladroite, rigolarde, au cœur fondant chocolat crème fouettée cerise, des morceaux de bananes en tranches au fond. Félicia, soupiré à l’oreille, ça doit bien couler en bouche… Tu me rends gourmand pour la première fois de ma vie. Me laisse pas sur ma faim. Sois plus qu’un échantillon de câlin au bout de la rangée six pour emporter…

jeudi 10 novembre 2011

10 nov - Les ricanneuses

Félicia porte des bottes de pluie, jaune. Elle cadre trop bien dans son rôle de gamine, new in town. Et pourtant, c’est elle qui m’assigne les tâches, m’aide à finaliser le boulot quand il fait sombre, et m’accompagne de sa maison à la job. Avec ses petites bottes jaune fluo d’enfant sucrée. « T’es sérieuse? » « Ben quoi, y pleut. » Même le parapluie qui match, comme celui dans How I Met Your Mother. « J’vais te couvrir, aies pas peur. » Ça va, j’ai mon parka (pour ne pas que tu me vois rougir). Elle passe ses doigts fins d’ouest en est à travers les poils de mon capuchon, « Ça te pognait dans les yeux, on dirait. À moins que c’était des clins d’œil pas trop subtile, Jeaaaaan-re ». Jeanre? Ah, genre! Focus un peu, p’tit cerveau. Suis la demoiselle, arrête de regarder ses lèvres, marche, gauche droite, gauche droite. Ne parles plus, au cas où tu sortirais une autre imbécilité, parce que la prochaine fois, tu vas te ramasser une cla… « Ça fait longtemps que tu travailles à Gab Roy? » « Chu rentrée en septembre, après avoir eu mon horaire, là. Pourquoi? J’fais jeune pour te donner des ordres? » Encore une autre que je n’arrive pas à sizer. Elle rit de moi, ou elle pose une question sérieuse? Oh god, sa main sentait le gâteau des anges de ma tante. J’ai tu répondu à sa question?? « Nenon, ça va. C’est que ça faisait un bout que j’étais pas venu dans le bout. Depuis quelques temps, j’préfère la Banq, mais c’était juste une question de… » « Pauv’ ti poux, yé tout gelé, y bégaie! Passe avant moi. Non, passe pas sur le gazon! Les chaussures… » Contrôlante, mais douce et aimante. Comme une mère. On prend les marches, puis fais à ma tête, lui ouvrant la porte devant moi, mais elle m’accroche la manche et me fait entrer en premier.

La matante matrone de Mathilde nous attend. « Félice, t’as-tu envoyé les formulaires pour le mois prochain? Dépêche-toi, tu prendras le bureau quand Éric va partir. T’as deux minutes. » Elle me lance un sourire désolé et quelques doigts qui pianotent l’air. Et je flotte vers la cabine. Pour une seconde. « Où s’tu vas? » « Finir les réparations (c’t’affaire). » « Je l’ai finit à matin. Ça t’aurait pris trop de temps. Arrête de flâner pis vas ranger ceux-là. » Près des fenêtres, deux filles me regardent du coin de l’œil, en textant leur douche adoré plein de muscles. « Jean. Ta chemise. Aweille : dans le pantalon! » Elles se forcent pour ne pas pouffer de rire. P’tites crisses. C’est censé être moi, l’Alpha, dans cette marée de hipsters. On dirait plutôt que je suis une canne d’Alphaghetti, mou et sans saveur, condamné au recyclage après premier usage…

On ne voit rien dehors, avec tous les néons bleu vert jaune qui remplissent les vitres. J’aurais peut-être dû me proposer à Montmorency. Pour être moins tassé qu’ici. Une petite fille cherche son papa entre les B-C et les D-E. Au lieu de relire la page 141 d’American Psycho pour y voir le plomb de ma mine, je lui propose de l’accompagner pour le retrouver. Elle sautille, avec des bottes jaunes. « Qu’est-ce tu fais? Ta ronde! Go! Y t’en reste plein. » Pour la petite, un tata de bonne chance, pour la gribiche, un roulement des yeux, le dos arqué sur le chariot.

17h. « As-tu faim? On pourrait aller au Milano à côté… » « Désolé, j’ai pas le temps… Je sais, je sais… Je prends ma pause pour finir ça. Peut-être que tu devrais faire pareil, tsé. » Son visage désolé avec un petit sourire. Sauter par-dessus le bureau et coller mes lèvres gercées contre les siennes, pulpeuses. Okay, fine, je vais trouver quelqu’un d’autre pour partager une soupe café. « Pourquoi t’as pas accepté mon amitié? Tu m’aimes pas?

-Hein?

-Sur Facebook, grand tata.

-Ah, ça! …Je mélange pas travail et vie privée. Rien de personnel. Mais j’vais y penser! (Y’aura toujours moyen de bloquer mes publications, au pire.)

-…Tu la trouves de ton goût, Claudia, hein? Invites-la don’.

-Pfff, es-tu folle, elle a 26 ans, pis tsé, en tout cas… » C’est pas parce qu’elle est chaude comme un geyser que je la trouves… que je vais m’essayer… Et puis, elle est trop âgée pour… « J’voulais juste t’aider à la cruiser. C’est pas grave. » C’est toi que je veux… « Tu fermeras la porte en sortant, d’accord? Bon souper, les amoureux! » Crisse de folle, d’enfant, de terrible analyste, de t’as-rien-compris, mais je t’adore. Les épaules serrées, je traîne le petit chariot vide en arrière du comptoir. Sans un regard, Claudia le remplit. « J’ai switché mon heure de lunch avec le tien. Salut. »

Dehors, s’il pleut encore, j’aurais envie d’avoir des bottes jaunes et de sauter dans les flaques et gueuler « FLAQUES YOU ALL ». Au lieu de ça, je passe à côté des deux filles et un gars qui leur chuchote des trucs drôle à travers de son parfum Axe. Celle avec une tresse bandante va répondre « Ya mieux; tantôt ce gars-là s’est fait dire de rentrer ses pantalons... ah non sa chemise dans le pantalon! Oh my god, tsé, loser de même. » Rester tranquille, travailler le poker face. Je me rends au fond, récupère une feuille dans un bac à recyclage presque vide, déchire des petits morceaux, et commence à écrire. Dans Eco, je mettrai « On voudrait toujours compenser le manque de beauté avec l’intelligence »; dans Zweig, j’insérerai « La vie, c’est que c’est injuste. J’ai connu des filles belles, intelligentes et cools, comme j’ai connu des moches, pas intelligentes et pas cools »; dans Werber, « Faut-il mourir pour voir Dieu? »; dans Thompson, « We live we die and death not ends it ». Pour chaque livre, une phrase. Ça me prendra un bon bout de temps, mais je m’y accroche.

En plaçant Todorov, j’aperçois Félicia rire en entrant par la porte principale, retirant son écharpe en laine rouge, suivie par Claudia, toute aussi hilare. « Merci encore pour le souper, Clau! »

Bon. Où ça va, c’t’osti de CD-ROM là…

mardi 8 novembre 2011

8 nov - Big dull blue


"There's no you in the hall... there's no you in the hallway"

-Sleeper, The Allen Symphony


Aujourd'hui, j'ai lavé les draps. Même si j'espérais encore ton odeur à travers le tissu zen. Parce que c'est ça, être désespéré au point de penser que ta présence était réelle, dans ce lit, pendant que j'étais à trois heures de route durant toute une semaine. J'avais senti le sarcasme, la blague sympa. Mais par pur désespoir, j'ai humé les draps, juste au cas. Parce qu'au fond, je sais jamais, avec toi... T'as toujours eu une meilleure poker face que moi.

Moi, il faut toujours que j'avoue, que je sois honnête après coup, pensant que ça va rapporter plus, ou mieux, ou je ne sais pas quoi.

Je suis un paradoxe constant. J'aime autant provoquer et faire de la controverse que de plaire aux gens. Alors je gueule un truc à faire hurler les matantes et les petites filles, avec un ton de sarcasme pour cacher qu'il s'agit de mes pensées réelles. D'un côté comme de l'autre, je m'en sors, en ajoutant "C't'une joke, dah" en voyant les visages outrés, et devant les poker faces de "Ben c'est aussi c'que j'pense, tsé, pas obligé d'être bête de même", je réponds "Non je sais, j'étais sérieux aussi, dah". Tout pour être au creux de tes faveurs.


On désire toujours ce qu'on ne peut avoir. Avec ta tête sur mon épaule, c'est dur de me remettre en tête que tu ne seras que la tante cool de mes flots. Mais comme toutes les autres, tu restes un mystère, inatteignable et fragile. Et comme tous les mystères, je préfère imaginer le plus étincelant corail plutôt que d'aller plus profond dans l'océan et risquer de n'y trouver aucun trésor.


Alors j'ai refait le lit, mais comme si tu l'avais quitté, toi et ton odeur qui ne l'a jamais habité.

lundi 7 novembre 2011

7 nov - Late Bloomer

Musique: Fatalism

Dans la file pour la soupe populaire, attendre derrière les derniers parce que mes patrons ne me laissent pas partir plus tôt, récupérer les restants, ce que les autres pouilleux comme moi ont refusé de manger. Des vieilles ostis de meat balls séchées. Personne ne me croit quand je prends deux rations, que c'est pour nourrir ma fille qui m'attend à la chambre 14. C'est déjà assez humiliant de venir à la soupe pop, pas envie de l'envoyer dans un refuge. Le peu de cash gagné, je le place dans notre petite chambre de motel. Ça jase de partout, parce que ça pense que je la défonce tous les soirs, les gangs d'ignorants.

Après mon shift de 9 à 6 à l'usine, je laisse la bouffe dans la chambre, lui demande comment a été sa journée, la couche à 8h, pour rentrer à la shop de 9 à 6. Les bons jours, je dors trois heures. À soir, j'ai juste pleuré. Une ambulance passait et Jo a été distrait. Son bras y a passé. Ya perdu tout son sang avant que la même ambulance revienne le chercher... Pis j'avais juste des meat balls sèches à donner à ma p'tite Camille, ma pauvre p'tite Camomille, pas de môman, pas de père non plus. Pour elle, je reste une ombre qui apporte de la bouffe, un peu d'amour.

mercredi 2 novembre 2011

2 nov - La bibliothécaire de la station Sauvé

Crever de chaleur, en revenant de la station Parc pour récupérer l'enregistreuse avant le concert du loup. Lundi après-midi, avec un parka de plumes d'oie, un kangourou noir lourd et un paquet de livres inutiles à transporter, from one station to the next, chantent les derniers assassins. Dans le wagon, face à moi encore debout, une jeune fille assise, grandes lunettes à monture fine, une petite ponytail de laissé aller, chemise blanche complètement boutonnée, assez serrée, longue jupe noire, petits talons violets; un bouquin ouvert sur ses genoux, un second, collé contre elle. Trop chaude, comme nerd slash bibliothécaire slash maybe even dominatrice. Mine de rien, je prétends changer de chanson sur le iTouch, le mets à la hauteur de mes yeux, clic pour capturer sa beauté sauvage de femme intellectuelle nymphomane. Elle relève aussitôt les yeux vers moi! Oh fuck me... J'avais oublié d'enlever le son du clic... Tous les autres me fixent aussi, oh putain, ohputain ohputaindemerdedefuckme. –Poker face– failed.

Ses yeux sont noisette, brun foncé, mais clairs. Perçant.

Elle retourne à son livre, passe une page, dépose par dessus son deuxième bouquin, note quelque chose rapidement, à peine un mot peut-être, avant de refermer les deux lourds tomes et les mettre dans son sac, entre ses deux chevilles frêles, la tête relevée sur le côté, ses pupilles me dilatent à nouveau... Sa main sur la bandoulière, attend assise la prochaine station, fixant la pointe de ses orteils comme une automate prête à attendre un ordre. « Station, Sauvé ».

Une fraction de seconde: ses yeux se posent sur moi, les portes s'ouvrent, elle se lève d'un bond, m'agrippe la main moite, me tire du wagon, sa jupe flottant jusqu'à mon torse. Toutes les globules rouges de mon corps grimpent au cerveau, rush intense de la pression sanguine. Je ne sens même plus mes pieds, je plane au dessus du sol, avec la tête pleine de « quossé j’ai fait là, quossé j’ai fait là, j’ai mal agi, j’ai mal agi, jaimalagijaimalagi ». Sa main tombe, elle se retourne, « C’est moi que t’as prise en photo? Pourquoi? Shut up, j’veux pas savoir. Viens. » Pas moyen de placer un mot, je la suis, montant les marches jusqu’au cimetière, continuant sur Sauvé, direction sud-ouest. « Dépêche-toi ». On passe devant un parc aussi vide que le silence entre elle et moi. Chaque tentative d’explication de ma part m’attire un « Shut up » sec et rapide. Alors je suis, me tais. Elle me fait passer sous un pont et tourne à droite, on dirait un quartier de prostitution, sale et sombre, puis ça redevient propre, résidentiel. On croise plusieurs de petites rues, avant qu’elle ne s’arrête devant une porte de garage. « Entre. Dépêche. » Crisse, je suis pas ton chien… Mais je rentre, poussé dans le dos par deux petites mains fragiles et fortes malgré tout. Au fond, un bruit de douche. Elle me force à pénétrer la salle de bain clairement occupée.

Il n’y a aucun rideau cachant la déesse à crinière blonde aux seins plantureux, qui me regarde tranquillement tout en fermant le courant de l’eau. Poker face, crisse, go. « Ma coloc, Ula. Ula, un gars du métro. » Ula hoche légèrement de la tête, un sourire poli, me fait coucou des doigts en sortant du cubicule, à deux pouces de moi tentant de cacher du mieux possible une tension grandissante dans mes boxers. La bibliothécaire me tire par le bras, laissant sa coloc sortir s’habiller dans sa chambre. « Les présentations sont faites, assis-toi sur le sofa. » Ula passe devant nous avec une expression de « ben voyons, c’est pas la première fois qu’il voit une fille prendre sa douche, me semble », tandis que l’autre me pousse d’une main vers le sofa. J’essaie de m’installer respectueusement, mais « on dirait que t’as un poteau dans le cul. Mets-toi à l’aise. » Elle s’assied sur ses jambes, à ma droite, alors je repose mon dos sur la banquette, les mains toujours sur les genoux. « Ton nom, c’est…? » Elle me coupe avec un chut imposant, le visage aussi opaque qu’un mur de béton armé. Ula sort de la chambre, fishnet et coat de fourrure, embrasse sa coloc sur la bouche, avec un œil en coin sur moi, puis nous laisse seuls. Putain… Quessé j’ai fait, dans quel coin de porte je me suis coincé l’orteil encore?

-Comment tu la trouves? Est de ton goût?

-Hein?

-Ma coloc. Réponds. Est sex, non?

-Euh, bah…

-Eille. Réponse claire. Est sex. Oui. Ou non?

-Oui, oui, oui, est.. est est.. oui.

-Tu veux la baiser?

-Quoi?!... J’veux dire, euh…

-Pis moi. Tu m’trouves sex?

-Euhfff… (Putain dans quoi, j’me suis embarqué, calice… Elle est chaude, mais je me vois pas lui dire ça, plain simple!)

Ses lèvres commencent à former un sourire malsain. Avec ses petits doigts gauches, elle soulève ma main droite, la pose sur le dessus de la banquette, s’avance vers moi lentement, et place sa droite à elle sur ma cuisse, en montant.

-À quoi tu penses?

-À euh… Je p… Oh, tsé… Euh, c’est… C’est… à moi, c’que tu pognes, là, en passant…

-Oh, is it, now? Non, je pense que c’est à moi, maintenant. Est-ce que tu la trouves plus sex que moi? RÉPONDS.

-OW! T’accroche ça solide, toi… (J’suis dur pis elle l’agrippe fort en…)

-Réponds.

-Vous êtes pas mal différentes, c’est pas évident… (J’ai chaud, calice. Sortez-moi d’ici, quelqu’un!)

-Tu serais moins tendu si je déboutonnais?

Ses paupières se rehaussent légèrement, elle mordille sa lèvre inférieure, et je vais exploser si elle ne cesse de me caresser de partout. Il faut trouver une fuite facile, mais rien de déplacé. Détends-toi, calme, calme, tout doux. Fais une farce. Tiens, elle retire ses mains… Oh dieu, non, elle les pose sur sa poitrine et fait la moue. Ça dure des plombes, ça va finir, oui ou non? Oh god, elle s’approche… « Tu veux faire ça avec moi? » Elle fait un rond avec sa main gauche, et passe son doigt dedans, countless times… C’est ta chance, le gros. « …Ok! » Je forme un rond avec ma main, et passe un doigt dedans, countless times. Ses sourcils froncent. Elle sourit. Ses épaules fragiles rigolent. Retombe sur ses jambes, la main couvrant sa bouche, son rire. « Tu niaises. Right? » Soit est étonnée par ma stupidité, soit elle... « You’re cute. » Ça ne rit plus. Ça sourit. Ça pose sa tête sur son poing, le coude sur la banquette. Ça pourrait bien finir, qui sait.

-You like me, do you?

-To be honest... Pas vraiment non. Désolé, mais t’es pas du tout mon genre… T’es une bonne personne, voilà. Je supporte pas la compagnie des bonnes personnes.

-Tu trouves que j’ai l’air heureuse, moi?

-J’ai pas dit heureuse. J’ai dit bonne personne.

Elle garde les yeux mi-clos, son sourire s’est éteint. Je lui déballe un paquet de phrases prémâchées, qu’elle semble se faire du souci pour ce qu’elle projette par rapport avec ce qu’elle est réellement, que ça lui donne une conscience de réfléchir à s’en ronger les ongles comme elle doit le faire, considérant ses doigts boudinés, et que par conséquent, elle s’empêche d’être libre, la tête toujours plongée dans ses livres au milieu de la station Jean-Talon.

-Par contre, j’avoue que ton french, pis tes méthodes, c’est pas mal funky…

-T’es le genre qui size une personne du premier regard, c’est ça?

-Pas vraiment, non. J’ai toujours l’impression que je vais me tromper, parce que de toute façon, les gens changent à chaque jour, pour être au goût des autres. Mais finalement, on reste tous pareils. On veut plaire, mais « rester nous même ». Bref, t’es comme n’importe qui.

-… T’es ben bête. T’aurais juste pu la fermer pis have it your way with me.

-C’est pas parce qu’il y a une offre que la demande y est. J’aime juste pas ça. Le… truc, là.

-Le sexe. T’aimes pas le SEXE? T’es vierge ou quoi?

-Peut-être justement que je l’ai trop fait avec une personne que j’aimais pas qui m’a rendu froid. Pas envie de rentrer le poteau dans le trou juste quand l’occasion se pointe…

-Phrase de loooooooser!

Une respiration, les yeux au sol. Je me lève, reste dans le portique. « Maybe… I guess I am. But I’m free. » J’ouvre la porte et quitte, laissant derrière moi une bibliothécaire à la chemise blanche tight au niveau de la poitrine, une longue jupe noire dans laquelle se love deux cuisses minces enleggingnées, et deux petits souliers pourpres. Ses lunettes doivent s’embuer, à présent, les doigts grattant le ventre d’un chat imaginaire sur son sofa brun.