jeudi 10 décembre 2009

Bilan

Voici le portrait d'une décennie qui m'aura définitivement autant, sinon plus marqué que ma première décade.

2000-2009

31 décembre 1999: C'est le soir, vers 22h. Toute la petite famille est postée à l'écran de télévision dans la cuisine. Je suis au salon, en train de bouder. Encore. Mauvaise blague envers moi, ou le frère m'a encore coupé la parole, me souviens plus... Le fait est que tout ce que je sais, c'est qu'à minuit, il n'y aura pas de guerre nucléaire, ni d'automobiles volantes dans les rues. La roue du cadran continue de tourner, je dis. Tu capotes pas quand on passe de 15h23 à 15h24, alors pourquoi paniquer là? Le cadran tourne, il est minuit, nous sommes à l'an 2000. Rien. Pas de bogue. Daniel Lemire a animé un bon Bye Bye. Merci bonsoir, ok c'tait juste ça.
Durant l'été 99, c'était le voyage à St-Jean-Port-Joly, le 25e de Jocelyn et Claudette (ma première game de Dongeon et Dragon) ainsi qu'une 2e ou 3e visite à Ottawa... Damn que c'tait génial comme été...

2000: je suis encore au primaire, je passe le test pour entrer à Brébeuf. Excité en voyant la vidéo promo de jeunes qui font du théâtre et de l'escrime, j'me dis que ça doit être cool là-bas. On est rendu au spectacle de fin d'année: beaucoup de chorégraphie de Britney Spears. Nos pièces de théâtre ont bien passé. C'tait cool le primaire. J'ai même fini par apprendre à faire du vélo. À l'été, on fête les 80 ans de grand-maman à Cap Rouge. Quelle place merveilleuse! Et que de souvenirs... Rendu à acheter le matériel pour le secondaire, il faut trouver les chaussures adéquates. En voyant c'est quoi, les vêtements adéquats, je braille de honte. En rentrant, je connais personne. Je veux parler à personne, je m'emmerde royalement alors je fais ce qui deviendra ma marque pour les années à venir: m'asseoir sur le banc en face de la table de billard, et je fais un p'tit somme. Au courant de l'automne, pendant l'étude dans la grande salle, je fais la connaissance d'Éric Racicot, un grand bien barraqué qui est là pour niaiser et imiter les Grandes Gueules. Lui au moins me fait passer le moton, c'est cool. Dans ma classe, ya un autre aussi petit que moi qui me parle souvent. Marcel-Simon Lefebvre. J'va m'en rappeler longtemps de ton nom, mon ti-crisse. Marcel dit être sataniste. Parce que ses parents l'ont calissé dans cette école pourrie de merde et il va incanter le Seigneur des Ténèbres pour se venger. Moi, naïf, je trouve ça cool, alors je lis beaucoup là-dessus à la bibliothèque. L'année avance, et je déteste toujours autant Brébeuf, en maudissant la planète de m'avoir menti avec son théâtre seulement disponible aux élèves de 5e secondaire.

2001: Je n'ai pas de souvenir d'avoir été tabassé, jusqu'à présent. Juste ridiculisé pour ma croyance du moment. Finalement, Éric est un peu con, et Marcel est pire (me traite comme d'la merde). N'empêche qu'à part eux, je n'ai aucun lien avec les autres. Ah oui, Canal Famille n'est plus... C'est rendu Vrak.tv avec une bibitte bleue vraiment laide comme mascotte... Les émissions sont moins bébés, mais ça fait quand même bizarre. Côté musique, j'écoute celle de mon frère: du Slipknot et du Disturbed. On nous annonce qu'un voyage en Italie sera prévu pour l'année prochaine, et ÇA, ça m'intéresse! Enfin quelque chose pour pas trop bitcher Brébeuf! J'ai tout de même marqué dans mon agenda, au mois de juin: départ de ct'osti d'école de merde, et au mois d'aout: retour avec mes VRAIS amis. Karim, un surveillant s'inquiète pour mes mauvaises lunettes qui me laissent une cicatrice sur le nez... Yavait pas beaucoup de surveillant cool, mais lui c'en était un. Mon père me demande d'essayer une année de plus, sans tenir compte de ma santé mentale... C'est la dernière fois que j'invite Jérémi et Patrick à ma fête, et c'est pas la joie sur nos visages. Notre passage au secondaire nous a éloigné, et ça paraît, sur la photo. Une chance qu'il y a la Game Boy Advance pour me faire gober mon calvaire.
Au retour des vacances, Éric et Marcel ne sont plus là... Alors là, je pète un cable... Jean et Satan sont maintenant buddy-buddy, pour mon grand malheur. Ppa achète un ordinateur portable, et je connais le pouvoir d'msn et des chats commun. Salut Karine. Salut mes premières gaffes en tant que draggeur de marde.
...un certain mardi matin, notre professeur Mme Iamonico arrive quelque peu en retard, toute troublée... "On a attaqué les tours du World Trade Center", annonce-t-elle le regard absent. Je sais pas c'est quoi, mais ça semble grave... Mon cours d'histoire est une horreur: quand arrive le temps de faire les dessins de l'époque féodale, je laisse le travail pour écouter RBO ze documentaire, ce qui ne fait qu'emplifier les cris et les pleurs de maman.
Quand arrive le mois de novembre, on nous annonce que les secondaire 1 ne peuvent pas y aller, après qu'un parent ait dit que c'était trop dangereux pour des enfants de notre âge... Je voulais la tuer, cette connasse de mère poule... L'année finira pas en beauté.

2002: 2002, c'est facile de se souvenir... C'est la fin de mes espoirs, c'est mes 13 ans, année de malheur, c'est mon statut de sataniste au plus haut point. C'est moi contre le monde. Mon 2e secondaire est affreux, et ça ne finira pas en douce. Ma maquette pour Grosse-Île se fait renommer l'ile lego et tout le monde se moque de moi. Bref, c'est nul. Heureusement, pour l'été, on a un projet qui me satisfait: voyage en avion de mon frère et moi en Ontario chez notre cousin de 35-40 ans. J'écoute Linkin Park Reanimation ainsi que le cd d'mp3 de mon frère, ça m'occupe l'esprit pendant que j'le boude, soit parce qu'il mange de la pizza froide sur le plancher ou parce qu'il fait croire qu'il est possédé (au moment même où on est dans le cadre d'une photo de mariage... on nous demande de nous tasser). Laurent se fait même engueulé par un passant, devant le Ceasar Pizza parce qu'il fume ("The law says nineteen, young man! You can't smoke! blabla"). Au retour de notre voyage, on repart avec le père pour le chalet d'un de ses amis, Claude Paris. Bon sang qu'on est bien là-bas! Le début d'une longue tradition!
Ah ouais, j'allais oublié... Mes cours de rattrapage en maths, avec ce prof qui nous parle comme si on avait 5 ans. Les retours en voiture avec Germain, par la 13. Ces images m'ont marqué... Ça me rappelle grand-maman qui débarque chez nous, dans ma chambre pour je sais pas combien de temps....... C'est aussi Diablo 2; le motel Wig Wam avec Musique plus qui diffuse un clip de Linkin Park Reanimation, justement; les chats communs encore, et salut Karine Marquis, ma première cyber-blonde de Lévis pour qui j'avais gagné une peluche en forme de bisou, qui m'a fait pleurer de joie quand j'écoutais "Thousand Miles" de Vanessa Carleton, qui m'a fait brailler de honte quand elle m'a quitter en me voyant passer dans mixmania ("tu ressemble à harry potter... bye"). Facile de se rappeler de ça.
Secondaire 3, c'est le début d'un aller fréquent chez l'infirmière pendant les dissections. C'est aussi pendant un cours d'art plastique, lorsque Steven Nguyen prend son pinceau pour me crisser d'la peinture jaune dans l'oreille. Oui oui, pètage de coche solide. Ok Jean, t'as assez souffert, tu peux enfin aller voir la psychologue du collège. Salut Karine Rioux. C'que j'écoute comme musique? Euh... Sum 41, blink 182, Craddle of Filth, Disturbed. Ok fine on s'revoit tous les mercredis... Retour à l'ordi, ça m'aide. Ne plus avoir à faire l'étude dans la grande salle, ça me permet d'être seul avec l'ordi et de chatter avec des amies. Salut Karianne.
Même si j'vais à son party d'école à Embrun pour la voir, c'est l'échec... Et dire que j'pensais l'aimer comme on aime. Man, j'ai flippé en tabarnack en voyant sa photo de l'époque...
Bref, secondaire 3, c'est aussi la fin définitive de ma période sataniste. J'ai compris que ça n'avait pas de sens, que c'est ridicule. N'empêche que le monde vont s'en souvenir. En tabarnak.

2003: année de calvaire, comme si ça n'avait jamais de fin. La grosse Lamothe est insuportable et mérite de retourner à son statut de coach de football. Mes passages à l'infirmerie, j'les fais sans même savoir s'il y a dissections today. Le nouveau prince dla branlette ne demande plus de permission: il évacue sans concession. Ah oui, en 2003, on va au HEC et je décide que j'aime les maths grace à ma super prof et que je vais être comptable. Aussi, je fais la connaissance de Jess. Un soir, elle me demande de lui écrire une histoire... C'est le début de ma passion pour l'écriture. Bon, ce n'est qu'un début, seulement une réplique du livre "Le Passeur". N'empêche que ça m'incite à continuer, à évoluer. D'ailleurs, mon prof de français, M. Claude Bois, me voit écrire pendant et entre les cours et m'encourage! Ce sera le seul prof à faire ça...
Pendant l'été, c'est Jess qui m'a supporté dans mon cauchemar. Celui où mes parents ne cessent de s'envoyer des vacheries par la tête, engueulades, silences et pleurs inclus. Ya déjà assez du boulversement émotionnel dû aux 8 mois de convalescence de grand-mman ici, faut qu'après son départ, maman se pète la cheville. Let's go le plâtre pour agraver sa dépression.... Ya aussi la nouvelle bagnole qui remplace l'autre vieille scrap. Ça changera pas le fait que je reprend ma relation haineuse envers Brébeuf. Secondaire 4, c'est le retour du cours d'histoire avec la même prof chiante qu'en sec 2. Côté sociale, celle à qui j'ai dit "ne tombe jamais amoureuse de moi" (tiens, je pense à Woody Allen, dans Manhattan!) m'a dit qu'elle ne pouvait pas continuer ainsi, à distance. Je m'en doutais. D'ailleurs, depuis ma première "rupture", je ne sais plus vraiment ce qu'est l'amour. Ça ne m'empêche pas d'aller la voir à Noël, donc environ 3 mois après notre "rupture", pendant qu'on reste chez notre oncle Luc, et de lui donner un ptit présent (deux améthystes). Cette fois, l'année se termine en beauté.

2004: Début de l'année ben normal. J'entreprends l'écriture de mon premier journal intime (qui ne l'est pas). Au collège, le meilleur prof de sciences physiques, M. Marchildon, me voit lire American Psycho, que j'ai découvert après avoir fait un travail sur Psychose d'Hitchcock. Il me parle d'Ed Gein... Voir qu'il connait ça !! Ça me donne un peu de pep! ...Ya quelqu'un dont j'ai pas encore parlé et qui, pourtant, m'est très cher. Il s'agit de Kevin Murat Lormeus. Ce gars connaissait super bien la bible, en plus de savoir écrire le japonais... ça m'a toujours impressionné. Yétait tellement doué et intelligent, mais le drame s'abattait souvent sur lui. Au début de l'année, on avait un atelier de poésie à la bibliothèque... La prof, même en sachant son caractère en contradiction avec le collège et ses pairs, l'a quasiment obligé à lire son poème devant tout le monde, alors qu'elle aurait pu prendre n'importe qui de lèche botte. J'imagine qu'elle a fait ça pour l'intégrer, la salope... Madame, quand on fait lire un élève qui hait l'établissement, on ne lui fait pas lire ses textes, parce que ça empire le cas. Surtout quand ça commence avec "Je vous hais tous...".
Peu de temps après, Kevin n'était plus là... Je sentais un vide. Lui et moi, on parlait quelques fois, on a même échaffaudé des plans pour s'enfuir d'un atelier de sport, la même année. Bref, on s'entendait bien, et il me manque franchement...
2004, c'est aussi Lauriann avec qui je chatte de plus en plus souvent, avec qui je commence à avoir des affinités plutot intenses. Quand j'entend la toune "I miss you" de Blink, en partant vers la cabane à sucre avec le collège, je m'imagine nous deux en scène dans un clip pseudo-gothique, avec la mort qui m'emporte loin d'elle... J'ai le tragique facile. MerciMerci. On se voit à Paques, et ça fait: "oh... salut...". Génial.
Du côté de la famille, les choses ont repris un peu d'ordre. Mon frère sort avec une grande rousse gothique qui pousse des hurlements pas croyables quand ils baisent. C'est une nymphomane, c'est bien normal. Étrangement, après quelques semaines, c'était fini. "J'ai l'bout magané à force de me la tapper" qu'il disait. ...Tsé, t'aurais pu me la passer... =P Mais bon, après Mylène, ce fut le tour de Cynthia. Cette chère Cynthia. Enfin Laurent se trouvait une fille qui ne passait pas devant moi sans me voir, qui s'intéressait à qui j'étais. Cynth a passé son enfance dans un centre jeunesse avec sa soeur, sa mère l'ayant abandonnée et son père étant dealer à trois blocs du centre... Un jour, elle s'est même arrangée pour me faire parler avec sa soeur qui avait environ mon âge. Après son téléphone, j'étais aux anges! "Jserais prête à lacher la drogue pis l'alcool pour toi", qu'elle disait! Wow! Mais j'avais un mauvais feeling, au fond dmoi... qui s'est concrétiser à notre première rencontre, à la maison... avec son chum. La belle joke, toi! C'est bien ce que je croyais: une belle fille, mais scotchée sur sa cigarette pis l'pot. Les deux, on a fait: "ah... c'est ça que t'es... salut..."Encore. Et dire que deux semaines plus tôt, quand j'ai été avec mon frere chez le pere de Cynthia, j'ai appris qu'elle voulait faire un trip de cul avec moi, son chum, mon frere et Cynth.... troublant!
Oh, avant d'oublier! La fin du secondaire 4 se deroulait en catastrophe... le directeur m'a suggéré, comme à d'autres élèves, de prendre des cours de rattrapage en histoire et en sciences. C'est pendant les cours de rattrap que j'écris mon Psycho Kid, là où tout le monde me demande ce qui se passe dans le livre, où tous veulent apparaître dedans en me suggérant des façon de mourir pas croyable! Parce que Psycho Kid, c'est mes frustrations du moment passées au tordeur, et ceux qui me font chier à l'école, je ne leur répond plus; ils subissent les conséquences dans mon pamphlet. Et aussi, j'ai la conscience tranquille. On appelle cela le catharsis. Pendant ces cours du samedi, en histoire, en été avec mme Lepage, ça change toute une perception! L'ambiance est vraiment plus relax, on est au chaud, et on va à notre rythme de niaiseux! Par contre, le travail final fait rusher tout le monde, et je fini par tout recopier son guide pour les pas vite au complet, en écoutant en boucle "My dcmber" de l'album Reanimation. Décidement, je l'aime cet album. Ce qui fait qu'en finissant l'année, j'achète l'album original (Hybrid Theory) pendant que le père s'achète un vélo super classe, dont il ne se sera jamais servi, contrairement à mon frère et moi!
Été sans anicroche. Séjour au chalet de Claude pour une 3e année consécutive, puis voyage à Québec, chez Luc et Josée, avec qui on a pris une marche dans le vieux Québec, dans le coin du chateau et de la place Duffrin. Bref, tout ça, quoi. Pour une fois, j'accepte le fait d'avoir passé tout mon secondaire à Brébeuf. Anyways, secondaire 5, c'est les filles, alors...

(blink 182, hiver, tout content dma shot)
a continuer plus tard







...suite à venir (le post sera édité pour tout garder dans un texte. Prière de ne pas commenter tusuite, marci :) )

mercredi 9 décembre 2009

2h81... (9 déc 09)

Après le Volet 1: "La Mort d'un Naufragé - Expliqué aux Tous Petits",
le volet 2: "Les Fantômes et la Survie", le volet 3: "Retour à Neverland" et le volet 4: "Le Tournage".....

Volet 5 : " Insomnie / Amnésie ", mettant en vedette le Naufragé et Vanessa Bioskop.

*Il est à noter que la couverture (mis à part le titre) a été écrite et dessinée par oJo Peters lui-même! Merci encore à toi, Jo Symphonique! *

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À la prochaine, les ptits potes!
Jean Daire, 9 décembre 2009, 19h45

EDIT: Le Volet 6: "Maître de Soi" enfin disponible!

jeudi 26 novembre 2009

My favorite house

3 janvier

Le plancher en bois franc est chaud. Joséphine a mis en marche le poêle à bois, ça paraît. J'ai presque envie de ne pas mettre de pantoufles. Et puis, tant pis. Au pire, Phoebe me dira que je ne fais pas assez attention à ma santé. Dehors, la neige s'est accumulée d'au moins un mètre; il faudra pelleter...

José est à la table avec sa tante: elle mange des oeufs avec des roties à la confiture, comme je lui en faisais lorsqu'elle était petite. Phoebe lit le journal de la semaine dernière. Depuis une semaine, nous sommes isolés des bons journaux... En campagne, tout semble figé dans le temps. Avec ce temps doux, on y prend confort.

Je m'installe dans le fauteuil devant le poêle, en buvant ma choppe de café. Je regarde mes deux anges gardiens. Même pas besoin de leur dire à quel point je les aime, tellement mon regard dit tout.

Joséphine me regarde, soudainement.
-Ça te tenterais pas de nous jouer une p'tite toune à la guitare? dit-elle à moitié moqueuse.
-Ah, t'es gossante avec ça, je lui réponds avec le sourire. Tu l'sais que la guitare m'a lâché ya 5 ans.

Ça y est: elle fait les yeux doux... Si seulement elle était pas devenue une jeune femme, je l'aurait chatouillée jusqu'aux larmes, la p'tite! ...Alright, tu m'as eu, j'vais la sortir, la boîte à chanson.

Phoebe m'accompagne au piano. Je sais même pas si ils jouent de la musique, chez la famille de sa mère. Cette pauvre enfant... à cet âge, toujours devoir se diviser en deux, pour les fêtes...

L'important, c'est que l'on soit les trois, ensemble, pour profiter de la dernière semaine de congé. Et profiter de notre maison préférée. Notre chateau de campagne, rien qu'à nous trois.

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Jean, 26 novembre 2009, 23h05

mercredi 25 novembre 2009

Grands penseurs, ptits faiseurs

Marre des vieux cons
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On n'enseigne que les Auteurs, avec un grand A. Les incontournables, les grands penseurs, les grands théoriciens. "Mais tu sais, on parle de Deleuze, tu sais, le rhizome, mais je repensais à cet autre texte de Roland Barthes...." Merde, je lis vos textes, Auteurs de la prudence et du respect, et des graaaandes théories, et je baille, messieurs. Je baille. Vous vous prenez tellement au sérieux... Même quand c'est pour foutre le bordel comme msieur Sokal qui fait un graaaand texte qui ne veut rien dire, juste pour narguer les scientifiques, c'est ennuyant à mort. On pourrait pas arrêter les graaands mots, et juste parler simplement? Pour être franc, l'époque des p'tites cuillères et du gruau autour de la cheminée à concocter des théories sur Aristote, et sur la première guerre mondiale, moi ça me laisse complètement de glace.
"Est-ce que ça t'intéresse, l'histoire?" vient-on de me demander.
"Ben l'histoire de qui?" je répond. "L'Histoire. Avec un grand H ". Oh... alors c'est non... pas vraiment. "Moi jtrouve ça extraordinaire de savoir, de comprendre comment les grandes civilisations anciennes vivaient, ou pensaient. C'est teeellement beau, les textes de ..."
Ok tu pourrais m'en parler pendant dix ans, de tes fameuses cités d'or, mais serais-tu capable de m'expliquer le phénomène grunge, dans les années 90? Ou l'évolution de la musique électronique au fil des années, le sampling, tout ça? Serais-tu intéressé que j'te raconte pendant 10 heures la musique de la génération X? Probablement pas. Et pourtant, j'en parlerais avec la même étincelle dans les yeux que toi avec tes graaands Auteurs, qu'on ne cesse de revoir ad nauseam à l'école.


Génération Z
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J'ai l'impression d'avoir constamment affaire avec un problème de génération. Mon père, de par son classissisme, ses études classiques, son éducation avec le Cinéma de Papa, le ciné français bien leché, bien tranquille, sa musique jazz et opératique, j'ai l'impression qu'il ne jure que par la justesse, le propre et le bien-fait. Alors que dans mon cas, je ressens un besoin total de rejet de cette propreté. Chez la plupart des auteurs (livres, cinéma, bd, musique) qui m'intéressent, c'est la saleté qui prédomine: à go, on tourne caméra à l'épaule, tant mieux si ça shake; on écrit comme un jeune attardé; on parle de junkies; on met un gros fuzz dans la guitare... Comme un besoin incontrolable d'autodestruction, de jouer avec le flou plutôt qu'avec le clair et net. Je ne cherche pas le sang et l'explosion à l'écran. Juste le sentiment que telle réplique ou telle scène n'était pas prévue. Et puis oui, le plan coupe sec, et puis oui, le raccord n'est pas clean cut. Parfait. Feed me. Peut-être est-ce parce que je suis jeune, mais mon besoin de chaos ne cesse que très rarement.

"Si tu veux faire un film policier, ya quand même certaines règles à suivre, si tu veux pas perdre ton audience..." Ok, mais le gars qui a fait un album jazz-alternatif-fusion avec uniquement des synthétiseurs, ya tu suivis une règle? Euh, jcrois pas.. Le type qui fait un film avec ses propres moyens (18$ mettons), ça lui tente tu de faire comme il veut? Euh, oui. Fuck la production habituelle. T'as tu vraiment besoin d'engager des AAACTEURS PROOOfessionnels, payés 8 milles tomates la seconde? J'vais demander à des chums qui ont autant de talent, sinon plus, pour moins que l'prix d'une pizz divisée en gang. Si j'veux écrire, j'ai tu besoin d'un fournisseur de pousseux d'crayons? Euh non. J'va écrire sur ma page, pis c'est tout. Au pire, si ya quelqu'un qui fait la piasse avec c'que j'fais, j'vais juste être honnoré. "Wow, ya quelqu'un qui reprend mon idée." Je suis sûrement naïf, mais honnêtement, si tu penses que ça me fais un pli, tu te trompes. Radicalement. Tant que tu me parles d'un sujet qui m'intéresse. Let's go, les road-trips dans les films, l'auto-fiction, les albums conceptuels et trames sonores, les vidéoclips... Là, tu me pars sur un sujet pendant des heures, et j'vais finir plus bandé mentalement qu'avec une p'tite pouf. qui va juste me complexer davantage sur mes besoins de primate.


L'écriture comme exhutoire
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J'écris pour mieux feeler. Pour me divertir, surtout. Pour partir des discussions (pas nécessairement des débats hein!). Pour avoir enfin l'esprit libéré d'une certaine pensée. "Ça fait longtemps que ça me trotte en tête, cette question, et on dirait que personne n'en a parlé." Eh ben, je l'fais. Voilà, c'est réglé, on passe à un autre appel. Ou sinon, je continue sur le sujet mais en couvrant un terrain ou un thème différent. Mon texte sur Montréal, j'aimais bien l'idée, mais le résultat est moins convaincant que c'que j'pensais que ça donnerais. En fait, le début et la fin du texte est à l'image de ce que j'avais en tête. J'ai dit pourquoi je me souviens d'aimer la ville, mais j'ai passer trop peu de temps à ce que j'aime en elle. Alors ya de grosses chances que j'en reparle. Les complexes relationnels, même chose: on tombe toujours sur une nouvelle madame qui nous fait tourner la tête, et voilà, le caroussel de complexes, d'idées, de scénarios, reprend. Sauf qu'à la longue, on peut s'emmerder de toujours revenir sur les mêmes thèmes. C'est pour cela que, des fois, même l'écriture devient ennuyante. Alors je me tourne vers la composition. Et puis, encore là, je tomberais plus dans la facilité que la complexité: pourquoi composer, quand la réalité elle-même est déjà si riche en sonorités? J'ai eu envie d'enregistrer le son de la ville, de l'université. Les ambiances qui résonnent dans les métros. ...bon, jusqu'à présent c'est pas terrible, mais c'est quand même un procédé qui m'intéresserait de travailler.

Et puis merde, pourquoi j'écris? ....ya personne qui va lire ça...

So what? J'écris pour moi. Même si j'aimerais que les autres lisent, ça les avance à rien.

...Et puis, pourquoi avancer?? Aller sur les côtés, dans les hauteurs et les bassesses, c'est tout aussi intéressant. Connaître les autres, les gens qui m'entourent. Ça m'intéresse davantage que de connaître Barthes, ou de savoir c'que Deleuze a écrit sur la structurisation blablabla.....


JD, 25 nov 2009, 21h.


Edit:

La psychologie de cuisine
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Merci de me dire que c'est bien. Merci, maman papa tite soeur le chien le serrurier. Merci d'me lire. Bon, t'en dis quoi, maintenant? Parce que bon, c'est bien de se savoir lire. Encore faut-il que ça finisse là? Disons que je suis au restaurant avec toi, amigo, et que je te dises tout cela en haut. Tu vas me dire "oui" ? Euhh.... oui à quoi, là? Vas-y, exprime-toi, padre.

Dans mon livre à moi, un post, c'est comme un mini forum: faut que les commentaires rajoutent au texte. Je parle de l'éducation, tu rajoute en parlant de ta vision de la chose. Ou en parlant de quelque chose de relativement connexe. Etcetera.

Quand j'écris, c'est rarement pour partir la discussion de température. C'est souvent pour me sauver de la psychologie de cuisine. Ces genres de discussions qui ne mènent à rien, que pour dire: "ah ben si tu penses comme ça, ça veut dire que t'es ce genre de personne là", ou encore "oué, j'pense comme ça". Et puis c'est tout... On se retrouve seul, face au silence. Tant qu'à ça, laisse faire, c'est pas plus grave, tu retourne ton bureau face au prof, pis on en parle pas. Tout pour m'échapper du petit "sofa-talking", cette expédition au coeur du pays-dla-tappe-dans-l'dos avant de revenir au gros néant solitaire.

Écoute. Si je t'écris de quoi, c'est parce que j'estime que ta réponse va alimenter le sujet. Bref, amigo. N'aie pas peur de l'écriture. Tant qu'à parler pour rien dire, au moins dis-en beaucoup, ça fait plus de matos à lire et à interpréter sur différent niveau! Et là, évidement, je m'inclu dans ce lot. Je suis conscient que depuis 8 à 10 paragraphes, j'écris pour rien dire, pour chialer. Mais jme dis que c'est déjà plus drôle à lire que si j'avais juste écrit: "jm'emmerde en histoire."

Non?

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23h, le même soir.

mardi 24 novembre 2009

Ton père ne reviendra pas ce soir

"Ton père ne reviendra pas ce soir. Ni demain."

C'est ce que ma mère m'a dit, à l'heure du dîner.
C'est ce que ma tête me dit, depuis près de 5 ans, en espérant que je sois dans le tort.

Aujourd'hui c'est enfin arrivé. Je peux arrêter d'me faire acroire que tout va mieux aller. J'ressors mes cd de nirvana pis des Smashing Pumpkins, pis crissez-moi la paix pour la journée. Aujourd'hui que c'est enfin arrivé, je décide que le monde n'existe plus. Ya que moi et la musique trash qui me guide. Chu pogné dans un étau, pis j'ai juste envie de tout péter c'qui a dans ma chambre. Fuck me livres, fuck mes dvds, fuck mes disq... non, pas ma musique. C'est tout c'qui me fait encore du bien...

...fuck me... faut que j'pense à ma mère qui doit être à terre... Maman est seule dans la cuisine, devant Séries Plus, en train de brailler. Moi chu assis à côté, à essayer de la rassurer, mais dans ma tête ya juste d'la musique trash qui joue. Je lui dit que ça doit juste être une ptite pétasse qui sait rien faire. Entre ses larmes, elle dit: c'est pas juste ça. Elle dit que papa ne l'aime plus depuis bien longtemps. Depuis l'été 2003 que je m'en doutais... En fait, ça fait bien plus longtemps... Mais quand on est jeune, on veut pas se l'avouer. Papa n'est plus là, parce que, ben, y nous aimait pas. Yé parti, on sait pas trop où, probablement chez elle.

Maman travaille pas, c'est qui qui va payer la maison, la bouffe, maintenant? Maman, est-ce qu'on va faire faillite, pis finir dans la rue, paske papa nous aime pu? J'vais lacher l'école, vendre mes livres, mes dvd, mes cd, pis j'vais travailler 40h semaine dans une shop que j'haïs, mais qui paye, pour qu'on puisse toucher les deux bouts... pendant quelques temps... Après, on aura plus rien... Esti qu'j'ai la chienne... Ptetre que si on vide la maison de ses derniers habitants, on va s'en sortir sans dommage...

Quand on a plus l'amour d'une personne, est-ce que la mort, c'est vraiment la solution? J'ai tellement peur... J'veux pas demander la charité. J'veux pas que papa parte. J'veux encore faker que tout va bien.

Si seulement cte garce là était pas passée par là... Si elle savait que, par sa faute, elle a détruit nos vies. Elle aurait peut-être pas demandé à mon père: "Est-ce que tu laisserais ta femme pour moi?". Et si ils s'aimaient? Est-ce que l'amour de deux personnes peut à ce point détruire tout un univers?

Est-ce que ça existe vraiment, ça, l'amour? P'pa, est-ce que tu pourrais juste pas nous faire ça, pis revenir en disant que c'tait une erreur? Prends donc conscience de tes osties de responsabilités, pis vient nous aider à survivre... Si tu savais à quel point, en ce moment, j'te souhaites de brûler en enfer... si tu savais à quel point ton absence est empreinte partout dans la maison. Ya pu personne qui parle, le frère joue de sa basse à dix milles dB, m'man fume clopes sur clopes, les yeux gorgés de sang, pis moi qui t'écris à quel point j'voudrais te tuer... À quel point j'voudrais que tu saches que je t'aime, pis que personne veut te laisser partir d'ici, te laisser être heureux ailleurs...

Dans l'fond, j'devrais peut-être faire comme lui, pis juste partir. Partir sur le pouce vers l'ouest canadien. Jamais plus regarder en arrière, oublier. Peut-être que c'est le seul de la p'tite famille qui a eu le courage de se lever pis de reprendre sa vie comme il la voyait, plus jeune.
...peut-être aussi qu'il nous a pas oublié, qu'il va continuer de nous fronter du cash, pis nous voir queq fois, nous présenter à sa blonde... Peut-être qu'il a maintenant un sourire que j'lui ai jamais vu avoir auparavant. Qui sait s'il est rendu une meilleure personne, après avoir démoli une femme pis deux jeunes...

Peut-être que j'devrais partir à tout jamais pour ne plus me faire de scénario genre happy-end qui n'arrivera jamais...

Fuck lui. On tombera pas parce qu'il part. It's his loss, not our. Qu'il pourrisse avec sa nouvelle jacasseuse sans cervelle. On a quelque chose qu'il n'a jamais eu: des sentiments et de l'amour sincère. Notre maison est plus solide, maintenant que c'est pu les mensoges qui soutiennent la maison. Merci, p'pa de nous foutre enfin la paix. Va t'en pis crisse nous patience.

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DM, 24 novembre 2009, 20h45

dimanche 22 novembre 2009

Montréal (dimanche 22 nov)

* "Bankrupt Child" de Guy Leblanc (album: Quiconque Meurt Meurt à Douleur - Bande Originale) * écoutée 21 fois en ligne, pour le feel de Montréal, la ville trash, triste, et mélancolique.

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« "Chapter One. He adored New York City. He idolized it all out of proportion." ...Uh, no, make that: "He-he... romantizied it all out of proportion. Now... to him ... no matter what the season was, this was still a town that existed in black and white and pulsated to the great tunes of George Gershwin." ... Ahhh, now let me start this over... "Chapter One. He was too romantic about Manhattan as he was about everything else. He thrived the hustle... bustle of the crowds and the traffic. To him, New York meant beautiful women and street-smart guys who seemed to know all the angles." ... Nah, no... corny, too... corny... for... my taste (clearing throat). .. I mean, let me try and make it more profound. "Chapter One. He adored New York City, although to him, it was a metaphor for the decay of the contemporary culture. How hard it was to exist in a society desensitized by drugs, loud music, television, crime, garbage." Too angry. I don't wanna be angry. "Chapter One. He was as... tough and romantic as the city he loved. Behind his black-rimmed glasses was the coiled sexual power of a jungle cat." I love this. "New York was his town. And it always would be."» - Woddy Allen, Manhattan (1979)
*Faire jouer "Rhapsody in Blue" de Gershwin*


J'ai repensé à ça, hier, en sortant de la place Bonaventure pour le Salon du Livre... "Damn... j'aime cette ville... Montréal". Le centre-ville, Ste-Catherine, St-Denis, Peel, le downtown, Place-des-Armes, Champ-de-Mars, les petites boutiques, le vieux port, l'enseigne Farine Five Roses. Bref, toutes ces places que je ne saurais nommer par leur nom, mais dont je reconnais toute la saveur.

Et pourtant, il y a aussi la saleté... Tous ces appartements et commerces vidés, démolits... Ça me rend nostalgique... Pourquoi donc, d'ailleurs?

Ah oui, ça me revient... merde.... C'était l'été 1998 ou 99, quelque chose comme ça, yavait Les Fourmis de Leloup qui pognait pas mal, le film Quiconque Meurt de Morin qui sort... La petite famille Derome sort de La Ronde. Ya un punk à lunettes (ça m'avait marqué, des lunettes sur un punk) qui est à terre à ma gauche, y saigne, son amie le tient par derrière, pis à droite ya un autre punk, debout, avec des roches dans ses mains... On passe entre deux roches tirées...
Après ça, dans la voiture, c'est le silence du malaise. J'ai juste le souvenir que c'est à ce moment là que j'ai entendu "Je joue de la guitare".

En revoyant Quiconque Meurt dernièrement, j'me suis rappelé pourquoi je pense souvent à Leloup quand je vois des vitrines d'ancienne shop maintenant fermée, abandonnée: j'ai connu l'artiste peu de temps après avoir vu le film de Morin, et le clic s'est fait. Junkies, piaule crade à mort, musique triste, et j'ai peur de l'héro... et j'ai peur de l'héro. Ya aussi le Mile-End. Ça pue le loup dans toutes les rues du quartier. Je m'y suis souvent retrouvé, seul ou avec mon père. Je ne savais même pas que c'était ce quartier, mais je trouvais ça empreint de "Natalie" et "Rock'n'roll et pauvreté", étrangement.

L'hiver à Montréal, c'est St-Laurent, moi qui achète le dernier cd de Blink 182, avec "Down" et autres "Stockholm Syndrome", etc. C'est la neige qui tombe sur le Métropolis à mon premier show à vie, Sum 41, en 2005. C'est le terminus Cote-Vertu apres une soirée bien arosée avec une amie du cégep, en pensant que ça aurait pu finir dans le lit, et puis non c'est une amie, et c'est mieux ainsi. C'est le Salon du livre de mon enfance, quand on y allait le soir. La fois où on est revenu en voiture, sous la douce neige, la lumière orangée des lampadaires, moi qui lit ma bd de Baptiste, le clodo dans sa poubelle, alors qu'on se dirige vers le condo de la soeur de papa. C'est aussi le théâtre pour le cours d'anglais: le Centaur, que ça s'appelle. Les boutiques du Champs-de-Mars... quelle beauté.

L'été à Montréal, ça sera toujours le Vieux-Port, avec les Bouqinistes (moi et mon frère qui répétons sans cesse: "Vive l'été...." en voyant les jeunes femmes en top moulant devant nous), les caricatures sur place, les pique-nique. C'est aussi les voyages sur l'autoroute 13, avec mon père, après mes cours d'été en secondaire 2. Le passage à travers la ville, vu de haut, j'ai toujours trouvé ça empreint d'une certaine beauté triste... vous savez, les vieux batiments, la noirceur de pollution qui leur donne l'impression d'avoir passer au feu, il y a 40 ans. C'est La Ronde, du temps que c'était encore le fun, avec la famille, et aussi la fois, plus tard, avec mon frère quand je commençais à tripper The Doors (on est en 2006), et que je lisais les nouvelles de Salinger. C'était la dernière fois que j'y suis allé. L'été à Montréal, c'est aussi les nombreux retours au Festival du Jazz, dont celui où yavait une femme qui a cédé à la canicule sous nos yeux d'enfants...

Montréal, c'est les grandes rues, les autoroutes qui n'en finissent plus, c'est le métro et les clodos, les boutiques et les cafés, les hotels et les souterrains, c'est le Québec parsemé ici et là d'Angleterre, ce sont les vieux bâtiments souillés contre les immeubles quasi futuristes, c'est l'ordre et le fouilli. La beauté dans la "laideur".

J'ai beau dire que j'aime pas Montréal, c'est pas vrai... La ville, j'aime. J'adore.
Les habitants, ct'une toute autre affaire, mais je partirai pas là-dessus :)


Jean Derome, 22 novembre 2009, 23h28

vendredi 6 novembre 2009

Chronique Post-moderne

À une semaine de ma mort,
Je regarde les étoiles pousser dans mon jardin.
Mon plafond est par terre.

Je me sens à des années lumières
De tout mon triste chemin.
J'ai parcouru à travers tant...

Devrais-je me laisser une dernière chance?
Je me sens déjà plus léger...
Devrais-je partir ou bien rester?

Mon chant du cygne approche.
J'ai perdu tellement de temps...
Maintenant, il est trop tard.


...plus qu'une semaine...
je sais que tu y arrivera,
même si je sais que c'est dur.
Mais l'impatience est quand même là.



... What are you talking about?


-Dead Machina- 6 novembre 2009, 17h02

samedi 24 octobre 2009

Les archives de la Bible (sam.24 oct 2009)

Et si j'avais pas compris? Si les religions, des Égyptiens aux Chrétiens, avaient la juste réalité? La vie n'est-elle éternelle qu'après ce qu'on appelle la mort?

Et pourtant, j'continue d'lui pisser à la raie, la mort. Dans l'fond, et là jme répète, je suis le cheval stupide dans Animal Farm qui continue de sfaire chier parce que pour lui, c'est ça la vie. Et qu'il faut juste être un imbécile heureux.

Et quand j'vois quelqu'un penser à ces questions avec sérieux... ça me rend malade de moi-même... "peut-être que lui, il a compris cque jcomprendrai jamais de toute ma vie". Et ça m'fout en l'air, j'en ai les larmes aux yeux rien que d'y penser. J'écoute ses lamentations d'une douceur inouie, et jme met la tête sous les oreillers, masquant à tous cet état qui me perturbe.


Quelques instants passent...


et je sais toujours pas quoi penser.


Tantot, j'ai réécouter "je joue de la guitare", et pour la première fois en 4 ans, j'ai revu les vraies premières images de mes souvenirs reliées à cette chanson: ma famille qui sort de La Ronde, moi pis mon frère on avait environ 10-13 ans, et on passe entre ces deux punks; un qui tire des roches; l'autre qui les recoit. Sa copine qui le protège... Et nous, en voiture, le silence, et Jean qui se lamente, en jouant sur son instrument. Switch à la toune "I dream" live à la salle andré-mat. Moi qui sort de 10h de shift de nuit, dans l'bus, les larmes voudront pas arrêter d'couler.

Ma fatigue est ben mal placée pour que jpuisse réfléchir comme une personne raisonnable... désolé.

Son d'un accordéon joué de façon ridicule, un gars qui hurle et qui pouffe de rire. Moi qui rigole comme un con dans l'bus. Le monde me regarde, mais c'pas grave. Chu content.


JD, 24 octobre 2009, 9h50 am

samedi 10 octobre 2009

Appartement A-22

Scène 1, int. soir, étage 1
Raymond (X), cheveux longs frisés, barbu, arrive devant sa porte, avec plein de sacs de plastiques derrière lui pendant qu'il ouvre la porte. Il prend tous ses sacs et les traîne à l'intérieur de l'appartement. Celui-ci est presque vide de meubles et de décorations: il n'y a que des trucs ramenés des vidanges laissées, comme des appareils électroménagers (grille-pains, cafetières en métal, répondeurs, radios, etc). Dans le bruit métalique des objets qu'il a ramené, X ouvre la portière d'une armoire d'où il sort une tasse et se sert un café. Close up sur son visage troublé. Il s'assoit à sa table, prend le téléphone, et compose le numéro d'un cinéma à 2$ pour savoir le programme de la semaine (donné par une voix féminine électronique). Il enregistre le son de la voix avec une petite enregistreuse à cassette, réécoute la bande... La voix est complètement distortionnée. Il apprend le programme par coeur, puis fait rejouer la cassette.
-Bienvenue au programme du Cinéma Éclair Mile-End. *X arrête la cassette*
-Bonjour madmoiselle! Zavez don' une belle voix! héhé.. Heum, oui donc jvoula' savoir c'ta quoi, vos vues d'la s'maine... *X repart la cassette*(et ainsi de suite)
-12 films à l'affiche cette semaine..
-Ah ben c'est bon ça! J'aime ça quand ya du choix! C'est quoi l'premier?
-...quante premiers rendez-vous, une comédie romantique avec Adam Sandler..
-Ah c'est bon ça, hein! ......... cut to...

Scène 2, int. jour, appartement de X
Au loin, une porte s'ouvre à la volée et se ferme brusquement. On entend depuis le hall d'entrée une dame dans la cinquantaine qui gueule et qui sacre à tord et à travers. X ressent les vibrations de son poids énorme qui résonne dans tout l'appartement et qui l'empêche de parler avec l'opératrice à qui il donne de faux numéros depuis 10 minutes juste pour parler davantage avec elle. Il finit par raccroché, trop déconcentré, se dirige vers la porte, l'ouvre et regarde à travers l'embrasure: une grosse madame, petite, carrée, avec de gros seins pendant, et son mari à peine plus grand, mince et très discret, la tête ailleurs. Ils passent juste devant sa porte puis continuent vers l'escalier. X les suit des yeux et attend qu'ils soient à l'étage supérieur avant de laisser échapper un "farmez don' vot' yeule, deux secondes, on peut pu s'entend' penser, icit'dans" chétif et pleignard.
-Quossé t'as dit, mon p'tit tabarnak?!! Attend que j'te pogne mon osti d'robineux d'calisse!!! Eille, toé crisse, quess t'attend pour rentrer, saint-ciboére de calisse!?! J't'assez 'coeuré de c't'osti d'log...*elle claque la porte et ses hurlements sont enfin étouffés*
X referme sa porte au moment où elle s'adresse à lui, puis marmone des insultes à son égard en retournant à sa table où il finit son plat de kraft dinner. La grosse crie de plus belle et son écho empli l'appartement de X qui se tient la tête entre les deux mains... Fade au noir

Scène 3, int. soir, chambre de X
Toujours dans le noir, on entend une porte s'ouvrir et se fermer sans bruit, puis on entend un jeune homme et une jeune fille ricanner en silence qui monte vers le 2e étage.
-Eille lui yé spécial, j'te dis, un vrai fucké... Sa femme lui tappe la tête contre le murs, c't'une esti d'folle...
-Haha! On aurait dit Kermit! Chu sure qu'ya une ptite voix fluette!
-Chuuchht... haha, ya l'aut' qui doit dormir ak son toaster...
X regarde son cadran: 4h du matin. Dans l'appartement juste au dessus de celui de X, on entend une guitare jouer subtilement et le jeune homme chanter, puis tout s'arrête brusquement. Puis, on entend un meuble se déplacer, s'arrêter... et couiner...

Scène 4, ext./int. jour, devant l'immeuble/appartement du général
Un homme à moustache, le visage creux et le regard sévère, assis sur une chaise devant l'immeuble boit sa canette de bière. Il regarde chaque passant dans les yeux et les fusille du regard. En fait, il surveille surtout l'immeuble d'en face. Il marmonne à lui-même:
-Gang de tapettes de crisse... Esti d'fifs de marde, j'vous ai pognés les culottes baissées, hein, mes ptits calisses? Ben comptez pas en ram'ner d'aut' dans vot' genre icite. C't'un quartier respectacle, gang de pédés à ptites graines... Ouain, c'est ça, sort pas juste de ton appart, décrisse... J'ai encore ton sang su' mes poings, yen veulent encore, faque amène toé pas icitte ou bedon tu vas l'regretter solide.
Intérieur de son appartement. Il rentre sa chaise et dépose son coupe-vent dans son hall. Travelling derrière lui alors qu'il pénètre dans son appart décoré de toutes sortes de "trophés" de chasse, et de guerre. Il s'installe dans son fauteuil devant la télé (à côté de la fenêtre d'où on voit la rue qu'il vient de quitter) et écoute les sports sur sa télé à oreilles de lapin en ouvrant une autre canette de bière. On voit passer le messieur Kermit devant la fenêtre, l'air absent comme toujours, se dirigeant vers la rue principale. Juste au dessus, on entend la grosse passer un coup de téléphone et gueuler à propos de son attardé de mari qui va encore faire de l'oeil à la boulangère. Le général, visiblement irrité, se lève en trombe de son fauteuil, passe un cadre de porte, en ressort avec un calibre 12. Il dirige la crosse vers le plafond et commence à donner des coups violents.
-Ça va faire, ton esti d'parlage! J'entend pu la game, tabarnak! La prochaine fois, c'pas la crosse que tu va avoir dans face, c'est les balles!
On entend les insultes étouffées de la grosse à travers le plafond, puis, elle claque le téléphone. Silence parcouru de murmures. Puis, X sort de son appartement, avec ses sacs d'électroménagers qui font un boucan métalique.

Scène 5, int. soir, corridor du 2e étage
X monte au 2e et cogne à la porte de son voisin d'en haut, à l'appartement du jeune homme. X est visiblement plus troublé que jamais, les larmes aux yeux. Le jeune homme prend du temps à répondre et quand il ouvre la porte, X demande à rentrer pour parler. Cut to..
À la table de cuisine, la tête entre les deux mains et un mouchoir sur le visage, X pleure devant le jeune qui semble presque amusé par la chose.
-C'est la troisième fois qu'a m'fait ça, la bitch... snif... A m'appelle au téléphone pendant qu'a baise avec son nouveau chum! Pis a m'fait entendre ça! J'sais pu quoi faire, mon gars! ...
-Bah, c'est simple: répond pu.. Entk..
-A m'dit tout! "Là j'ten train dlui sucer la queue, c'que jtai jamais fait à toi pass té rien qu'un loser, pis la y m'bouffe la chatte, pis criss que c'est booon!" Quessé tu veux jfasse?? ...t'es sûr que tu veux pas m'acheter une radio? ...est super bonne...
-Rentre chez toi, achète toi un téléphone à afficheur, pis quand tu vois son numéro, décroche pas... Bon, tu m'excuseras, faut que j'packte mon stock, jpars en tournée à soir... Fait attention à toi, là. On se r'voit dans 3 semaines...
Pendant qu'il dit ses lignes, le jeune homme racompagne X à la porte qu'il ferme dans son dos.

Scène 6, int. après-midi, chambre de X
X vient de rentrer avec, au fond de son sac de traîneries, des cassettes vhs de films porno. Dans sa chambre, les stores fermés, il s'installe devant sa télé, sur son lit, et met une des cassettes dans le magnétoscope tout rafistolé de ruban adhésif. Aussitôt il l'arrête. Il repense au vieux Kermit qu'il a croisé à l'arrêt d'autobus, juste avant d'arriver à l'immeuble. Sa pensée est interompu par le bruit que fait le jeune homme en passant la porte d'entrée. Il l'entend trainer une lourde valise. On le voit monter les marches avec son étui à guitare. X écoute plus attentivement: lorsqu'il entre, il parle avec sa copine qui était restée pendant sa longue absence. Puis, le meuble se remet à couiner... et s'arrête. Pendant, quelques secondes, on ne voit que X qui n'entend rien, ou pas grand chose... Et puis, dans tout le bloc, on entend le jeune crier:
"C'EST ÇA, VIEILLE CRISSE! ÉTOUFFE TOI PIS MEURS!" ... Et le meuble se remet à couiner. X repart sa cassette, mais ne regarde même pas, troublé par tout ce qui vient de se passer. Ellipses pendant lesquelles on voit la lumière à travers les stores de la chambre diminuer de plus en plus, la lampe qui est maintenant allumée. X est dérangé par le bruit d'une ambulance. Il ouvre à moitié la porte d'entrée et regarde des ambulanciers passer devant lui avec une civière sur lequel est la grosse. Il ouvre complètement la porte et monte au deuxième étage où il cogne à la porte du jeune homme.
-Eille, tu sais pas c'qui vient d'arriver? La voisine... la grosse. Est morte d'une crise de coeur.
-Pis l'vieux yé où?
-Yé pas là! ...
Cut to...
L'ambulance qui part, les voisins qui la regarde partir. X est abasourdi, et regarde le jeune homme décontenacé... mais qui affiche quand même un sourire, en répetant: "mais pourquoi, j'ai fais ça..."

Fin. Send.
Désolé d'la longueur, ça m'a juste pogné d'un coup.
-DM- samedi 10 oct. 2009, 20h25

jeudi 8 octobre 2009

Retour sur l'Idéal

Voilà. C'était de cette maison dont je parlais dans mon post "L'idéal serait hier ou dimanche"


http://radiovideoelectrotechno88.blogspot.com/2009/05/lideal-serait-hier-ou-demain-dimanche.html


Merci Google Street View.

mardi 6 octobre 2009

1h30 am (6 oct 09 24h02)

Après le Volet 1: "La Mort d'un Naufragé - Expliqué aux Tous Petits",
le volet 2: "Les Fantômes et la Survie", et le volet 3: "Retour à Neverland"....

From the streets of FaberTown!!, Here comes....... Le Volet 4: "Le Tournage"!


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See ya soon, folksyz!

-DM- 6 oct.2009, passé 24h01

EDIT: La suite ici: Volet 5 "Insomnie/Amnésie"

5h40 am (mardi 6 oct 2009)

Troisième et dernier volet graphique de La Mort d'Un Naufragé: "Retour À Neverland"


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La Fin.

Au plaisir, folks.
-DeadMachina- 6 octobre 2009, 21h48


EDIT: la suite ici. Volet 4: "Le Tournage"

lundi 5 octobre 2009

LGND parle (lundi 5 octobre)

Tu est Je. Vous est Moi.
Voilà pourquoi je ne ressens pas le besoin de me démarquer des autres. J'ai eu l'épiphanie, enfin.
Tous ceux et celles que je croisent ne sont que mon reflet: le type que je croise au cégep, c'est ma facette étuidant de cégep, ma facette undercover qui ressort pas de la masse, telle fille c'est la forme physique et réelle de mon fantasme, telle autre personne est la représentation de mes goûts intellectuels, etc etc. " Je-suis-tel-et-telle-personne". Je suis tout le monde, et tout le monde est moi.
Le premier pas vers la guérison est de reconnaître sa maladie. Je reconnais mon égo-centrisme.
"Jte comprends, moi aussi j'suis comme ça." ou encore "Ouais, j'ai vécu la même situation, ouais j'ai vu le même film, ouais j'ai blablablablablablabla". On se rattache aux autres. Nous Sommes Unis. Le pire pour moi, c'est les gens qui me sont complètements différents et auxquels je ne peux tout simplement pas me rattacher. La joie là dedans, c'est que je n'ai aucun désir de me démarquer d'eux, étant dans un tout autre rang de personnalité.

J'ai envie de sortir de moi. Faire un projet de mini sketch qui pourrait s'appeler "Life Of Others". Un type de 25 ans dans sa bagnole avec un ami, sur la route. Dans la voiture d'à côté, à sa gauche, une fille du côté passagé rit à gorge déployée, puis sourit au conducteur de la voiture du type de 25 ans. Sous ses verres fumés, il la regarde, lui sourit, elle sourit et rit, il baisse sa vitre, elle aussi: "Art is dead. Pixel is da new grain." Elle ne sourit plus, il part en vitesse sous les feux verts. Un type de 30 ans rentre au dep avec son gosse de 5-7 ans. Celui-ci veut absolument ce bonbon, mais papa n'a plus assez d'argent de son cheque de bs. Il essaie de le faire comprendre, mais finit par prendre son fils par la taille et le sortir du dep. Fiston dit qu'il déteste papa et qu'il le détestera toujours. Reste à trouver les 10-15 autres situations qui ne me concernent pas.

Bonswar.
-JD, 5 octobre 2009, 15h

vendredi 2 octobre 2009

Éden (vendredi 2 octobre)

Je prépare petit à petit un univers complet, sous un même nom.
Est-ce pour autant une obsession?
En fait, il s'agit surtout de rigoler un peu. Tant qu'à parler d'un sujet, parlons-en en long et en large. Alors, après le texte d'un insomniaque chronique, après le côté graphique en plusieurs sous-divisions, il y aura la musique, les photos, la vidéo et, pourquoi pas, les figurines du Naufragé.

J'aurais bien aimé publier le troisième volet de la série, mais les dessins ne sont malheureusement pas en ma possession, pour le moment. Le troisième est plus abstrait, moins personnel, et il m'a permis en quelque sorte de fermer la page sur certaines choses. ...Enfin, j'aurais aimé. Et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de continuer. Ce que je veux atteindre, ce n'est pas le syndrome de Stendhale, mais l'oeuvre la plus surutilisée par un seul et même auteur.
...Est-ce que les bd de Star Wars ont été écrites et dessinées par Lucas?

Je réalise en écrivant ces lignes que, comparé à la plupart des gens que je côtoies ou avec qui je discute, je n'ai aucun soucis réel dans la vie. Je suis un être simple, mais compliqué à suivre, qui se contredit sans cesse... Je dis être passé par dessus mon enfance, ne plus vouloir en reparler, et voilà qu'un simple film me replonge dans ces souvenirs. Dans ces peurs. Celle de m'être battu avec d'autres gamins, d'avoir subi le ridicule et de l'avoir pris au sérieux, de n'avoir jamais été au même niveau avancé que les autres.. etc. En maternelle, tout le monde savait compter jusqu'à 100 sauf moi. Ce film (Être et Avoir) m'a remis la tête dans les chiottes. J'en suis resté effrayé.

Pour ce qui est de l'éden, je crois qu'une fois la panoplie des références au Naufragé terminée, j'y serai enfin. Là où je peux sortir de mon étagère le passage ou le média qui me plait le plus, je serai sain et sauf. Il y aura bien des chances que les dessins auront le dessus, surtout celui du désert qui me fait rire à tout coup.

Les histoires qui m'ont touché, il en reste peu. Je devrais en écrire, pour remonter la pente...
D'ailleurs, ça me fait penser.. Lorsque j'ai eu mon premier vrai boulot comme boulanger dans une épicerie, j'étais à un moment de ma vie où plus rien de m'inspirait pour écrire du frais, du sang neuf. J'étais content en me disant: "La job! Voilà une nouvelle chose dans ma vie! Il va se passer des tonnes de trucs que je pourrai écrire!" ... Hélas, non. J'ai écris un truc qui m'a bien plus, certes. Mais rien qui dépasse les frontières jusqu'alors atteinte. Même chose pour la seconde job (c'est normal, je l'aimais ce boulot!). Deux ans plus tard, troisième travail, beaucoup d'histoires, mais peu assez bonnes pour les figer dans le temps. Sans parler des études.

Le mieux serait de conjuguer travail et études. Voilà un mois que je suis entré, et le 3 quarts de mes lectures ne sont pas complétées. Le vendredi, il revient d'un show ou d'une fête, alors trop fatigué pour étudier; le même soir, il travaille de nuit; de même pour le samedi; le dimanche, trop fatigué du travail et dort jusqu'à lundi; lundi, il planche sur ses dessins et sur le net... Le mieux serait de rentabiliser ces vendredis et lundis.

Peut-être un jour, je serai moins dans ma tête à penser à toutes sortes de choses inutiles comme le concept de la laideur dans la vidéo contemporaine, et finir par penser à des trucs intelligents comme "comment puis-je laisser ma trace? comment faire pour être visible et me démarquer de la masse". Et aussi comment ne pas être en émerveillement devant ce que l'on appelle " l'ennui".
Bref passer à l'action au lieu de rêvasser, être perpétuellement complexé au lieu d'être un imbécile heureux, comme ce cheval dans Animal Farm.

Dommage que les machines, que j'aime tant, ne puissent pas connaître ce que c'est que de rester sur un banc de parc et réfléchir à plein de choses absurdes. J'imagine la scène: -Et toi, ordinateur, comment a été ta journée? -Bah, tu m'as pas mal tappé dessus aujourd'hui, je sais pas si j'devrais te parler... -Oh c'que t'es susceptible :) Soit pas si ronchon. -Tu ne sais pas cque c'est de garder mon calme quand tu change toujours de format de texte et que tu veuilles constemment passer d'un logiciel à un autre! -D'accord, je tenterai de faire attention à toi, à l'avenir -Tu dis toujours ça...

Et le iPod de s'y mettre lui aussi: -Tu as un gros problème toi! Comment faire pour savoir ce que tu veux? Tu passes de Durand à Autechre, puis Leloup, puis le jazz, la musique de film jamais pareille... -Une mélodie me fait penser à une autre, je suis comme ç.. -Non tais-toi! J'en ai marre! Choisi un groupe et puis ça finit là!

Les machines à ma job sont toutes en furie contre moi, alors ça sera pas long avant que les miennes prennent leur bord!

-DM- 2 octobre 2009, 19h45

lundi 28 septembre 2009

4h30 am (lundi 28 sept)

(suite du post du 18 août)
"La Mort d'Un Naufragé: Volet 2: Les Fantômes et la Survie".

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EDIT: La suite ici: Volet 3 "Retour à Neverland"
Merci.

dimanche 20 septembre 2009

Correspondance

Création/Public:

Je crois que ce que je souhaite, c'est de figer une émotion, une pensée, une image ou une scène,
la concrétiser à l'extérieur de mon esprit. Et la rendre disponible, ou pas.
J'imagine que dans mon univers, il y a 4 sections:
1- Ce que je "crée", que je rend disponible et que je veux que les gens en profitent, qu'ils aiment ou non;
2- Ce que je crée, et que je publie mais qui ne cible que moi comme public (en général, sur mon blog);
3- J'ai plusieurs écrits et bouts de films tournés qui ne se trouvent que dans mes tiroirs (par exemple, de vieux poèmes, ou mon journal "intime"). Ils ne sont pas publiés, mais si quelqu'un veut les voir, ces trucs, je ne l'empêcherai pas;
4- Ce que j'écris uniquement pour moi, et que personne ne verra jamais (il doit pas y en avoir beaucoup, mais quand même...)

Le public existe. J'en suis conscient. Seulement, je le juge indépendant et intelligent.
Qu'il décide par lui-même de voir ou de lire ce qui lui chante. Si je fais de la publicité pour mes travaux, c'est parce que je juge que ça en vaut la peine. Le reste, c'est tout simplement banal. Si tu veux le voir, d'accord. Sinon, ce n'est pas plus grave que cela.

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Vidéo/Cinéma:

Pour la vidéo. J'ai parlé de notre petit groupe "Essai", je crois.
Dernièrement, le réalisateur des 3 premiers essais a demandé une commande pour les (maintenant) 4 membres:
-Faire un film insupportable à regarder; -Ce film ne doit pas dépasser 30 minutes; -Le son doit être enregistré par la caméra, sans modification; -Le tout doit être filmé dans les 2 mois suivant cette commande.
Pour ma part, j'ai utilisé une vieille cassette VHS, avec plusieurs vieilles émissions d'enregistrées, comme support technique, à défaut de ma caméra qui n'enregistre plus.

Voilà une différence avec la pellicule: la bande magnétique peut servir autant de fois qu'on le souhaite, contrairement à la pellicule qui ne sert qu'une seule fois. La bande a différents formats et supports (télé, caméras, ordinateurs, etc); la pellicule n'a que le projecteur pour visionner le film.
Bien sûr, après plusieurs années et ré-enregistrements, la bande perd de la qualité. Ce qu'il n'y a pas avec le numérique (caméras à disque dur ou carte flash).

Le fait de savoir qu'on peut reprendre la prise, autant de fois qu'on le souhaite, ne change-t-elle pas la conception même de faire un film, quel qu'il soit?
Et, parlant des Essais 1-2-3-4, ils sont prévus À LA BASE pour être mis sur dvd (ou vhs, dans le cas du 2e) et être visionnés sur son ordinateur, ou sa télévision dans sa chambre. Et non pas sur grand écran.
En 1950, la télévision a été un problème pour le cinéma: les gens ne sortaient plus, ils avaient les spectacles chez eux.
Dans les années 80, on voit apparaître les premiers baladeurs portatifs. 80-90: les cellulaires. Les années 2000, ce sont les lecteurs dvd portatifs, les ipods vidéos...
Nous sommes seuls à nous divertir quand on le veux... Et c'est horrifiant de savoir cela.

Dans cette perspective, le vidéo de 28 minutes sur vhs que j'ai produit (qui s'intitule: "Intolérance -R (Essai 4 1/4)") pose un reflet sur la génération "je me filme avec ma petite caméra, j'essaie plein d'effets visuels complètement bidons, etc". Sur youtube, il y a épidémie de gens qui se filme à rien faire, en 2-3 minutes. 50,000 views.
Toucher l'insupportable, atteindre l'intolérance, c'est montrer cela pendant 30 minutes.
C'est montrer le ridicule de cette vague populaire.

-Jean Derome, aka LÉGND-R

mercredi 9 septembre 2009

Cicéron avait vu juste (mercredi 09/09/09)

Citons Camus à tort et à travers:
"Question: comment faire pour ne pas perdre son temps? Réponse: l'éprouver dans toute sa longueur. Moyens: passer des journées dans l'antichambre d'un dentiste, sur une chaise inconfortable; vivre à son balcon le dimanche après-midi; écouter des conférences dans une langue qu'on ne comprend pas, choisir les itinéraires de chemin de fer les plus longs et les moins commodes et voyager debout naturellement; faire la queue aux guichets des spectacles et ne pas prendre sa place, etc." -Albert Camus, La Peste

Une autre, pour le voyage en train, long et interminable:
[...] peut-être devons-nous aimer ce que nous ne pouvons pas comprendre.
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Cet après-midi, en voiture avec le paternel pour se rendre à l'université, plusieurs pensées se sont ruées dans ma tête. L'une d'elles m'a complètement figé. Mais avais-je à peine le temps d'y penser que j'avais déjà autre chose en tête. Je ne pensais plus à ce qui m'avais rendu complètement muet et abasourdi, et pourtant je l'étais encore. Entre la peur et la frustration, je fixais le vide, pensant à mes cours, aux personnes que je connais, à celles que j'ai rencontrées à l'udm, à mes textes à lire que j'ai oubliés, à la réflexion elle-même. Et j'ai eu cette pensée: "la force de l'homme, mon cher ti-Jean, c'est de ne pas se laisser écraser par la pression, c'est de la surmonter". Ti-Jean de répondre: " Et si la force de l'esprit était d'observer cette pression intérieure slash mentale?"

Ce que Camus semble dire, dans cet extrait de La Peste, c'est: regarde le temps filer lentement. Le problème c'est que je suis toujours en train de penser à toute vitesse. Les grad-schools me fichent la trouille (même si je m'y sens bien...), et c'est aussi pire que d'arriver avant un examen slash dissertation qu'on a pas préparé, avec un début de fièvre: ton cerveau rush en malade et pourtant rien ne sort, que ce soit dû au trac, à l'impossibilité de se concentrer, ou des trucs du genre. Et pour une fois, j'avais envie d'observer l'évolution de cet état de "jam cervical" et, à la limite, d'apprécier le pestacle. En vain. C'est pénible, chiant, lourd, et ça ne mène nulle part. C'est juste étonnant. On est dans un espèce de cocon, mais il n'est ni confortable ni chaud. J'irais jusqu'à dire "borderline agressant". Et pourtant, suffit de se botter UN PEU le cul, et dire un mot! ...mais, non... C'est pas que j'peux pas; c'est juste... ya rien qui sort, point.
Alors qu'est-ce qui m'a mis dans cet état??? Serait-ce que j'ai repensé à mon rêve où des jeunes pré-pubères m'appelaient pour des conseils sur le sexe, sans que je sache que j'avais laissé une pub pour ça? non... Les textes que j'avais à lire? nah, ça jm'en kaaalisse. Humm.... aaah oui ok là jme souviens! J'avais pensé à *censuré pour la bonne cause*.
Réaction: aussitôt la source de l'état pseudo comatique trouvée, le jam a cessé. J'ai recommencé à sourire aussitôt, je répondais à mon père, j'ai ouvert la fenêtre de la voiture...

Étrange, quand même...

[...] peut-être devons-nous aimer ce que nous ne pouvons pas comprendre.

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-L'illusion du mouvement de 24 images en une seconde. Une frame, sans son= une photo. 24 frames, plusieurs photos. Est-ce la même problématique dans le vidéo et le numérique, où généralement image et son sont déjà enregistrés par le même appareil?

-Peut-on considérer la vidéo comme cinéma si elle est uniquement, ou essentiellement, destinée à être jouée sur une télévision ou un ordinateur (ex: dvd des Essais (#au hasard)), en comparaison au cinéma en pellicule destiné à être projeté sur un écran large, destiné à un public (5 personnes en montant)? La solitude à l'ère du numérique?

-La bande magnétique et les disques durs remplacent peu à peu la pellicule. Celle-ci ne peut servir qu'une seule fois, à l'instar des deux autres supports qui permettent multiples réutilisations. Est-ce une raison pour affirmer pour autant que ce n'est pas du cinéma? Selon moi, en tout cas, c'est un art qui combine son et image. Point. Qu'il y ait public ou non. Et pourtant, youtube à son lot de vidéos qui ne pourrait être qualifié "cinéma". Et pourtant, un film qui n'a tout simplement aucun son, j'y pense. Plus souvent que je ne me laisse le croire.


...
Toutes ces questions vou' nzetes 'amais posées!

Deaf Junkie,
Revolution du 9/09.
(Vous pigez la référence?)

mercredi 19 août 2009

Cab/Wedding (mercr.19 août 2009)

Dans le taxi:

-God, man... People a' crazy, man! D'ya heard the news? They let out that awful kid! Just like that: off prison. Man... I tell you wha': dis guy had a whole lotta fun with them kids ass! He's just a lil' fella like you, buddy, shaped like a stick, but really, what an ass... A fuckin' rappist! If I'd be you, I'd check my back, man... Just got out of jail, for gawd's sake... It's like... Man, I ought to tell ya dat crazy story o' mine. Dis girl I once knew, man, an ol' friend... Her buddy went crazy like apeshit, out of nowhere, and now... Man, dat girl had her ass broke! I mean it, fella! Broke! Not like she hadn't a penny, no, she was a swell girl, I tell ya, no. I mean, litteraly. He fucking broke her fuckin' ass with a fuckin' dildo, man! A fuckin' dildo! Dis guy was total nuts! Just like that pedophile... I say we should just hang 'em by the balls, those fuckers!
-Did you ever thought he did this for a reason, somewhat?
-What?... What d'ya mean?
-Well, maybe she got hot one night with another man, and then HE knew, and went craz...
-No, no, no, wait, hold up for a sec'... Man, that'd be very short possibilities that that could happen, I mean...
-Wouldn't you think it would be vaguely stupid to... I dunno, castrate a guy who ripped his wife's ass... because she's been having sex with another man? I mean... When does it all ends?
-...Man...uh... People are way fucked up, down here, don't they?... Where ya going, anyway, lil' fella?
-Ugh... I've got this wedding stuff... It's one of my friends, she's one of the bride's lady... Sort of...
-Oh, wedding. Classy. That's al'right... You don't look quite classy, though.
-I have a tux waiting for me, down there...

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Devant la maison, et à l'intérieur:

-Jeez, Julie! T'es ben belle!
-Hey! Content que t'aies pu arriver à temps! T'as pris le taxi?
-Ouin, c't'un vrai malade mental... Chu pas trop en retard?
-Donne moi ton coat, j'te conduis à ta chambre... Tu vas voir, tout l'monde est pas mal surrexcité! Moi, j'essaie de décompresser, ça fait que j'ai passé toute la matinée avec les enfants à Serge. Des vraies machines à pomper l'énergie, j'te dis! Tourne ici... On va monter; ta chambre, c'est la première à gauche. Tu peux prendre ton temps, mais oublie pas que ça commence dans une heure, donc si tu pouvais être prêt d'ici trente minutes, ça serait parfait!
-Inquiète-toi pas, j'vais avoir fini d'ici cinq minutes.
-Arrange toi pas pour froisser le linge, quand même... Allez, bisous... à tantôt!

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Dans la cours, à côté de la tente du marriage:

-Excuse-moi, Sophie, j'te l'emprunte deux minutes... ressere ta cravate, s'il te plaît... Pourquoi tu lui parlais?
-Franchement... Le marriage est fait, j'ai pas besoin d'être attaché toute la soirée comme un chien en laisse. T'étais avec tes amies, j'voulais pas te déranger... Je l'sais très bien que si j'approche tes ptites copines pendant qu'vous êtes ensemble, tu m'fais à la gueule à tout coup...
-J'ai besoin d'être seule avec elles, oui, ok? Mais ça veut pas dire que j'veux pas de toi, j'veux juste pas que tu sois dans mes pattes quand j'veux être seule, bon.
-Excuuuuse-moi, d'abord! Merde... Pis pourquoi j'pourrais pas parler avec qui j'veux?
-Parce que! ...Sophie, c't'une vraie trace... J'vois pas c'que tu trouves de siii intéressant en elle....
-On parlait! C'est tout! Soit pas jalouse pour si peu.
-Ok, fine. Fais c'que tu veux. J'te dérangerai plus.

-Heyyy... Excuse-moi... Girl talk, you know! Héhé. Tu m'parlais de ton programme, c'est ça?
-T'es sûr que ça va? A l'avait pas l'air ben contente... J'veux pas chier d'quoi...
-Non, non, non, c'est correct. Est stressée à cause du marriage, et tout. Tu veux qu'on aille jaser plus loin? J'voudrais pas d'une autre crise... J'pense qu'y reste du punch à l'intérieur.
-J'préfèrerais aller en avant, si ça te dérange pas... Ya pas mal de monde, en arrière comme en d'dans.

--- Le reste de la scène consiste en la discussion que les deux ont, en marchant sur la pelouse de la cours avant de la grande maison où se tiennent le marriage et le reste des festivités.
C'était ma pensée de la journée.

-DM-
Mercredi 19 août 2009, 18h54

mardi 18 août 2009

05 Jacques (mardi 18 août 2009)

SEMAINE 05 Jacques:

Musiques utilisées : “Easy Muffin” de Amon Tobin, “Ketto” de Bonobo, “Still Island” de DJ Krush, “Que Sera” de Wax Tailor, “Pick Up Sticks” de Dave Brubeck, ainsi que “Blue in Green”, de Miles Davis.

C'est jeudi. Jacques ne travaille pas, ce matin. En fait, il ne travaille plus depuis très longtemps. C'est la mise en contexte. Jacques est un homme qui aurait pu être respectable. Il avait un travail chiant, une femme et une fille. Il aurait pu s'appeler Édouard Desrosiers, ou Herbert. Peu importe, il a quitté tout cela, il y a près de quinze ans, en disant à sa femme qu'il partait en Floride pour un congrès d'où il n'est jamais revenu. Sa maitresse l'attendait là-bas. Voilà, c'est dit: tous les hommes sont des salauds. En tant qu'homme d'affaire plus ou moins important, il avait prévu d'économiser une somme importante d'argent pour se sauver d'une future vie ennuyante. Il est salaud, mais prévoyant. "Que sera sera". Il est parti alors que sa fille n'avait que dix ans. Elle adorait quand son père lui préparait des toasts à la confiture de framboise. Il s'agit d'une référence au texte genèse du mouvement Patchwork.

...



Texte complet ici: http://deadmachina.tumblr.com/post/166279191/05-jacques
Commentez, s'il-vous-plait!
Merci, bonswar!

-DeadJunkie- 

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Edit du lundi 1er mai 2023, 22h05:
https://l-archiviste.tumblr.com/post/166279191/05-jacques

3h30am (18 aout 2009)

"La Mort d'Un Naufragé" expliqué au tous petits. Merci à Lazy pour le modèle.


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Merci.

EDIT: La suite ici: Volet 2 "Fantomes et Survie"