lundi 17 novembre 2008

Analyse d'un type No 2 Sequel

Parce que toute bonne chose a une suite.

Bon, ce type est fatigué. Il est couché dans son lit, regarde la télé. Ce qui joue, c'est ce qu'il a filmé avec sa caméra vhs depuis qu'il l'a (disons 4 ou 5 ans). Ça commence avec un défilé de mode, son premier jet en tant que filmeux. Et ça paraît. Ça griche, ça bouche, il fait le rack focus sur les seins de la fille qui danse sur du hip-hop. Le type, il regarde la scène avec un haut-le-coeur. "C'est nul. Une chance que je me suis amélioré." Ah bon? Enfin, il s'est rafiné dans son style, il a trouvé son écriture, mais ça reste du caca. S'en suit une panoplie de petits souvenirs de vacances (la semaine qu'il avait passé seul avec ses parents dans un chalet miteux). Puis, une touche différente: il se voit danser et réciter de la poésie avec un comparse dans une chambre d'hotel. "Fun, ça. J'vais graver ça sur dvd pis j'vais appeler ça Dead Ol' Funk/Lazy Crap gone wild (poetry re-edit)." Après la scène finale, il tombe sur un party de chalet chez un type qu'il détestait. Malheureusement, une crampe envahit ses doigts et il est obligé de regarder 45 minutes de merde baignée de types et typettes complètement saouls après 2 coolers. Le type veut sortir son .45 et se flinguer. "Pourquoi?" se demande-t-il. C'est une erreur de jeunesse j'imagine. Ouin, exactement... M'enfin, le type reprend des forces et pèse sur ffwd jusqu'à la fin de la bobine (on l'on voit le type faire un remix d'un Essai cinématographique, puis se faire lui meme une version perso d'un essai, et encore le même fichu défilé).

Brûlé, il se mord les doigts, sort sa vingtième cigarette de la journée, l'allume, et décide de sortir ses vieux textes pour relire si ça suit l'ordre de sa cassette. Ça suit. C'est nul. "C'est d'la dompe. Il faut que je fasse de quoi de potable avant de crever." Ses premières nouvelles lui donne la gastro, ses premiers poèmes le font gerber, ses dessins impressionistes... ils les trouve réglo. "Ça suce pas trop." Il rit en lisant certains textes plus matures, verse une larme en retrouvant un texte plus vieux que vieux. Le type, il ne jettera jamais rien de tout ça. Un nostalgique.

Tout ce qui vient de se produire lui donne envie d'écrire et de créer. Mais la flamme est partie. Il a écrit ce qu'il avait à écrire. Les films qu'il a en têtes, c'est ses meilleurs nouvelles qu'il veut mettre en image. Du vieux stock. Il reste crissement pogné dans son univers d'avant. Même s'il le rend malade, par moments. La solution: créer des sequels. Tu reste dans l'univers, mais avec des situations adaptées à l'époque.

Ouais ok, reste avec tes mêmes esti de personnages. Fais tes ti montages cheapette.
C'qui reste pas trop à chier, c'est ton jam sur le key chord de sunshine, tu te dis.

Right... T'es gb, mon gars.
Le type sort au frette, s'allume une autre top. Pense à sa guit électrique qui a pas de cordes.
J'suis un cowboy; touche pas à ma guitare.

Vieillesse

Tout ce que je sais faire de ma journée, de ma vie, c'est de narrer ma journée, ma vie.
À la 3e personne? Oui, quelques fois. Avec émotions? Toujours, ça oui. Et ça entraine des suites? Des sequels? Non, mais des séquelles, oui. Quand je pense au bonheur que j'avais quand j'étais juste un kid, pis que j'avais pas à me soucier de "J'devrais-tu fumer une autre top, ou attendre?", j'me dis que j'ai vieilli pas mal con. Par contre, j'ai toujours été un esti d'hypocrite. J'souris, mon amour. Chu content que tu m'lâche un coup d'telephone en plein milieu d'mon film pour me dire que t'haïs ça quand j'te trouve belle pis que j'te l'dis. J'te l'dis pas par contre que j'haïs ça quand on est côte à côte pis que tu veux même pas m'regarder. J'me sens encore plus seul que si t'étais pas là pour m'ignorer. Au moins, j'pourrais m'imaginer que tu te soucie de moi. Parce que moi j'compte plus que toi. Que j't'écoute pas me parler de ton père pis de ses problèmes, que j'te dises à quel point t'es conne de penser juste au fric pis à l'horaire de travail, ou que j'te batte, ça a trop pas d'importance. L'important c'est que tu m'donnes l'affection que j'mérite. Ça fait quand même 19 ans que j'attendais que quelqu'un ouvre les yeux sur le fait que j'sois l'homme le plus doux et le plus sensible et que j'mérite qu'on m'aime et qu'on m'apprécie, à ma personne mais aussi à mes créations.

Moi, quand j'aurai vingt ans, je pensais que j'allais être moins con.
Moi, maintenant, je ne sais plus si je peux encore aimer une personne qui dit détester se faire aimer.
Moi, je ne pense qu'à moi. Ma survie. Mon bonheur. Mon art. Mes souvenirs. Mon enfance.
Moi, j'ai envie de me baiser, de me faire des enfants, de les étrangler, de les baiser, de la manger.
Je suis Saturne dévorant son fils, pour éviter une autre clique de mon genre.
Quand Goya a peint cette toile, le peuple criait "Vive nos chaînes".
Quand j'écris ce texte, mon "peuple" ne crie plus: il se branle. Soit en cachette de ses parents, Soit en cachette de ses enfants.

Si je ne peux plus te regarder avec des yeux compatissant et aimant,
Je ne puis plus te regarder... sans penser: tristesse, douleur, et vieillesse.
On ne se prend plus la main comme des enfants.
On se lâche la main comme des adultes.

-Rack Focus, sage petit neveu de Confucius

lundi 10 novembre 2008

Analyse d’un type no 1-2

Analyse d'un type no 1

Si je te disais que le type en question n’avait plus rien, et ne savait quoi faire d’autre que de marcher? Qu’est-ce que tu ferais à sa place? Non, quand je dis rien, c’est rien, quoi. Je te dis que ce type marchais sans savoir pourquoi, qu’il n’était plus capable de penser à quoi que ce soit, qu’il ne plus se concentrer sur un seul souvenir, si récent fut-il. Il essaie sans vraiment le faire, de se rappeler de quelque chose, mais ça ne sert à rien : le type continue, sans que tout ça ne l’affecte. Rien de cela n’est voulu, provoqué; sinon, c’est inconscient. Puis, un nom lui revient en mémoire, un nom de fille. Le nom a disparue dans sa tête, en laissant toutefois une trace… Ça lui rappelle vaguement une fille qu’il a vu il n’y a pas trop longtemps. Sans plus ni moins. Bon, et après? Quoi, après? Ben oui, quoi; il continue de marcher, ou il s’arrête pour penser à cette fille? Oui, évidemment qu’il continue de marcher. Il est incapable de penser, ni de se concentrer. Au début, c’était juste ainsi : par incapacité. Mais cela change un peu, des petites variations quoi : il veut réfléchir, mais c’est impossible. Plus il essaie, plus il voit des flashs de fragments de mémoire qu’il ne peut saisir au vol. Alors, il cesse d’essayer. Un flash de souvenir apparaît de lui-même : il se rappelle d’un moment de sa jeunesse. Toujours sans plus, ni moins. Le type continue de marcher dans la rue, aperçoit une brindille accotée en angle sur le trottoir. Alors dans sa tête, ça dit : « Pile dessus de façon à la briser au centre. » Le type, il n’y pense pas : c’est instinctif, tu vois? Et donc, il a pilé dessus, la branche a brisé au bon endroit. Et c’est tout. Il continue à marcher. Sans savoir à quoi cela lui a servi, sans savoir si c’était important de citer ce passage, mais il l’a fait, sans se poser de question.

Des fois, je me dis que ce mec a tellement été lessivé du cerveau qu’il ne peut plus penser par lui-même. Il semble constamment freiné par quelque chose en lui… C’est difficile à expliquer, je sais que tout ça semble flou, ou juste inutile, mais moi j’avoue que ça m’intrigue.

L’histoire n’est pas vraiment finie, mais en gros c’est pas mal juste ça que tu vas trouver comme information sur ce gars-là. Bien sûr, il a fini par reprendre ses esprits au moment où il s’est rendu compte qu’il se dirigeait de par lui-même chez lui, auprès des siens. Alors il est… rétabli, si on veut. Mais, n’empêche que ce mec m’intrigue, et je vais essayez de m’informer plus sur ce passage…



Analyse d’un type no 2

Ce type vient de sortir d’une salle de cinéma. Sa copine était là (pour la première fois depuis 4 ou 5 semaines). Là, et maquillée. Autrement dit, jolie. Mais accompagnée de son ami (son premier vrai amour). Le type est mal à l’aise. En sortant de la salle, elle part avec son ami. Le type veut rester pour participer à la discussion qui suit les films projettes les lundis soirs. Il regarde alors sa copine partir au loin avec son ex. À l’intérieur, il est complètement bouleversé. Comme image, ya pas plus affreux…
Après la discussion, il sort prendre son autobus. Celui-ci ne passe que dans 30 minutes. Il finit sa cigarette, rentre se réchauffer. Puis… Figé là, il pense toujours à cette image. Accablé d’une musique de cirque dans sa tête, il fixe ses écouteurs et, nostalgique il fait jouer une musique triste. C’est pas les larmes, mais c’est dur pour lui. « C’est pas Tangerine, notre chanson. Ça, c’est la nôtre… » Si jamais j’écoute ça après notre rupture, pense-t-il, je vais en crever. Il n’aurait jamais cru cela possible, et pourtant…
Dans l’autobus, assis, il fait une playlist sur mesure, question de rester dans son mood. Il ferme les yeux. Ce type reste dans son monde un bon bout de temps. Disons cinq à dix minutes. Au bout desquelles il ouvre ses yeux et réalise que sa main droite est ouverte, bienveillante, mais froide d’un froid qui se réchauffe; sa main gauche, elle, est fermée en poing, comme si elle tentait de se réchauffer, sans réussir.

Le type s’analyse.
Vu que la main droite est sa principale, il suppose que sa forme ouverte et douce reflète l’impression qu’il veut laisser aux autres et à soi-même d’une personne aimante et sage. Sa main gauche représente plus son subconscient et ses envies les plus primales : son poing lui rappelle alors la soirée qu’il a passée avec sa copine, durant la fin de semaine. Une soirée de type romantique était prévue, mais elle était fatiguée. Dans le lit, durant un film qu’il avait choisi au club vidéo du coin, la copine se met à s’étendre du vicks sur le corps avec une lourdeur que le type ressent. Il décide de l’aider à lui en mettre, contrairement aux autres fois où ça l’emmerdait. « J’vais faire un bon move, pense-t-il encore, peut-être que j’vais l’avoir ma soirée romantique! » Échec. Après sa tentative, sa copine repose le pot sur sa table de chevet. Puis, elle commence à le faire rouler sur le côté. De plus en plus fort. Puis, elle le prend, le laisse tomber d’à peine un millimètre. Le laisse tomber d’à peine un millimètre. Le laisse tomber d’à peine cinq millimètre. Le laisse tomber d’environ un centimètre. Le type, épuisé, quitte la pièce. Sur le canapé du salon, il tente de penser à autre chose, de ne pas être miné par son agacement. Il entend quelque chose… Sa copine joue de plus en plus fort avec son pot. Avec une télévision qui joue à plein volume, il entend encore ce pot se fracasser contre la table de chevet. Complètement éreinté, il ferme les yeux avec force, serre les poings et vois une image qui le réveille : il avait imaginé avoir frappé à coups de poings sa copine, question de la raisonner.

Dans l’autobus, ce type garde son poing fermé et sa main ouverte. À son arrêt, il est troublé de défaire cet ordre momentané pour s’accrocher à un poteau et ouvrir la porte. Sa musique triste à souhait joue toujours. Il est rassuré en pensant à sa copine qui avait arrêté son jeu juste à temps. Mais il est toujours troublé à l’idée d’avoir imaginé la scène.