jeudi 26 novembre 2009

My favorite house

3 janvier

Le plancher en bois franc est chaud. Joséphine a mis en marche le poêle à bois, ça paraît. J'ai presque envie de ne pas mettre de pantoufles. Et puis, tant pis. Au pire, Phoebe me dira que je ne fais pas assez attention à ma santé. Dehors, la neige s'est accumulée d'au moins un mètre; il faudra pelleter...

José est à la table avec sa tante: elle mange des oeufs avec des roties à la confiture, comme je lui en faisais lorsqu'elle était petite. Phoebe lit le journal de la semaine dernière. Depuis une semaine, nous sommes isolés des bons journaux... En campagne, tout semble figé dans le temps. Avec ce temps doux, on y prend confort.

Je m'installe dans le fauteuil devant le poêle, en buvant ma choppe de café. Je regarde mes deux anges gardiens. Même pas besoin de leur dire à quel point je les aime, tellement mon regard dit tout.

Joséphine me regarde, soudainement.
-Ça te tenterais pas de nous jouer une p'tite toune à la guitare? dit-elle à moitié moqueuse.
-Ah, t'es gossante avec ça, je lui réponds avec le sourire. Tu l'sais que la guitare m'a lâché ya 5 ans.

Ça y est: elle fait les yeux doux... Si seulement elle était pas devenue une jeune femme, je l'aurait chatouillée jusqu'aux larmes, la p'tite! ...Alright, tu m'as eu, j'vais la sortir, la boîte à chanson.

Phoebe m'accompagne au piano. Je sais même pas si ils jouent de la musique, chez la famille de sa mère. Cette pauvre enfant... à cet âge, toujours devoir se diviser en deux, pour les fêtes...

L'important, c'est que l'on soit les trois, ensemble, pour profiter de la dernière semaine de congé. Et profiter de notre maison préférée. Notre chateau de campagne, rien qu'à nous trois.

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Jean, 26 novembre 2009, 23h05

mercredi 25 novembre 2009

Grands penseurs, ptits faiseurs

Marre des vieux cons
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On n'enseigne que les Auteurs, avec un grand A. Les incontournables, les grands penseurs, les grands théoriciens. "Mais tu sais, on parle de Deleuze, tu sais, le rhizome, mais je repensais à cet autre texte de Roland Barthes...." Merde, je lis vos textes, Auteurs de la prudence et du respect, et des graaaandes théories, et je baille, messieurs. Je baille. Vous vous prenez tellement au sérieux... Même quand c'est pour foutre le bordel comme msieur Sokal qui fait un graaaand texte qui ne veut rien dire, juste pour narguer les scientifiques, c'est ennuyant à mort. On pourrait pas arrêter les graaands mots, et juste parler simplement? Pour être franc, l'époque des p'tites cuillères et du gruau autour de la cheminée à concocter des théories sur Aristote, et sur la première guerre mondiale, moi ça me laisse complètement de glace.
"Est-ce que ça t'intéresse, l'histoire?" vient-on de me demander.
"Ben l'histoire de qui?" je répond. "L'Histoire. Avec un grand H ". Oh... alors c'est non... pas vraiment. "Moi jtrouve ça extraordinaire de savoir, de comprendre comment les grandes civilisations anciennes vivaient, ou pensaient. C'est teeellement beau, les textes de ..."
Ok tu pourrais m'en parler pendant dix ans, de tes fameuses cités d'or, mais serais-tu capable de m'expliquer le phénomène grunge, dans les années 90? Ou l'évolution de la musique électronique au fil des années, le sampling, tout ça? Serais-tu intéressé que j'te raconte pendant 10 heures la musique de la génération X? Probablement pas. Et pourtant, j'en parlerais avec la même étincelle dans les yeux que toi avec tes graaands Auteurs, qu'on ne cesse de revoir ad nauseam à l'école.


Génération Z
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J'ai l'impression d'avoir constamment affaire avec un problème de génération. Mon père, de par son classissisme, ses études classiques, son éducation avec le Cinéma de Papa, le ciné français bien leché, bien tranquille, sa musique jazz et opératique, j'ai l'impression qu'il ne jure que par la justesse, le propre et le bien-fait. Alors que dans mon cas, je ressens un besoin total de rejet de cette propreté. Chez la plupart des auteurs (livres, cinéma, bd, musique) qui m'intéressent, c'est la saleté qui prédomine: à go, on tourne caméra à l'épaule, tant mieux si ça shake; on écrit comme un jeune attardé; on parle de junkies; on met un gros fuzz dans la guitare... Comme un besoin incontrolable d'autodestruction, de jouer avec le flou plutôt qu'avec le clair et net. Je ne cherche pas le sang et l'explosion à l'écran. Juste le sentiment que telle réplique ou telle scène n'était pas prévue. Et puis oui, le plan coupe sec, et puis oui, le raccord n'est pas clean cut. Parfait. Feed me. Peut-être est-ce parce que je suis jeune, mais mon besoin de chaos ne cesse que très rarement.

"Si tu veux faire un film policier, ya quand même certaines règles à suivre, si tu veux pas perdre ton audience..." Ok, mais le gars qui a fait un album jazz-alternatif-fusion avec uniquement des synthétiseurs, ya tu suivis une règle? Euh, jcrois pas.. Le type qui fait un film avec ses propres moyens (18$ mettons), ça lui tente tu de faire comme il veut? Euh, oui. Fuck la production habituelle. T'as tu vraiment besoin d'engager des AAACTEURS PROOOfessionnels, payés 8 milles tomates la seconde? J'vais demander à des chums qui ont autant de talent, sinon plus, pour moins que l'prix d'une pizz divisée en gang. Si j'veux écrire, j'ai tu besoin d'un fournisseur de pousseux d'crayons? Euh non. J'va écrire sur ma page, pis c'est tout. Au pire, si ya quelqu'un qui fait la piasse avec c'que j'fais, j'vais juste être honnoré. "Wow, ya quelqu'un qui reprend mon idée." Je suis sûrement naïf, mais honnêtement, si tu penses que ça me fais un pli, tu te trompes. Radicalement. Tant que tu me parles d'un sujet qui m'intéresse. Let's go, les road-trips dans les films, l'auto-fiction, les albums conceptuels et trames sonores, les vidéoclips... Là, tu me pars sur un sujet pendant des heures, et j'vais finir plus bandé mentalement qu'avec une p'tite pouf. qui va juste me complexer davantage sur mes besoins de primate.


L'écriture comme exhutoire
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J'écris pour mieux feeler. Pour me divertir, surtout. Pour partir des discussions (pas nécessairement des débats hein!). Pour avoir enfin l'esprit libéré d'une certaine pensée. "Ça fait longtemps que ça me trotte en tête, cette question, et on dirait que personne n'en a parlé." Eh ben, je l'fais. Voilà, c'est réglé, on passe à un autre appel. Ou sinon, je continue sur le sujet mais en couvrant un terrain ou un thème différent. Mon texte sur Montréal, j'aimais bien l'idée, mais le résultat est moins convaincant que c'que j'pensais que ça donnerais. En fait, le début et la fin du texte est à l'image de ce que j'avais en tête. J'ai dit pourquoi je me souviens d'aimer la ville, mais j'ai passer trop peu de temps à ce que j'aime en elle. Alors ya de grosses chances que j'en reparle. Les complexes relationnels, même chose: on tombe toujours sur une nouvelle madame qui nous fait tourner la tête, et voilà, le caroussel de complexes, d'idées, de scénarios, reprend. Sauf qu'à la longue, on peut s'emmerder de toujours revenir sur les mêmes thèmes. C'est pour cela que, des fois, même l'écriture devient ennuyante. Alors je me tourne vers la composition. Et puis, encore là, je tomberais plus dans la facilité que la complexité: pourquoi composer, quand la réalité elle-même est déjà si riche en sonorités? J'ai eu envie d'enregistrer le son de la ville, de l'université. Les ambiances qui résonnent dans les métros. ...bon, jusqu'à présent c'est pas terrible, mais c'est quand même un procédé qui m'intéresserait de travailler.

Et puis merde, pourquoi j'écris? ....ya personne qui va lire ça...

So what? J'écris pour moi. Même si j'aimerais que les autres lisent, ça les avance à rien.

...Et puis, pourquoi avancer?? Aller sur les côtés, dans les hauteurs et les bassesses, c'est tout aussi intéressant. Connaître les autres, les gens qui m'entourent. Ça m'intéresse davantage que de connaître Barthes, ou de savoir c'que Deleuze a écrit sur la structurisation blablabla.....


JD, 25 nov 2009, 21h.


Edit:

La psychologie de cuisine
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Merci de me dire que c'est bien. Merci, maman papa tite soeur le chien le serrurier. Merci d'me lire. Bon, t'en dis quoi, maintenant? Parce que bon, c'est bien de se savoir lire. Encore faut-il que ça finisse là? Disons que je suis au restaurant avec toi, amigo, et que je te dises tout cela en haut. Tu vas me dire "oui" ? Euhh.... oui à quoi, là? Vas-y, exprime-toi, padre.

Dans mon livre à moi, un post, c'est comme un mini forum: faut que les commentaires rajoutent au texte. Je parle de l'éducation, tu rajoute en parlant de ta vision de la chose. Ou en parlant de quelque chose de relativement connexe. Etcetera.

Quand j'écris, c'est rarement pour partir la discussion de température. C'est souvent pour me sauver de la psychologie de cuisine. Ces genres de discussions qui ne mènent à rien, que pour dire: "ah ben si tu penses comme ça, ça veut dire que t'es ce genre de personne là", ou encore "oué, j'pense comme ça". Et puis c'est tout... On se retrouve seul, face au silence. Tant qu'à ça, laisse faire, c'est pas plus grave, tu retourne ton bureau face au prof, pis on en parle pas. Tout pour m'échapper du petit "sofa-talking", cette expédition au coeur du pays-dla-tappe-dans-l'dos avant de revenir au gros néant solitaire.

Écoute. Si je t'écris de quoi, c'est parce que j'estime que ta réponse va alimenter le sujet. Bref, amigo. N'aie pas peur de l'écriture. Tant qu'à parler pour rien dire, au moins dis-en beaucoup, ça fait plus de matos à lire et à interpréter sur différent niveau! Et là, évidement, je m'inclu dans ce lot. Je suis conscient que depuis 8 à 10 paragraphes, j'écris pour rien dire, pour chialer. Mais jme dis que c'est déjà plus drôle à lire que si j'avais juste écrit: "jm'emmerde en histoire."

Non?

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23h, le même soir.

mardi 24 novembre 2009

Ton père ne reviendra pas ce soir

"Ton père ne reviendra pas ce soir. Ni demain."

C'est ce que ma mère m'a dit, à l'heure du dîner.
C'est ce que ma tête me dit, depuis près de 5 ans, en espérant que je sois dans le tort.

Aujourd'hui c'est enfin arrivé. Je peux arrêter d'me faire acroire que tout va mieux aller. J'ressors mes cd de nirvana pis des Smashing Pumpkins, pis crissez-moi la paix pour la journée. Aujourd'hui que c'est enfin arrivé, je décide que le monde n'existe plus. Ya que moi et la musique trash qui me guide. Chu pogné dans un étau, pis j'ai juste envie de tout péter c'qui a dans ma chambre. Fuck me livres, fuck mes dvds, fuck mes disq... non, pas ma musique. C'est tout c'qui me fait encore du bien...

...fuck me... faut que j'pense à ma mère qui doit être à terre... Maman est seule dans la cuisine, devant Séries Plus, en train de brailler. Moi chu assis à côté, à essayer de la rassurer, mais dans ma tête ya juste d'la musique trash qui joue. Je lui dit que ça doit juste être une ptite pétasse qui sait rien faire. Entre ses larmes, elle dit: c'est pas juste ça. Elle dit que papa ne l'aime plus depuis bien longtemps. Depuis l'été 2003 que je m'en doutais... En fait, ça fait bien plus longtemps... Mais quand on est jeune, on veut pas se l'avouer. Papa n'est plus là, parce que, ben, y nous aimait pas. Yé parti, on sait pas trop où, probablement chez elle.

Maman travaille pas, c'est qui qui va payer la maison, la bouffe, maintenant? Maman, est-ce qu'on va faire faillite, pis finir dans la rue, paske papa nous aime pu? J'vais lacher l'école, vendre mes livres, mes dvd, mes cd, pis j'vais travailler 40h semaine dans une shop que j'haïs, mais qui paye, pour qu'on puisse toucher les deux bouts... pendant quelques temps... Après, on aura plus rien... Esti qu'j'ai la chienne... Ptetre que si on vide la maison de ses derniers habitants, on va s'en sortir sans dommage...

Quand on a plus l'amour d'une personne, est-ce que la mort, c'est vraiment la solution? J'ai tellement peur... J'veux pas demander la charité. J'veux pas que papa parte. J'veux encore faker que tout va bien.

Si seulement cte garce là était pas passée par là... Si elle savait que, par sa faute, elle a détruit nos vies. Elle aurait peut-être pas demandé à mon père: "Est-ce que tu laisserais ta femme pour moi?". Et si ils s'aimaient? Est-ce que l'amour de deux personnes peut à ce point détruire tout un univers?

Est-ce que ça existe vraiment, ça, l'amour? P'pa, est-ce que tu pourrais juste pas nous faire ça, pis revenir en disant que c'tait une erreur? Prends donc conscience de tes osties de responsabilités, pis vient nous aider à survivre... Si tu savais à quel point, en ce moment, j'te souhaites de brûler en enfer... si tu savais à quel point ton absence est empreinte partout dans la maison. Ya pu personne qui parle, le frère joue de sa basse à dix milles dB, m'man fume clopes sur clopes, les yeux gorgés de sang, pis moi qui t'écris à quel point j'voudrais te tuer... À quel point j'voudrais que tu saches que je t'aime, pis que personne veut te laisser partir d'ici, te laisser être heureux ailleurs...

Dans l'fond, j'devrais peut-être faire comme lui, pis juste partir. Partir sur le pouce vers l'ouest canadien. Jamais plus regarder en arrière, oublier. Peut-être que c'est le seul de la p'tite famille qui a eu le courage de se lever pis de reprendre sa vie comme il la voyait, plus jeune.
...peut-être aussi qu'il nous a pas oublié, qu'il va continuer de nous fronter du cash, pis nous voir queq fois, nous présenter à sa blonde... Peut-être qu'il a maintenant un sourire que j'lui ai jamais vu avoir auparavant. Qui sait s'il est rendu une meilleure personne, après avoir démoli une femme pis deux jeunes...

Peut-être que j'devrais partir à tout jamais pour ne plus me faire de scénario genre happy-end qui n'arrivera jamais...

Fuck lui. On tombera pas parce qu'il part. It's his loss, not our. Qu'il pourrisse avec sa nouvelle jacasseuse sans cervelle. On a quelque chose qu'il n'a jamais eu: des sentiments et de l'amour sincère. Notre maison est plus solide, maintenant que c'est pu les mensoges qui soutiennent la maison. Merci, p'pa de nous foutre enfin la paix. Va t'en pis crisse nous patience.

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DM, 24 novembre 2009, 20h45

dimanche 22 novembre 2009

Montréal (dimanche 22 nov)

* "Bankrupt Child" de Guy Leblanc (album: Quiconque Meurt Meurt à Douleur - Bande Originale) * écoutée 21 fois en ligne, pour le feel de Montréal, la ville trash, triste, et mélancolique.

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« "Chapter One. He adored New York City. He idolized it all out of proportion." ...Uh, no, make that: "He-he... romantizied it all out of proportion. Now... to him ... no matter what the season was, this was still a town that existed in black and white and pulsated to the great tunes of George Gershwin." ... Ahhh, now let me start this over... "Chapter One. He was too romantic about Manhattan as he was about everything else. He thrived the hustle... bustle of the crowds and the traffic. To him, New York meant beautiful women and street-smart guys who seemed to know all the angles." ... Nah, no... corny, too... corny... for... my taste (clearing throat). .. I mean, let me try and make it more profound. "Chapter One. He adored New York City, although to him, it was a metaphor for the decay of the contemporary culture. How hard it was to exist in a society desensitized by drugs, loud music, television, crime, garbage." Too angry. I don't wanna be angry. "Chapter One. He was as... tough and romantic as the city he loved. Behind his black-rimmed glasses was the coiled sexual power of a jungle cat." I love this. "New York was his town. And it always would be."» - Woddy Allen, Manhattan (1979)
*Faire jouer "Rhapsody in Blue" de Gershwin*


J'ai repensé à ça, hier, en sortant de la place Bonaventure pour le Salon du Livre... "Damn... j'aime cette ville... Montréal". Le centre-ville, Ste-Catherine, St-Denis, Peel, le downtown, Place-des-Armes, Champ-de-Mars, les petites boutiques, le vieux port, l'enseigne Farine Five Roses. Bref, toutes ces places que je ne saurais nommer par leur nom, mais dont je reconnais toute la saveur.

Et pourtant, il y a aussi la saleté... Tous ces appartements et commerces vidés, démolits... Ça me rend nostalgique... Pourquoi donc, d'ailleurs?

Ah oui, ça me revient... merde.... C'était l'été 1998 ou 99, quelque chose comme ça, yavait Les Fourmis de Leloup qui pognait pas mal, le film Quiconque Meurt de Morin qui sort... La petite famille Derome sort de La Ronde. Ya un punk à lunettes (ça m'avait marqué, des lunettes sur un punk) qui est à terre à ma gauche, y saigne, son amie le tient par derrière, pis à droite ya un autre punk, debout, avec des roches dans ses mains... On passe entre deux roches tirées...
Après ça, dans la voiture, c'est le silence du malaise. J'ai juste le souvenir que c'est à ce moment là que j'ai entendu "Je joue de la guitare".

En revoyant Quiconque Meurt dernièrement, j'me suis rappelé pourquoi je pense souvent à Leloup quand je vois des vitrines d'ancienne shop maintenant fermée, abandonnée: j'ai connu l'artiste peu de temps après avoir vu le film de Morin, et le clic s'est fait. Junkies, piaule crade à mort, musique triste, et j'ai peur de l'héro... et j'ai peur de l'héro. Ya aussi le Mile-End. Ça pue le loup dans toutes les rues du quartier. Je m'y suis souvent retrouvé, seul ou avec mon père. Je ne savais même pas que c'était ce quartier, mais je trouvais ça empreint de "Natalie" et "Rock'n'roll et pauvreté", étrangement.

L'hiver à Montréal, c'est St-Laurent, moi qui achète le dernier cd de Blink 182, avec "Down" et autres "Stockholm Syndrome", etc. C'est la neige qui tombe sur le Métropolis à mon premier show à vie, Sum 41, en 2005. C'est le terminus Cote-Vertu apres une soirée bien arosée avec une amie du cégep, en pensant que ça aurait pu finir dans le lit, et puis non c'est une amie, et c'est mieux ainsi. C'est le Salon du livre de mon enfance, quand on y allait le soir. La fois où on est revenu en voiture, sous la douce neige, la lumière orangée des lampadaires, moi qui lit ma bd de Baptiste, le clodo dans sa poubelle, alors qu'on se dirige vers le condo de la soeur de papa. C'est aussi le théâtre pour le cours d'anglais: le Centaur, que ça s'appelle. Les boutiques du Champs-de-Mars... quelle beauté.

L'été à Montréal, ça sera toujours le Vieux-Port, avec les Bouqinistes (moi et mon frère qui répétons sans cesse: "Vive l'été...." en voyant les jeunes femmes en top moulant devant nous), les caricatures sur place, les pique-nique. C'est aussi les voyages sur l'autoroute 13, avec mon père, après mes cours d'été en secondaire 2. Le passage à travers la ville, vu de haut, j'ai toujours trouvé ça empreint d'une certaine beauté triste... vous savez, les vieux batiments, la noirceur de pollution qui leur donne l'impression d'avoir passer au feu, il y a 40 ans. C'est La Ronde, du temps que c'était encore le fun, avec la famille, et aussi la fois, plus tard, avec mon frère quand je commençais à tripper The Doors (on est en 2006), et que je lisais les nouvelles de Salinger. C'était la dernière fois que j'y suis allé. L'été à Montréal, c'est aussi les nombreux retours au Festival du Jazz, dont celui où yavait une femme qui a cédé à la canicule sous nos yeux d'enfants...

Montréal, c'est les grandes rues, les autoroutes qui n'en finissent plus, c'est le métro et les clodos, les boutiques et les cafés, les hotels et les souterrains, c'est le Québec parsemé ici et là d'Angleterre, ce sont les vieux bâtiments souillés contre les immeubles quasi futuristes, c'est l'ordre et le fouilli. La beauté dans la "laideur".

J'ai beau dire que j'aime pas Montréal, c'est pas vrai... La ville, j'aime. J'adore.
Les habitants, ct'une toute autre affaire, mais je partirai pas là-dessus :)


Jean Derome, 22 novembre 2009, 23h28

vendredi 6 novembre 2009

Chronique Post-moderne

À une semaine de ma mort,
Je regarde les étoiles pousser dans mon jardin.
Mon plafond est par terre.

Je me sens à des années lumières
De tout mon triste chemin.
J'ai parcouru à travers tant...

Devrais-je me laisser une dernière chance?
Je me sens déjà plus léger...
Devrais-je partir ou bien rester?

Mon chant du cygne approche.
J'ai perdu tellement de temps...
Maintenant, il est trop tard.


...plus qu'une semaine...
je sais que tu y arrivera,
même si je sais que c'est dur.
Mais l'impatience est quand même là.



... What are you talking about?


-Dead Machina- 6 novembre 2009, 17h02