C'est une longue phase, sur le plan du développement, mais pourtant si courte sur l'échelle d'une vie normale (moins d'un dixième). On apprend à parler, à marcher, on se fait des amis, parfois même une ou plusieurs copines, tellement la notion d'amour est floue et sans importance. Avec l'âge, on se frappe à des murs, comprend que certaines choses ne peuvent être dites ou faites, sous peine de se ramasser une claque dans la figure ou se faire envoyé promener. Graduellement, la désillusion prend le dessus et on se contrôle, par peur que tout acte puisse devenir répréhensible.
Bref, la notion de liberté diminue et devient pratiquement inaccessible. Un tel, à un âge avancé, ne peut plus se permettre de dire simplement: "Veux-tu devenir mon ami/ma blonde?" au simple premier regard. Il faut parader, se vendre, autant physiquement que mentalement. Deux adultes qui se compliquent la vie pour être ensemble, parfois séparés de plusieurs dizaines de kilomètres, et qui au final, donnera une vie commune tout aussi complexe: compromis sur le pain à acheter, compromis sur les positions au lit, compromis face à la famille.
Un garçon traverse sa rue. Juste devant sa maison, habite une petite fille. Ils sont dehors, se font un bisou, marche au parc, à un coin de rue. Ils se tiennent la main.
Les plus belles histoires d'amour ne peuvent être écrites, ou filmées. Les mots sont superflus. N'importe que le sentiment de bonheur, simple et partagé, indescriptible. Sans compromis, ni philosophie ou poésie. Aucune complication, dans la tête d'un enfant pour qui tout est possible, des monstres sous le lit à l'amour réel.
Je suis trop vieux pour cogner à la porte devant moi, et faire "tu veux prendre une marche au parc?", sans risquer un rire mesquin, un claquage de porte ou un pied dans la fourche.
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