jeudi 20 octobre 2011

20 oct - Me faire confiance

J'avais raison, et tu pourrais dire que c'est se penser bien bon que d'écrire ça. Pourtant c'est vrai. Tu es une cold-hearted-bitch. Il fallait que je l'écrive. Je me suis repris à ma façon, à mon niveau (bas, c'est vrai). Après deux ans à te demander une simple rencontre, juste un café, not meaning sex même si j'en rêvais, tu ne laissais que des excuses pour t'en sortir. Je t'ai traitée de profiteuse, dans ton dos aux minuscules épaules, et dès que tu redonnais signe de vie, je frémissais de peur d'être à nouveau détruit, et d'extase de peut-être enfin avoir ma chance. Après deux ans, t'es revenue me demander de l'aide. Cette fois, ma naïveté a pris le large. J'ai eu trop de fun, trop de discussions avec de vrais amis, des interrogations pertinentes, j'ai vu dans ton jeu. Pour la première fois, je n'ai pas bronché. J'ai accepté, seulement si c'était en personne.

Là, j'avoue m'être fait baisé. La veille, je t'avais demandé: "Je viens seulement si t'appelles pour confirmer. Entre 12h30 et 13h. J'attendrai 30 minutes maximum après mon cours, et s'il n'y a aucune nouvelle, fuck this shit." C'était pas prévu dans ma tête que la prof écourte la séance d'une heure... J'ai cherché un café pas trop rempli, j'y ai vu une connaissance, alors je suis resté, et me suis consolé avec un latté moyen, sans rien ou pas grand chose dans le ventre. La fatigue, la faim, l'excitation, ton appel qui n'arrive pas, l'angoisse, le cellulaire qui affiche 12h20, j'attends, j'écris, navigue Tumblr au café wifi. Sors, mange une moitié de sandwich au jambon extra-moutarde, fume une deux trois cigarettes, bois de l'eau, évacues au WC de l'Uqam, parce que c'est proche et clean, comparé aux toilettes du Presse Café. 12h54, pas d'appel. "Fuck que je vais le regretter, mais... j'm'y rends pareil." À Jean-Talon, j'ai la tête qui fait des kickflips, à cause de la fatigue, de la faim, du café, de l'excitation, de l'angoisse, de la rage qui culmine, le train qui n'arrive pas, la tête tourne, je veux pas pass out. Sors à Université de Montréal, monte les marches, ça va quand je bouge. Dehors, le cell vibre. "BON ENFIN! As-tu reçu mes autres appels? J'ai essayé de t'appeler à 12h55!" ...T'avais attendu jusqu'à la limite du temps. P'tite bitch. Tu voulais savoir si ça tenait encore. My god, t'es plus conne que je le croyais. "Si tu veux annuler, sens-toi ben à l'aise! J'voulais juste avoir la confirmation que tu vas être là, que j'me déplace pas pour rien." Ça t'aurais pas fait de tord. Combien de fois tu m'as donné rendez-vous sans jamais te pointer... T'aurais trop aimé ça, savoir que j'étais parti; t'aurais pu t'en contre crisser, comme d'habitude. Mais non seulement je tiens ma parole d'honneur d'être là, je voulais que tu te sentes cheap que je sois là et pas toi. Si t'as une conscience, en tout cas. Alors t'as dit: "Ok c'est bon! Faque, je pars, là!" Et j'ai rit. Je t'ai traitée de niaiseuse, de comique, de conne. "Comment ça t'es pas partie?" Déjà là, j'aurais dû quitter. Mais je comptais sur ce meeting. Et puis, un peu de temps supplémentaire allait m'aider à respirer un peu, digérer le café, la faim, le sommeil, l'angoisse, le froid, ma rage à la limite.

Il était 13h25. La première pensée qui m'a traversée en raccrochant: "My god que sa voix est banale..." Alors, je suis entré dans le pavillon Jean-Brillant, trouvé les premières toilettes, déverser tout mon fiel, maudire les dieux de m'avoir conçu si naïf, puis sorti à nouveau au spot convenu, entre l'entrée de stationnement et la BLSH. Fume une cigarette, watère, watère, beaucoup bu de watère bien fraiche. T'as rappelé dix ou vingt minutes plus tard. "Jean, je trouve pas ma feuille de consigne... Mais j'suis proche de la trouver, j'le sens!" T'étais même pas partie. "Dès que tu la trouves, appelles. Dès que t'arrive ICI, appelle." J'avais chaud, y faisait frette, y ventait ou faisait soleil, j'ai été attendre à la bibliothèque, essayé d'écrire sur un monastère, mais j'avais le sommeil qui la ramenait, la faim intense, le café qui brûlait mon estomac, la rage qui grandissait. "Je l'ai!!! Je pars! Ça va me prendre 30-40 min. MAX une heure si j'tombe sur le trafficMAIS s'te-plait, quitte pas entre temps. Mon cell est mort, j'pourrai pas t'appeler." Et j'entendais: "Crisse t'es encore là? T'es vraiment accro, c'est cool, tu fais tout ce que j'ai envie que tu fasses. Ok attends-moi super longtemps, on va voir combien de temps tu vaux. Pis appelle-moi pas. Ça va rendre le jeu encore plus drôle. Pis anyway j'aime pas ta voix."

Je suis rentré par le sous-terrain, identifié toutes les toilettes dans un périmètre de 3-4 kilomètres, bu tellement d'eau pas si fraiche finalement, la tête qui veut pleurer sans en avoir la force. J'ai rappelé à ton numéro. Ton père a répondu. Victoire numéro 1. Je savais que t'étais une fille à papa, mais qu'il mettait beaucoup de poids sur tes épaules. J'en ai profité pour lui dire que ça faisait 2h et plus que je t'attendais, lui ai dis que tu ne devais pas avoir grand respect pour le monde. Bref, t'étais enfin partie pour vrai, et à ton retour se tiendrait un père avec la grosse strap pour botter ton p'tit cul de poule demi-mondaine. "Une cocote de luxe qui ont affolé nos grands-pères." Tiens c'est drôle. L'autre jour c'était la violence de Bateman, et là c'est la jovialité d'Antoine dans Cléo de 5 à 7.

En face de la bibliothèque, dans le couloir descendant au stationnement, je me suis installé sur le rebord de la fenêtre où les gens fument. J'ai respiré, repris un peu de moi-même après chaque demie heure, mais toujours le ventre en compote. Il était 15h45 environ, si ce n'est pas plus. Tu es passée juste devant moi, ton petit jacket de cuir, tes lunettes de fake hipster nerd ou je sais pas quoi. La face de la fille qui prétend étudier. J'étais tellement mort de l'intérieur que je ne voulais même pas t'accueillir en te prenant dans mes bras, bise-bise, pas même la poignée de main, rien. Rien qu'un coup de poing, comme le boxeur dans Maudite Aphrodite. J'ai préféré t'insulter avec le sourire. C'est avec les mots que je tape le mieux, je vise le point sensible et ouvre la plaie jusqu'à ce qu'on ne sache même plus où a commencé les dommages. Tu parlais fort. Dans la bibli. Tu ne savais même pas où t'installer. On est monté des trois étages, pour trouver une table semi correcte. J'ai sorti mon portable, et tu n'avais rien. "Des feuilles mobiles au moins?" Non, même pas. Juste ta foutue feuille de consignes et ton minuscule recueil de textes. J'ai voulu me mettre tout de suite au boulot, et t'as parlé d'autres trucs, que je t'avais abandonnée, que j'avais eu le guts de quitter, "Ah ouin??? L'Uqam c'est plus facile que l'UdM??? Tu niaises?" et j'en profitais pour te traiter d'aveugle, d'ignorante, mais toujours avec le sourire. T'as tout gober, toute la marde que j'avais chier dans la journée, toute celle qui s'était accumulée depuis deux ans. Et t'as tout pris parce que je souriais.

J'ai eu ma rencontre. J'ai bien fait de me faire confiance, de rester malgré le manque de sommeil auto-imposé, le café ingurgité volontairement, ma starvation auto-générée. J'étais en crisse contre moi aussi, dans le fond. Mais tu m'as quand même fait attendre plus de deux heures. Et on n'a pas travaillé une seule fois, jusqu'à ce que le soleil disparaisse complètement, vers 18h. Seconde victoire: j'avais eu ma "date". Ok, dans une bibliothèque bourrée de souvenirs misérables, ok, à basse voix, ok, dans le cadre d'un "travail". Mais intérieurement, je savais que t'allais remettre ce travail en retard, en plus d'être rédigé par un autre têteux. Dès le moment où je t'ai vu, tous mes fantasmes de quickie dans les toilettes se sont évaporés. Je te voyais comme tu es: une psychopathe, "characterized primarily by a lack of empathy and remorse, shallow emotions, egocentricity, and deceptiveness. Psychopaths are highly prone to antisocial behavior and abusive treatment of others". Tu n'as que tes intérêts, fuck ceux des autres. J'ai fait pareil. Basta ton travail, je fais ce qui me plait. À la tombée de la noirceur, j'ai eu ce que je voulais, j'ai callé la fin de la séance. "Ok, mais demain, connecte-toi tôt qu'on puisse finir ça, ok? 11h? Non j'aimerais mieux genre... 10h." Yeah right. J'ai eu mon nanane, mange mon pain. "Fine. Bye."


Hier soir, après ma bière avec Raph, une soirée de grand bonheur, du bien être pur, j'ai enlevé la vibration de mon cell. Toute la journée, je l'ai laissé dans ma chambre, surveillant une fois aux quatre heures si j'avais reçu un appel ou un message. Des dix textos entrés, aucun de toi. J'avais raison. Je savais que tu n'allais pas te pointer. T'as trop détestée être aussi longtemps être avec moi, ou ton cell était mort, ou ton père t'as sacrée la volée de ta vie. T'as dû préférer l'autre colleux dont tu parlais pour faire faire ton travail, dû pour demain. J'aurais aimé que t'appelles pour de dire tout ce que j'ai écrit ici et dans le texte précédent. Je n'ai plus rien à perdre. Non seulement tu es rigide et prude, tu n'as clairement aucun intérêt pour moi, mais en plus je ne vois plus rien d'intéressant en toi. Fallait vraiment que je soit sorti avec cette seule fille pour tripper sur une petite garce froide dans ton genre.

Tu disais que tu ne savais pas dans quoi aller, pourtant si près de la maitrise, que tu trouvais ça dur. Je t'ai demandé quelles notes t'avais, en général. Rien en bas d'un B. Et j'ai pensé: voilà le travail de l'Université de Montréal, où l'on forme des jeunes à être des pros de l’intelligentsia, mais à tellement les déprimer qu'ils pensent qu'ils ne sont pas bons. Créons des maitres qui dépriment pour ne pas paraître vantards. Jamais tu ne rusheras pour trouver un boulot payant et reconnu, avec une maitrise en poche. Mais toi, tu vas broyer du noir à longueur d'année. Je risque de rusher davantage, mais au moins je sais que je veux du fun noir. À l'année longue.

Faut que j'apprenne à me faire confiance, à l'avenir. Je sais ce que je veux. Si tu ne me conviens pas, je te l'ai dit, tu vas le savoir en tabarnak. Dans ton visage sans expression, c'était pas évident de savoir si tu comprenais tous les calls vicieux que je faisais à ton égard...

En sortant de là, je me suis demandé: qui est le plus psychopathe entre toi et moi? Peut-être tu ne fais pas exprès. Mais t'as tellement fait de mal... C'est pire quand c'est même pas consciemment, à mon avis. Parce que tu ne peux pas le contrôler. Tu te sers de tout le monde, et tu ne changeras jamais, parce que c'est ta nature. Well, I'm done with you. YOU GET NOTHING! YOU LOSE! GOOD DAY, SIR! ;)

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