Sur les bords de l’Atlantique se coule une lueur rougeoyante. Les bateaux se bercent au port, sous les vagues naissantes du crépuscule, et l’air laisse une caresse humide sur mon cou. Lentement, les gens installent tables et chaises à l’extérieur, bières en main. On espère une pluie d’étoile mémorable.
La tête dans les nuages, le vertige me prend d’assaut, l’épiderme fragile à chaque brise. Peut-être m’asseoir, rester couché sur le sable, et me faire chatouiller par l’océan. Ou continuer la marche routinière, dépasser la zone résidentielle pour ne plus voir qu’une pluie noire. Si la chance me revient, peut-être qu’une jeune femme m’attendra au bout du chemin, m’accompagnera durant le trajet du retour. Mais pour l’instant, rien à l’horizon; une luciole passe et s’éteint, une mère appelle ses enfants, un camion de cargaison traverse la grande avenue.
En m’approchant de la colline qui surplombe le village, Port-Gentil devient silencieux, murmure quelques rires ici et là. Au sommet, ma main touche le ciel, attrape une étoile et la laisse partir avant d’en prendre une autre au passage. Mon corps plonge dans l’univers argenté des perséides, léger et frais. Le silence nocturne parfume mes yeux grands ouverts. Je suis une bulle sans direction. Ni là-haut, ni ici-bas, entre plénitude et démantèlement. Une étoile meurt pour en faire vivre une autre.
Chasser le vent
Jusqu’à l’aube
Jusqu’à la plaine
Traverser les torrents
Une voile solitaire
Sur mon bateau volant
Au dessus des marées lunaires
Chasser le vent au creux de mes mains
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