Comme une claque, qui glisse et qui rate, un sourire ému sous un saule d'été avec ta main plongeant dans l'herbe, les cils bas et les orteils frétillant. Angela les doigts couleuvre sur la plaine capillaire, l'odeur de lilas et une pierre nous perche au-dessus de Côte-des-Neiges. Sa musique en tambour dans mes oreilles, soleil stéréo, un courant d'électricité, pour un instant la saveur d'un crépuscule sous les nuages de Montmartre. Son voyage m'accompagne et me traverse, comme un fleuve des souvenirs se divisant dans chaque branche de mon corps. Passent les bateaux moteur sous mes pores, rouge et bleu, ils voguent les petites personnes en moi qui observe le paysage, éveillé.
Dans le flot où coulent les petits pieds, Angela me cligne de l'œil, un soupir à l'oreille. Tous deux sur le flanc de la colline surplombant les tombes, un vent caresse ses cheveux qui se posent sur mon nez. La marche fut bonne, l'arrêt l'est davantage. Ses yeux agrumes de menthe posent la langue sur une petite pomme rouge. Quand elle récite un vers d'ici, son accent joue à cache-cache, entre la volonté d'être attrapé et celle de rester inconnu, tapi au fond de sa bouche.
"Chez moi, les voitures ont des klaxons beaucoup plus stridents et aigus." Chez vous, toutes les voitures sont essentiellement américaines. Donc, je ne te crois pas. "Tu n'es jamais venu. Tu es bien mal placé pour parler." Oui mais, ma chérie, ton pays, je l'ai imaginé. J'en fais ce que je veux. Viens, marchons au Vieux-Port, trouver les portraitistes. "Et le déjeuner? Tu n'as pas encore touché ton sandwich." Il y aura tout autant de place là-bas. Viens.
Et de Montmartre à Strasbourg Saint-Denis, les pieds dans les pieds, les têtes collées, la musique poursuit sa route au cœur de Montréal, un après-midi de mi-mai.
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Lights. Camera! ACTION!
samedi 7 mai 2011
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