mercredi 15 janvier 2014
dimanche 20 septembre 2009
Correspondance
Je crois que ce que je souhaite, c'est de figer une émotion, une pensée, une image ou une scène,
la concrétiser à l'extérieur de mon esprit. Et la rendre disponible, ou pas.
J'imagine que dans mon univers, il y a 4 sections:
1- Ce que je "crée", que je rend disponible et que je veux que les gens en profitent, qu'ils aiment ou non;
2- Ce que je crée, et que je publie mais qui ne cible que moi comme public (en général, sur mon blog);
3- J'ai plusieurs écrits et bouts de films tournés qui ne se trouvent que dans mes tiroirs (par exemple, de vieux poèmes, ou mon journal "intime"). Ils ne sont pas publiés, mais si quelqu'un veut les voir, ces trucs, je ne l'empêcherai pas;
4- Ce que j'écris uniquement pour moi, et que personne ne verra jamais (il doit pas y en avoir beaucoup, mais quand même...)
Le public existe. J'en suis conscient. Seulement, je le juge indépendant et intelligent.
Qu'il décide par lui-même de voir ou de lire ce qui lui chante. Si je fais de la publicité pour mes travaux, c'est parce que je juge que ça en vaut la peine. Le reste, c'est tout simplement banal. Si tu veux le voir, d'accord. Sinon, ce n'est pas plus grave que cela.
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Vidéo/Cinéma:
Pour la vidéo. J'ai parlé de notre petit groupe "Essai", je crois.
Dernièrement, le réalisateur des 3 premiers essais a demandé une commande pour les (maintenant) 4 membres:
-Faire un film insupportable à regarder; -Ce film ne doit pas dépasser 30 minutes; -Le son doit être enregistré par la caméra, sans modification; -Le tout doit être filmé dans les 2 mois suivant cette commande.
Pour ma part, j'ai utilisé une vieille cassette VHS, avec plusieurs vieilles émissions d'enregistrées, comme support technique, à défaut de ma caméra qui n'enregistre plus.
Voilà une différence avec la pellicule: la bande magnétique peut servir autant de fois qu'on le souhaite, contrairement à la pellicule qui ne sert qu'une seule fois. La bande a différents formats et supports (télé, caméras, ordinateurs, etc); la pellicule n'a que le projecteur pour visionner le film.
Bien sûr, après plusieurs années et ré-enregistrements, la bande perd de la qualité. Ce qu'il n'y a pas avec le numérique (caméras à disque dur ou carte flash).
Le fait de savoir qu'on peut reprendre la prise, autant de fois qu'on le souhaite, ne change-t-elle pas la conception même de faire un film, quel qu'il soit?
Et, parlant des Essais 1-2-3-4, ils sont prévus À LA BASE pour être mis sur dvd (ou vhs, dans le cas du 2e) et être visionnés sur son ordinateur, ou sa télévision dans sa chambre. Et non pas sur grand écran.
En 1950, la télévision a été un problème pour le cinéma: les gens ne sortaient plus, ils avaient les spectacles chez eux.
Dans les années 80, on voit apparaître les premiers baladeurs portatifs. 80-90: les cellulaires. Les années 2000, ce sont les lecteurs dvd portatifs, les ipods vidéos...
Nous sommes seuls à nous divertir quand on le veux... Et c'est horrifiant de savoir cela.
Dans cette perspective, le vidéo de 28 minutes sur vhs que j'ai produit (qui s'intitule: "Intolérance -R (Essai 4 1/4)") pose un reflet sur la génération "je me filme avec ma petite caméra, j'essaie plein d'effets visuels complètement bidons, etc". Sur youtube, il y a épidémie de gens qui se filme à rien faire, en 2-3 minutes. 50,000 views.
Toucher l'insupportable, atteindre l'intolérance, c'est montrer cela pendant 30 minutes.
C'est montrer le ridicule de cette vague populaire.
-Jean Derome, aka LÉGND-R
mercredi 9 septembre 2009
Cicéron avait vu juste (mercredi 09/09/09)
"Question: comment faire pour ne pas perdre son temps? Réponse: l'éprouver dans toute sa longueur. Moyens: passer des journées dans l'antichambre d'un dentiste, sur une chaise inconfortable; vivre à son balcon le dimanche après-midi; écouter des conférences dans une langue qu'on ne comprend pas, choisir les itinéraires de chemin de fer les plus longs et les moins commodes et voyager debout naturellement; faire la queue aux guichets des spectacles et ne pas prendre sa place, etc." -Albert Camus, La Peste
Une autre, pour le voyage en train, long et interminable:
[...] peut-être devons-nous aimer ce que nous ne pouvons pas comprendre.---
Cet après-midi, en voiture avec le paternel pour se rendre à l'université, plusieurs pensées se sont ruées dans ma tête. L'une d'elles m'a complètement figé. Mais avais-je à peine le temps d'y penser que j'avais déjà autre chose en tête. Je ne pensais plus à ce qui m'avais rendu complètement muet et abasourdi, et pourtant je l'étais encore. Entre la peur et la frustration, je fixais le vide, pensant à mes cours, aux personnes que je connais, à celles que j'ai rencontrées à l'udm, à mes textes à lire que j'ai oubliés, à la réflexion elle-même. Et j'ai eu cette pensée: "la force de l'homme, mon cher ti-Jean, c'est de ne pas se laisser écraser par la pression, c'est de la surmonter". Ti-Jean de répondre: " Et si la force de l'esprit était d'observer cette pression intérieure slash mentale?"
Ce que Camus semble dire, dans cet extrait de La Peste, c'est: regarde le temps filer lentement. Le problème c'est que je suis toujours en train de penser à toute vitesse. Les grad-schools me fichent la trouille (même si je m'y sens bien...), et c'est aussi pire que d'arriver avant un examen slash dissertation qu'on a pas préparé, avec un début de fièvre: ton cerveau rush en malade et pourtant rien ne sort, que ce soit dû au trac, à l'impossibilité de se concentrer, ou des trucs du genre. Et pour une fois, j'avais envie d'observer l'évolution de cet état de "jam cervical" et, à la limite, d'apprécier le pestacle. En vain. C'est pénible, chiant, lourd, et ça ne mène nulle part. C'est juste étonnant. On est dans un espèce de cocon, mais il n'est ni confortable ni chaud. J'irais jusqu'à dire "borderline agressant". Et pourtant, suffit de se botter UN PEU le cul, et dire un mot! ...mais, non... C'est pas que j'peux pas; c'est juste... ya rien qui sort, point.
Alors qu'est-ce qui m'a mis dans cet état??? Serait-ce que j'ai repensé à mon rêve où des jeunes pré-pubères m'appelaient pour des conseils sur le sexe, sans que je sache que j'avais laissé une pub pour ça? non... Les textes que j'avais à lire? nah, ça jm'en kaaalisse. Humm.... aaah oui ok là jme souviens! J'avais pensé à *censuré pour la bonne cause*.
Réaction: aussitôt la source de l'état pseudo comatique trouvée, le jam a cessé. J'ai recommencé à sourire aussitôt, je répondais à mon père, j'ai ouvert la fenêtre de la voiture...
Étrange, quand même...
[...] peut-être devons-nous aimer ce que nous ne pouvons pas comprendre.
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-L'illusion du mouvement de 24 images en une seconde. Une frame, sans son= une photo. 24 frames, plusieurs photos. Est-ce la même problématique dans le vidéo et le numérique, où généralement image et son sont déjà enregistrés par le même appareil?
-Peut-on considérer la vidéo comme cinéma si elle est uniquement, ou essentiellement, destinée à être jouée sur une télévision ou un ordinateur (ex: dvd des Essais (#au hasard)), en comparaison au cinéma en pellicule destiné à être projeté sur un écran large, destiné à un public (5 personnes en montant)? La solitude à l'ère du numérique?
-La bande magnétique et les disques durs remplacent peu à peu la pellicule. Celle-ci ne peut servir qu'une seule fois, à l'instar des deux autres supports qui permettent multiples réutilisations. Est-ce une raison pour affirmer pour autant que ce n'est pas du cinéma? Selon moi, en tout cas, c'est un art qui combine son et image. Point. Qu'il y ait public ou non. Et pourtant, youtube à son lot de vidéos qui ne pourrait être qualifié "cinéma". Et pourtant, un film qui n'a tout simplement aucun son, j'y pense. Plus souvent que je ne me laisse le croire.
...
Toutes ces questions vou' nzetes 'amais posées!
Deaf Junkie,
Revolution du 9/09.
(Vous pigez la référence?)
mercredi 1 juillet 2009
La Fois Où J’ai Tenté de Noyer Hitler (mercredi 1er juillet 2009)
Quand ma cousine a finalement quitté la méga maison de riche qu’elle et son mari se sont payée, il était déjà l’heure du dîner. Les plats étaient donc prêts à être servis, et tout était en place d’avance. Ma mère m’a enlevé le bébé des mains et l’a mis avec son frère à table. Lorsqu’arrivait le temps de passer le jus aux deux enfants, par contre, je faisais la sourde oreille jusqu’à ce que ma mère hausse le ton, et là j’ai décidé de faire mon premier coup : j’ai échappé le pot « par accident » qui s’est renversé en entier sur les deux petits. De les entendre pleurer et chialer, c’était comme écouter une symphonie majestueuse. Ça m’a valu une bonne fessée, mais ça en valait drôlement la peine. Étrangement, je souhaitais presque me battre avec ces deux cons, alors je me faisais vraiment détestable avec eux, question qu’au moment où l’un tente de répliquer, moi je lui foutrais un bon coup de poing. Et vu l’avance d’âge, ce serait gagné d’avance. Mais ma mère était toujours avec eux, alors aucun moyen que je puisse les tabasser sans me faire prendre. L’avantage avec les enfants de cet âge c’est qu’ils n’ont pas vraiment conscience de la notion de « vouloir du mal à quelqu’un »; je leur ferais des tas de vacheries qu’ils continueraient de penser que je suis leur ami.
Lors du premier soir, ils n’ont pas arrêté de pleurer et vu que là où je dormais donnais sur leur chambre, je n’ai pas eu un nuit de tout sommeil, mais alors pas du tout. Le lendemain, j’avais atrocement mal à la tête et alors mon plan de bataille devait être remis à plus tard. J’ai commencé à jouer au Nintendo, au sous-sol, et là les gamins ont eu le dessus sur moi… L’un après l’autre, ils se foutaient devant la télévision pour voir le jeu. Ma mère devait écouter ses émissions en haut, alors elle entendait rien quand je lui disais de venir s’occuper d’eux. Puis, le plus vieux à vraiment commencé à me chercher : il ferme la télé, je la rouvre, il me regarde, je fais comme s’il n’existait pas, je continue à jouer, il me pousse, mais assis ça ne me fait rien, il ferme la console, je fais comme si de rien n’était, je me lève et me dirige vers le bac où se trouve plein de mes vieux jouets donnés en cadeau, mais je m’emmerde vite car j’ai trop mal à la tête, il me pousse une deuxième fois, sans que je ne le voie venir et, là, je tombe. J’ai un équilibre très faible depuis toujours, et quiconque s’en rend compte s’en sert contre moi. Cette fois, je pète une crise, je le pousse et lui tape dessus, le plaque contre le tapis et continue de lui donner des coups. Ma mère arrive au beau milieu de l’action, nous sépare et me gifle violement. Ce soir-là, yavait aucun souper pour moi. Le con… c’est lui qui l’a cherché… Rendu vers l’heure de dormir, je crève de faim et je vais voir ma mère, les doigts croisés derrière le dos, et « Je suis désolé, excuse-mESSQUE JPEUX MANGER?! » Et alors, je mange et je réussi à dormir. Le lendemain, je « m’excuse » au gamin, mais je reste bête parce qu’on regarde leur film préféré au lieu du mien… Pourtant « Wayne’s World » c’est bien meilleur que « Rox et Rouky » qui sent le vomit de bébé… Je passe la journée du dimanche à essayer de regagner la confiance de ma mère, parce qu’entre temps j’en profitais à certains moments pour faire chier les foutus bébés. Rendu au soir, ma cousine devait pas tarder à arriver. Ma mère a fini par me croire avec mes excuses bidons, et m’a laissé la charge de donner le bain à mes petits cousins. Elle m’a aidé pour le plus jeune, mais le deuxième voulait plus d’eau dans la baignoire alors il fallait sortir l’autre. Au moment où ma mère est sortie de la salle de bain pour le sécher et le mettre au lit, j’en ai profité pour fermer la porte derrière elle, sans barrer la serrure. En voyant la porte fermée, elle a tout de suite ouvert la porte en furie. « Tu m’as fait peur! » « Y voulait que j’ferme la porte parce que sinon la chaleur s’en va. » « Ah! Ok, mais barre pas la porte, c’est bon? J’te laisse.» Ma stratégie avait parfaitement fonctionnée : maintenant elle sentait qu’elle pouvait entrer à tout moment et donc, elle avait tellement confiance qu’elle ne reviendrait même plus vérifier si tout va bien. J’ai barré la porte, j’ai fait couler l’eau jusqu’à la moitié du bain et j’ai proposé un jeu : « Le but c’est de respirer le plus longtemps possible dans l’eau. On essaie en l’air pour commencer! » Alors on a fait des ballounes avec nos joues, et il a trouvé ça très drôle. Et je lui dis : « Ok, essaie sous l’eau maintenant. »
Il a plongé. J’ai mis mes mains sur sa tête et sur son dos et je l’ai écrasé là, contre le fond de la baignoire. À la hauteur où l’eau était, et la grandeur de ses bras, ceux-ci ne pouvaient même pas atteindre la surface, pas même d’un millimètre. Il s’est mis à gigoter, mais l’eau bougeait à peine. Ma mère est revenue, a cogné à la porte. « Jean, ça fait assez longtemps maintenant. Sort le de l’eau. » Non, yé pas encore mort, le p’tit crisse. « Attend, on joue à un jeu! » « Ta cousine est arrivée, là. A voudrait voir son fils. » Non, calice! Pas déjà?! Ok, encore une minute… « Jean? C’est Linda. Est-ce que j’peux entrer? » « J’ARRIVE! » De l’autre côté de la porte, je l’entends dire : « Ya barré la porte? » Et plus fort : « JEAN? JEAN, OUVRE LA PORTE S’IL TE PLAIT! » Je tourne la tête, et soudain ma force n’est plus dirigée vers mes bras, et sa tête sort de l’eau. Il pleure super fort, le salaud! « Jean! Qu’est-ce qui se passe là-dedans? » « On joue avec ses bonhommes, pis là San Goku est mort, faque yé triste. C’est tout. J’arrive ça sera pas long! » J’essaie de le replonger, mais il s’agrippe au bord et même si je lui frappe sur les doigts, il réussi à garder la tête en dehors de l’eau. La porte est défoncée par le mari de ma cousine, il voit la scène, me fout une grande claque au visage, sa femme me secoue dans tous les sens et me donne les plus grandes fessées que je n’aurai jamais eu.
-Dead Machina-
Alias Dumby-Sort-de-ce-Corps
Mercredi 1er juillet 2009
23h00
mercredi 17 juin 2009
Ambition (mercredi 17 mai 2009)
La question qui me trotte en tête est celle-ci: est-ce vraiment un but ultime que de percer le marché cinématographique? Oui, on peut gagner éventuellement de l'argent avec ça, mais n'empêche que de tourner en direct, en improvisant au fur et à mesure avec le scénario et les acteurs, sans nécessairement se soucier que le film soit agréable à regarder à la fin du montage, peut être une bénédiction en soi. Aucune limite, aucune attente.
...Mais un scénario bien bâti, intéressant, intelligent, en se permettant une improvisation qui cadre avec le récit, ça aussi, ça peut être une bénédiction.
Est-ce mon ambition?
Depuis toujours, mes chers frères vidéastres.
Une image lechée, avec un son clean, et sans vouloir perdre le spectateur pour autant, le garder scotché à son siège jusqu'à la fin, sans le prendre pour un imbécile. Peut-être même le rendre heureux. ...Je crois que c'est la première fois de ma vie que je pense en conséquence du public... Mais c'est vrai que j'aimerais nourrir la culture contemporaine avec quelque chose de plus raffiné. Pas de l'acting de Star Wars entre copains comme en secondaire 3, ni de dialogues du genre: "Tu sais ce que Tarkovski disait...". Quand j'ai vu le film 'Lumière Silencieuse', j'y ai vu une force dans le scénario parce que l'histoire ne se basait par sur un conflit ethnique ou religieux (tout le monde vient du même coin, même religion cloîtrée), mais sur la moral d'un homme ou d'une femme. Voilà quelque chose sur laquelle n'importe qui peut s'identifier. Chaque humain a une morale, une conscience avec laquelle nous vivons tous les jours. Et c'est ce que je souhaiterais mettre en image. Peut-être un jour aurai-je l'audace d'enfin écrire le scénario de la nouvelle "Zooey" de Salinger: un grand frère et sa petite soeur qui s'engueule, c'est bien, non?
...et dire que j'ai presque participé à un projet financé de dix milles bidons... (qui n'a jamais été tourné, soit dit en passant! héhéhé)
-JD-
mercredi 17 juin 2009, 23h24
lundi 1 juin 2009
La Mort d'un Naufragé (dimanche 31 mai 2009)
Il y a déjà plus d’un mois que je ne dors pas.
La première nuit passée complètement éveillé, je l’ai passée à regarder la télévision, espérant que la prochaine émission serait ennuyante, endormante. Jusqu’à cinq heures du matin, j’ai attendu le moment propice pour dormir. Puis, j’ai dû quitter pour le cégep.
Deux semaines plus tard, c’était fini, l’école. Et les cernes ont passé du bleu pâle au violet foncé. Du jour au lendemain, j’ai commencé à voir des fioritures dans l’image, les sons étaient décalés et le récit, incompréhensible. La table de montage n’était pas disponible, cette journée-là, malheureusement. Impossible de remettre les pendules à l’heure. Quand on fait de l’insomnie, le temps est parfaitement incohérent : les aiguilles tournent en sens inverse, on passe de la nuit au jour en pensant constamment que c’est le monde à l’envers, et le temps s’arrête… Depuis une semaine, je passais mes soirées à chercher Max Von Sydow pour utiliser son image comme profil. Je parlais avec Susanne Bier de son film sur les noces d’un jeune couple. Je peignais la Mona Lisa édentée avec La Nui Étoilée comme fond. J’ai voyagé en Argentine, en arrêtant par Tel-Aviv, dans un petit café où je marmonnais seul à quel point je n’ai jamais aimé l’adaptation cinématographique de Less Than Zero. Peut-être avais-je enfin rêvé.
Hélas non. Je me retourne de côté dans mon lit, les draps tous mêlés autour de mon corps de plus en plus frêle et je me dis que ça semblait si bien comme histoire à imaginer.
Mes yeux se sont renfoncés, mes tempes sont si noires qu’on les croirait dessinées au fusain et le cadran affiche 4 :09. Et je décide que c’en est assez.
Mon problème c’est que, lorsque je suis obsédé par quelque chose, j’ai la mauvaise habitude de l’assimiler en moi. Prenons l’exemple de désordre psychologique qui me fascine depuis prées de 4 ans : l’amnésie. À force d’en parler dans quelques histoires que j’ai écrites, auparavant, j’ai fini par avoir de plus en plus de pertes de mémoire. Mélangez amnésie avec insomnie, plus un esprit contradictoire à la base, vous obtenez une personne complètement déboussolée qui se retrouve à une pharmacie et qui, au lieu de chercher les somnolents, se trouve dans la section électronique à chercher un téléphone avec agenda intégré. Parfois, si j’ai de la chance, j’ai des flashs de conscience qui reviennent me hanter. Et c’est le cas, Dieu merci, alors je silionne les allées à la recherche du remède à ma maladie. Rien contre la diarrhée verbale, mais peut-être y trouverais-je une alternative aux publicités de Sex-A-Tout et du Clan Paneton. Alors arrive le moment tant attendu d’avaler les petites pilules. Non. Un instant. J’ai oublié de dire qu’avant les médicaments, j’ai essayé les fêtes, l’alcool jusqu’à épuisement des stocks, les raves, l’ecstasy, le speedball, les combats de ruelle, la baise sportive des minettes en chaleur, le vélo de montagne, la course du mille, bref l’entraînement physique qui épuise le corps et l’oblige à se reposer. J’ai pensé que l’effort m’amènerait à un coma réparateur, quelque chose qui pourrait enfin m’empêcher de dire n’importe quoi à n’importe qui. Je pensais que la mort allait enfin être la solution à mon problème de gigotassions nocturnes. Et puis m’est venu en tête que le coma n’étais pas ce que je recherchais. Je voulais m’envoler ailleurs, quelque lieu où je serai sûr de ne déranger à personne, un endroit désertique, mais paradisiaque. Le surf, j’ai pensé. À travers les vagues électroniques, j’allais trouver mon paradis personnel. Alors, les séances nocturnes d’ordinateur ont recommencé. En fait, toute la nuit et du matin au soir, à dix centimètre de l’écran, je passais en revue tous les sites qui pourraient m’aider à trouver ma plage des suds tropicaux. Sites d’art, photos et peintures de sable, de lagons, et vagues; sites de leçons de comment construire son radeau aussi bien que Chuck Noland dans Cast Away; psychomédia pour les trucs du jour « comment aider un amnésique à vivre tous les jours. »
Mon teint est vert pâle et le pharmacien qui me fixe depuis dix minutes, ça pourrait être une heure, je ne regarde plus ma montre, il sort de son cabinet et me suggère une boîte. Je ne regarde plus rien, en fait : depuis des jours, mes yeux fixent, c’est tout. Chez moi, la boîte a un nom. La caissière me demande si j’ai la carte Air Miles, et monsieur, et youhou, et je dépose un billet de ma poche. Peut-être un vingt. La police n’est pas venue m’arrêter pour vol. Elle se nomme Homéogène 46 de BOIRON, croquer et laisser fondre deux (2) comprimés le soir et deux (2) comprimés au coucher. En cas de persistance des troubles, consultez un médecin. Un médecin. Tiens, je n’y ai jamais pensé. Peut-être par peur de me faire renvoyé chez les Remaining Men Together comme Jack. 60 comprimés, trois (3) tablettes de vingt (20). Et je croque, je mâche, j’attends jusqu’à ce que tout soit dissolu. Couché dans mon lit, au lieu de compter les moutons, je repense à tout ce que j’ai vécu depuis ma naissance. Remontons au premier souvenir : moi à deux (2) ans dans mon berceau qui essaie de s’enfuir de sa chambre noire plonger dans la pénombre, je me rentre le barreau dans la fourche et j’ai mal, mais je réussi à descendre. Je ne vois pas la poignée de porte, mais je sais exactement où elle se trouve, et même si elle est très haute, je réussi à ouvrir la porte et à aller dans le salon pour regarder la télévision. Au lieu de m’emmerder en me racontant cette histoire, je souris. Passons à une autre histoire… J’ai huit ans, et je dis une connerie à ma copine le jour de ma fête. Non, déjà écrite, cette histoire-là. Ça va m’endormir rapidement, pensais-je, et je vais dormir. Bien sûr, me connaissant, il n’y a aucune chance que je ne sois pas excité en pensant à tous les souvenirs qui me hantent. En fait, j’ai les yeux tellement secs que de les fermer serait trop pénible comme douleur. Ils sont figés sur le cadran et tout est flou. Le cellulaire vibre. Il s’agit d’un texto qui date d’une semaine. Ça y est, les revenants m’appellent. Enfin. À l’autre bout du fil se tiendrait une personne qui lâcherait un râle moribond avant de raccrocher. J’aurais enfin la preuve que je suis plus proche de la mort que je ne crois. Peut-être étais-je déjà sur mon île déserte. «Je ne serai pas là, à la projection. Tu me diras si c’était bien, et qui a gagné». Et ce numéro, c’était celui d’une fille avec qui j’avais à peine échanger quelques lignes sur internet. Comment pouvait-elle avoir mon numéro de cellulaire? Je décide alors d’écrire un scénario basé sur une histoire que l’on vivrait ensemble avant que tout ne vire au vinaigre. Disons, un bébé. Non, c’est cliché et j’ai déjà un scénario qui ressemble à ça. Un homme au volant d’un énorme camion noir engueule la mère de ma copine, juste devant leur maison; elle, dans sa petite voiture rouge, reste là, les doigts crispés sur le volant. L’homme part après son flot d’insultes plus vulgaires les unes que les autres, la mère sort de la voiture, pleure en soubresauts, tremblant de la tête aux pieds, avant de s’effondrer sur le sol, recroquevillée sur ses genoux. L’homme revient à toute vitesse, sort de son affreux truck rouillé, agrippe la mère par la peau du cou et commence à la frapper sauvagement. À la fin de cette scène, je serais parti à la course, sous les insultes proférées par la jeune fille en sanglots devant sa mère défigurée. Ce serait la fin de notre relation de couple, si on veut.
Et même après les quatre (4) comprimés croqués et dissous au fond de mon estomac, je suis toujours éveillé, et je m’imagine en train d’écrire ce scénario.
Il est rendu 3 :11 et les émissions sont finies depuis près d’un quart d’heure. Je quitte ma chambre le 31 mai au soir. Devant l’écran d’ordinateur, je suis prêt à écrire le scénario de ma vie, celui qui partira ma carrière, celui qui sera écrit sans que je ne me souvienne de quoi que ce soit et qui, enfin, ne radotera pas quelque chose de déjà évoqué auparavant. Titre à déterminer – je trouverai bien, je suis doué pour les titres – Scène 1, INT-JOUR X prend ses clés au crochet de l’entrée de sa maison. Il les regarde avant de les déposer au fond de sa poche. Il en sort sa montre, la regarde, puis la range avant de sortir une cigarette qu’il allume. Soudainement, les murs s’éloignent. Tout devient un effet Vertigo à 360 degrés. C’est que plus rien ne l’atteint. En voix-off, il dit : «Plus rien ne m’atteins ». Scène 2, EXT-JOUR-PLAGE X est sur une île tropicale et déserte. Seulement, il s’agit d’un studio de tournage où tous les espaces vides sont remplis par des toiles de plage ensoleillée. Au sol se trouvent des peintures de sable fin, sur laquelle on remarque que l’acrylique utilisée a été mélangée à du véritable sable afin de donner un relief plus réaliste. Plus loin se trouvent les reproductions de la mer et des vagues, et à sa gauche se trouvent les arbres exotiques, les palmiers qui réagissent aux caresses du vent. Plan fixe extrêmement serré sur les yeux jaunis de X. Le cadre s’élargit jusqu’à ne cadrer que le visage : il est plein de fissures, il porte une barbe longue et hirsute, et les cernes sont maintenant rendues complètement noires et descendent jusqu’à ses joues. Il regarde tout autour de lui, les yeux luisant, perdus. Il tourne sur lui-même avec lenteur, et après s’être immobilisé pendant près d’une minute, il s’assoit dans le sable. Il prend des billots de palmiers sortis de nulle part et commence à les attacher afin d’en faire un radeau. Scène 3, INT-NUIT-Studio La fille du scénario imaginée entre dans le studio, allume discrètement une lampe de bureau et reste debout, tenant sa tasse de café de café à deux (2) mains, en regardant des pages de scénario éparpillées sur le bureau. En fait, il s’agit du scénario de Meddley Poetry où on y voit les cadrages indiqués au compat, les lignes de poésies surlignées et barrées, les indications de montage sur une feuille lignée collée sur l’écran du moniteur qui diffuse les images prises jusqu’à présent. Au fond de la salle, on remarque que l’installation des tableaux de plage est toujours en place. Soudainement, X pleure; la jeune fille sursaute et échappe sa tasse de café qui éclate en mille morceaux dans un slow motion dramatique. X apparaît entre deux cadres suspendus par des fils et parle à la fille d’une voix caverneuse : «J’ai trouvé le titre de mon scénario. La Mort d’un Naufragé.» Toujours sous le choc, les deux mains collées à ses joues, la fille fixe X habillé de spectres de vêtements. «Voilà un an que je n’ai pas dormi. J’ai fait un rêve magnifique, la dernière fois que j’ai dormi : j’étais sur une île tropicale, et tout n’était pas parfait, mais tout était vrai. Et du coup, j’ai assimilé toute l’information de ce lieu. Et le lendemain matin au réveil, j’ai commencé à peindre tous les détails, en commençant par le sable. Mon but c’est le syndrome de Stendal.» Contre champ sur la fille qui n’est plus là. …
Il est 2 :43 sur le cadran, lorsque je me réveille. Le soleil passe à travers les stores et je comprends que c’est l’après-midi. À côté de moi, sur mon bureau, se trouve une quinzaine de feuilles lignées remplies de texte avec, comme en-tête, le titre –Mort du Naufragé- suivi du sous-titre –Scénario complet, prêt à être filmé-.
J’appelle mon équipe de tournage. «Demain, vers 1h pm, donc dans moins de 24h (selon la règle), on tourne la première scène. J’ai un film à vous présenter, ça pourrait vous intéresser.»
JD _3h02 am_

samedi 9 mai 2009
Un rêve, deux rêves, trop de rêves... (samedi 9 mai 2009)
J'ai pensé aux moments forts de ma vie que j'ai vécu jusqu'à présent, et plusieurs sont évaporés au fil du temps. J'ai cru vivre de quoi de fort lorsque j'étais sur la berge du cours d'eau de l'Île-des-Moulins, il y a près de 10 ans; une décénie plus tard, tout a changé, je vois la berge plus dole et lassante. Je croyais que Daft Punk allait être l'évènement qui me marquera à jamais; j'ai pratiquement tout raté le côté visuel à cause de mes si longs cheuveux qui me cachaient la vision tout le long du show. Pour Justice, c'était le fait d'être seul à vivre ça qui m'a gâché mon fun; pour Leloup ça été un marathon interminable et bourré de malaise... Pour la première fois que j'avais une blonde, ça été ruiné par la ptite engueulade quotidienne au lieu dla ptite baise (quoique dans mon cas, celle-ci entraine les complexes et les engueulades). Et mes souvenirs de cégep sont réduits à 3 pages dans un examen final de création où l'on me demande anonymement : "Comment as tu trouvé l'accueil? As-tu trouvé les posters beaux? T'es tu fais des ptits copains? As-tu bien mangé, c'matin? Tu vas pique-niquer des fois?" ....Euhh... quoi?! Non, c'est pas vrai... Ça peut pas être résumé à ça!! ...? N'est-ce pas?! (Que de ponctuation)
Et puis je pense à tout ça, ainsi qu'à une chanson que j'ai écouté l'autre jour. "Everytime We Say Goodbye" de John Coltrane.
Et tout de suite j'ai eu l'image de moi, à notre première soirée seuls en tête à tête, à son appartement, dansant collés, sur la musique mélancolique du saxo... Et aussitôt, cette pensée me fait penser: '....les moments parfaits.... ne reviennent jamais' . Oui ce moment était parfait, et le sera toujours. Tout n'est donc pas toujours gâché , même malgré les gens qui changent, les idées qui divergent, les émotions brusquent qui détruisent tout.
Un autre moment de bonheur est quand je lis des textes des gens qui se dévoilent, qui s'ouvrent aux autres, comme l'a fait JF. C'est un bonheur de lire, ainsi que de sentir que je peux peut-être apporter de quoi en rajoutant une autre dimension à chaque vision donnée. Mais bon, ptete que c'est juste que jme mêle pas d'mes affaires... Vous me l'diriez si c'était le cas?
Je ne sais quoi dire de plus sinon que:
"I'm in a world of trouble dont know what to do... Supposed to be one woman's man but I'm in love with two..."
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Deaf Bunk
Comms:
Conversation Mise Au Point (vendredi 3 avril 2009)
De ce que j'en sais, ça se résume en 2 feuilles recto-verso avec du gribouillage dessus. Ça c'est ce qui est tangible. Ce qui l'est moins, c'est tout ce qui en est sorti, tout ce que les 5 personnes avaient à dire. On parle technique, on parle émotion, théâtre, café, "Comment j'appelle ma copine avec ça, crisse?", la distanciation... Étrangement, j'ai vu plus de digression ailleurs qu'ici, alors que je m'attendais clairement à de la digression all-the-way. Tous des points de vue différents qui tentent de se brancher au même réseau et qui finit par une entente collective. D'ailleurs, c'est une question que je me pose: l'Essai est-il a) un esthétique? b) un collectif? c) un titre? ou what else... J'ai l'impression d'être aussi flou que la discuss qu'on vient d'se taper (Gual, Simz, Rob, Jab, pis moi)...
J'ai plein de trucs qui tournent dans ma tête que j'ai pas osé dire, comme justement: L'essai, déjà en partant le film a un titre. Pas besoin de dire "LA longue histoire de Jo Bimbo" ou whatever "God Lord, I Shot My Cameraman". Ça t'sauve un peu les fesses d'avoir un titre déjà clair sur le propos: on se prend pas pour les As de l'art visuel/auditif, c'est juste du try-out. En gros, on vit juste un moment intense, mais banal; tranquile, mais dérangeant pareil. On est 5 dudes pas tant fashion, dans un café huppé du Centropo. La contradiction est flagrante et pourtant... était-ce voulu, ou c'est juste le moment présent, fuckuff si sa veut dire de quoi.
Ya pas de grand symbolique. Ya pas de rave dans nos têtes, à cque j'sache. C'est uniquement dire ce qu'on a à dire par le biais d'une production. Restriction ou non, le produit sera indéniablement signé Essai pareil. La forme risque fortement d'être différente, mais ne l'était-elle pas entre l'Es.1 et l'Es.2 ? Moi je vois ça comme un test de compétences dont les résultats sont non-significatifs, mais qui dans la production meme (à la limite, aussi à la projection) signifie de quoi parce que c'est assister et créer le moment présent. Ce qui est une preuve de vie et de continuité. Je crée, donc je suis. Dieu lui-même.
Règles:
Simz: Jamais être clair. (à date, ya au moins ça que jai respecté!)
Jean: avoir du son post-prod
Rob: chronologie du montage = chron. du tournage
Gual: Référence à une oeuvre
Jab: Doit avoir une référence avec un rêve et faire en sorte qu'on sache qu'on parle d'un rêve
On ne doit pas prévoir le temps du film avant la fin du montage.
Merci. Bonsoir.
Comms:
- gual ciné-gual a dit…
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Discussion abstraite, les traits de crayons sont sur la toile, reste à mettre les couleurs.
IdÉe shooutée dem^me: On pourrait faire un film ch. all by arselves, un film qui serait un testtament de c'est quoi pour nous un essai.
BOnne idée ou mauvaise idée? Dites - 3 avril 2009 00:28
- DeafJunkie88 a dit…
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Sé tu, j'avès panser la même idée. Dans un sens ça s'rait plus simple ainsi, mais d'un autre coté, yaurait pas le coté "Team" si tu vois cque jveux dire?
Mais l'idée me séduit, ne vous méprenez pas. Elle me séduit. - 3 avril 2009 12:18
- Lazy Vomité a dit…
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Ouais même chose pour moi. On pourrait y aller ainsi, après on construit quelque chose en équipe.
Merci Jean pour ton feedback sur la soirée d'y hier! J'crois que j'vais laisser un post moi aussi sur mes sentiments. - 3 avril 2009 14:00
Des cans de thons... (vendredi 27 mars 2009)
...Merci au Big Brother Harper. Maintenant, j'ai vraiment envie de décrocher d'la télé. Malheureusement, lui c'est la bonne télé qu'il veut deplugger. Bientôt, Radio-Can va devenir un TVA sans saveur. La télé qui annonçait autrefois "Une émission en Couleur" sera maintenant monochrome. ...Ben bravo coudonc... Plus loin, dans les chaînes spécialisés, il y a Musique Plus qui a viré pour Mp. "Changement de voie" disait-on. Des émissions plus recherchées pour un public plus mature. On a eu droit entre autres à Radar, animé par le plutôt juvénil Mathieu Marcotte qui m'a surpris par son audace et ses recherches très poussées (pour la première fois à la télé, j'entendais parlé de Massive Attack! Zimaginez?!). Quess qu'on en fait? Poubelle: Radar a changé de cap avec les pré-pubères Babu et Iza qui niaisent avec des vidéoclips les plus poches... Ben bravo coudonc, crisse.
Pis si au moins, yen avait plus qui se servait de leur cervelle,
On aurait dedans la belle, dedans la belllle télévisssion
Des émissions plus culturelles
Jme sentirais MOINS CON!
Ben bravo coudonc.
Scuzez-la. Jt'en crisse.
-JD
(Merci à Éra pour ses posts qui m'font réfléchir)
Comms:
- Lazy Vomité a dit…
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Hier quelqu'un m'as dit que c'était du vol avoir une version dvd piraté de twilight. Et que la seul différence entre James Bond et Michel Brault c'est qy'en a un des deux qy'ai plate...
Ben bravo coudonc! - 27 mars 2009 18:39
- DeafJunkie88 a dit…
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Les petites gens, ceux eux qu'il faut toujours soigner. C't'une maladie... J'aimerais leur refiler le virus de la curiosité intellectuelle, parfois.
Superbe intégration du thème, Maestro LV! - 27 mars 2009 19:14
- éRA a dit…
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Sacréfice, un hommage à moi? Je ne m'en attendais pas. Pourrais-je avoir plus d'info ? lol
Pour vrai RADAR c'était nice. Fuck babu pis IZA (mme summum.com)
Trop conne. - 28 mars 2009 02:02
Art ou pas, jcrée pas plus... (vendredi 20 février 2009)
Un de mes bonheurs quotidiens, c'est d'associer. Par exemple... J'me fais un rotteux dans le four grilloire et jmet le timer. Celui-ci fait "tic-tac-tic-tac"... automatiquement, jme met a tapper du doigt sur le comptoir, j'pars un beat, j'entends le scratch divaguer, et la guitare zigner. Jme créer une toune avec le ventilateur, avec des pas qui courent, des enfants qui rient pis des gens qui crient. Quand j'écoute dla miuze, en général, soit jpars des riffs absents dla toune originale, mais surtout, je vois des images.
J'crée un vidéoclip dans ma tête quand j'écoute Blue in Green, Black and White World, No money no home, etc. Et dans le cas de l'album "Campfire Headphase" de Boards of Canada, c'est juste carrément un film complet à saveur Amérique post-apocalyptique.
Le plus dur, c'est de regarder un film qui dit tout... Juste à penser à "Lumière Silencieuse" vu au cinéclub récemment... En voyant un film que je croit qui dit tout (thèmes, écriture, dialogues, images), jme dit que jpeux pas faire mieux, alors jme dis: "Fuck off, jpeux pas dépasser ça. J'arrête de faire du ciné..." Comme le fait que le seul scénario que jtrouve potable n'a pas fonctionner (j'ai tourner 2-3 scènes, le son est glitched, etc), jme tourne plutôt vers des courts métrages, sans début, sans fin... Le scénario que je réalise cette session, je l'avoue ouvertement, je le trouve pas tant bon... la fin suck en crisse, chu pas capable de voir comment jpourrais faire de quoi de potable avec. Moi jveux faire Sergio, mon mexicain à muustache molle qui joue mal de sa guit, dans les rues poussièreuses de sa ville natale, qui pense à rien sinon de faire plaisir aux passants avec sa musique maladroite.
En général, c'est à peu près la même chose pour l'écriture. Faut que jm'y remette, mais c'est ruff... Quand je lis du Salinger, ou Phelley en voyage, ou n'importe qui, j'fais souvent d'la déprime... Comment dire de quoi de différent? Et que ça soit bon?? J'associe l'écriture au cinéma, surtout en tant qu'adaptation: un bon texte, avec une bonne toune ben placée, pis des images qui touchent...
(5-10 minutes passent)
Ok là par contre j'écoute 'I Will Sing you Songs' pis jpeux juste pas penser à autre chose que la poudreuse avec des kids qui font du snowskate.... Rob... t'as faite dla crisse de bonne job sur ce video, surtout avec l'histoire qui vient avec... C'est ça que jveut faire...
Me souvenir d'un évenement dma jeunesse, l'avoir sur tape, pis foutre une toune salement ben attaché au mood.
P.s.: je dessine aussi, mais c'est pas la coche... mais étonnemnt jai trouvé 2 cahiers avec des sketchs que j'aimais crissement regarder, dont un qui me fait penser au oJo Art Style. voir cette page: http://radiovideoelectrotechno88.blogspot.com/2009/02/dessins.html
Comms:
- DeafJunkie88 a dit…
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X & Z sur youtube, pour les amateurs de l'essaithétique: http://www.youtube.com/watch?v=fm6hMarOaFI
- 21 février 2009 19:41
- Rabot a dit…
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Dessins savoureux :)
Merci pour le props.
Faut creer pour s'amuser, si les autre aiment, cool.
Faut pas voir trop haut.
Faut pas trop voir.
J'aime ta création, créative ou pas. - 21 février 2009 20:03
LÉGND-R (samedi 17 janvier 2009)
J'entends Philz parler de son voyage, et crisse... Quand j'y pense, ya tellement d'endroits que je voudrais visiter, peut-être graver sur bande magnétique, mais enfin à quoi bon. Une bonne expérience à vivre n'est peut-être pas une bonne expérience à filmer et à regarder. L'Afrique... Je pense toujours à la même personne en évocant ce pays: Rimbaud... À 20 ans, après avoir complètement abandonné la poésie, il a quitté son pays pour une jungle sans pitié où il vécu et mourrut.
Non jme compare pas. J'y pense, c'est tout. Aller au Togo, le Bengale, l'Algérie, le Sénégal... Whatever, dans l'fond c'est peut-être mieux de juste pas à y penser. Tout l'monde s'éloigne toujours, moi j'reste pogné ici... faut croire que ça m'plaît.
Ya d'la musique dans ma tête, j'aimerais en jouer. Alors je prends ma guitare, j'la fais résonner pendant 3-4 minutes, le temps de jouer tout mon répertoire de façon pitchée et de m'écoeurer. Alors, j'allume la télé. Le soir, ça fait d'la lumière sur mes murs.
Pis quand arrive 3h du matin, pis que c'est encore réveillé dans ma tête, j'commence à déprimer solide. J'regarde les posts sur OOEssai, pis sur LeCastel, et puis j'referme le tout à nouveau en me disant que j'ai pu rien à dire / à faire.
La symphonie, les trompettes, la guitare, des fois j'me dis que c'est juste des démos... Ya rien de bien construit dans ma vie.
En gros, j'roule en voiture avec des roues carrées. Un jour, j'vais m'ballader à Toronto avec des roues octogonales... Ce jour-là, ça va aller mieux.
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Deaf "Take a chill pill, pal..." Junkey, aka LÉGND-R
Comms:
- Rabot a dit…
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C'est beau de voyager, et j'ai envie, en même temps, c'est pas si prioritaire. C'est comme un reve de second plan.
Et la routine, elle brise les rêves, les enterres afin qu'on les oublie.
Et quand on trébuche, et qu'on gratte la surface par accident et qu'on les retrouve. Quelle joie.
La musique, la guitare, écrase toi et gratte sans demander à ton répertoire. Évade ta main sans te demander si ce quelle fait et bien. T'as que ça a faire. Et écrire sur ce que tu n'ecris jamais.
Transforme et écarte toi, va voir s'qui a au coin de Sherbrooke pis une rue fuckall. Genre du parc.
Regarde pas s'que t'aurai regarder.
Voila une pincée de dépaysement.
Amène la bande si t'as envie. - 17 janvier 2009 14:48
- DeafJunkie88 a dit…
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Conseils judicieux. Merci.
- 18 janvier 2009 11:03
jeudi 16 avril 2009
The Holy Moment
Texte écrit dans les environs de l'automne 2006, et récité devant caméra en mars 2007 pour un vidéo nommé "Deaf Junk and Lazy Vome: Meddley Poetry (Re-Edit Master Cut)":
«Si Dieu est ce qu'on dit (Tout et Partout), alors le cinéma n'est pas complètement irréel, comme j'ai pu le dire. La vérité du moment elle-même n'est pas tout. Il s'agit de l'entierté du moment, ses différentes perspectives.
Deux personnes parlent à une table de la vérité du moment. Un père et son fils. La vérité consiste en plusieurs points de vue: celui du père, de son fils, des personnes qui sont passées par là et qui les ont vus, du cinéaste, etc. Et même la vérité non personnifiée est une partie de cela. Il s'agit alors du lien invisible, même pas psychologique, qui unit les deux personnes. Une artère de la métaphysique (!!!). Il n'y a même pas d'identité. Les deux pourraient être deux amis et avoir la même discussion, tout autant que deux étrangers. Cela fait partie de la vérité; le communicable et le non-communicable; peut-être même une troisième partie...»
À première lecture, je me rends compte que je me perds dans mes propos. Mais je vois quelque peu le lien entre ce vidéo et ce texte: tout comme Dieu, en tant que cinéaste (ou vidéaste), on tente de créer NOTRE réalité, NOTRE humain/personnage, NOTRE perception de la vie et de la mort. Avant de se suicider, une personne (artiste/auteur/cinéaste/...me souviens plus) a écrit ceci: "Chaque action que l'on pose, en tant qu'humain, est un geste contre la mort". Et bien je crois que cela rejoint facilement l'idée énoncée ici.
Or, si Dieu est tout est partout, le cinéma, lui, ne l'est pas. On cadre le perso 1 dans un plan serré. Dans un environnement choisi. À un moment précis de la journée (donné ou recréé). Avec une action ou une non-action. Ce personnage n'est pas imaginé par le spectateur. Lieu lieu non plus. Celui ou celle qui regarde peut s'imaginer cette personne se lever le matin, mettre ses chaussures nike et boire un café. Mais elle ne le verra pas nécessairement dans le film. Un film égal à dieu équivaut à toutes les échelles de plans, avec toutes les choses qui existe, que l'on voit et que l'on ne voit pas en tant que simple humain, avec toutes les pensées, toutes les musiques, l'espace temps au grand complet, le Universal Mind en intégral... tout ça dans un seul film.
Je vous le dis: le film s'appellerait «Mal de tête intense».
Bref, le cinéma selon moi est à l'échelle d'une personne, d'un point de vue, ou (si l'on est chanceux et en démocratie) de quelques personnes, en l'occurrence un film collectif qui assemble les idées de plusieurs créateurs: je pense entres autres à États-Humains, réalisé par 6-7 comédiens talentueux qui écrivent leurs textes eux-mêmes, ainsi que Denys Arcand qui a réalisé «Le Confort et L'Indifférence» avec des segments tournés par différents DoP. Sans oublier notamment le projet de l'essai collectif. Mais en gros, ce n'est pas l'absolu. Ni le parfait, ni le pire.
C'est.
Point final.
C'est une création parmi tant d'autres, certes, mais il reste que c'est tout de même une part de la réalité, quelle qu'elle soit.
mercredi 8 octobre 2008
Le glitch qui déconcerte
ou plutôt de tenter de faire passer un message à travers le chaos autant visuel que sonore?
De ce que j'ai pu écrire à propos d'un certain essai vidéo (et non cinématographique), j'ai réalisé que j'ai une propention à dire et écrire n'importe quoi, juste de me laisser aller et écrire ce qui me passe par la tête. Est-ce une étude du subconscient? J'en doute. Plutôt une envie d'avoir l'air fucké alors que dans le fond, tout ce dont j'ai envie, c'est très simple. Du monde simple, mais capable de penser, capable de trouver le bonheur dans quelque chose qui ne prend pas un dictionnaire complet pour le décrire et l'expliquer. Une chose qui me trouble intimement, c'est quand je suis dans l'bus et que je fais du casting dans ma tête avec le monde que je vois... Avoir le guts, je m'ferais des cartes d'affaires et j'aborderais tout c'beau monde là. Pour que rôle, j'en ai aucune idée. Mais quand t'as une tête plaisante à regarder, c'est bien de le mettre en valeur.
Ceci dit, cet essai, je l'explique en de brefs mots et verbes.
1- Le type principal (X, mettons...tous mes perso principaux s'appellent x...) est assis sur un banc sur le bord de l'eau et on entend du grincement de radio sans poste fixe. Puis un grincement majeur très aigu se fait entendre avant qu'une musique très mélodieuse le remplace. " Jouissland Jouissland Jouissland ".
2- X est dans sa chambre, sombre, et débranche son téléphone avant de commencer à raconter sa journée dans les moindres détails. La scène finit lorsqu'il arrive pour dire "Maintenant je parle seul, je parle seul, je parle encore seul..."
3- X est dans sa toilette crasse (4pi par 3pi par 6pi). Il est assis sur la bol, et tiens sa guitare électrique sans corde. Il gratte un peu les fils de laine qui servent de cordes. On entend un ventilateur (le son est déformé). Tanné, il s'enferme dans la douche adjacente. La lumière s'éteind.
4- a)Sur son lit. Indic: la caméra utilisée pour l'essai doit filmer l'autre caméra (vers la télé, en face de X). Donc en gros: cam 2(branchée sur la télé), devant la télé, filme x, son panneau lcd vers x; cam 1 filme l'écran lcd de cam2 ainsi que la télé qui retransmet l'image de cette cam2. On voit donc X se filmer dans 2 écrans. X parle au téléphone avec quelqu'un: "Je suis pas à l'aise face au fait de me faire filmer. J'aurais préféré avoir un acteur à ma place... mais le gars que j'avais en tête répond pas... (Tu l'as appelé?) Non."
5- Intermède: Écris et crie (image noire avec X qui délire seul de façon incontrolable)
4-b)"Depuis que j'suis en couple, l'inspiration vient pu... Pu rien sort de ma tête, ni poèmes ni histoires ou scénarios... La routine c'est chiant... Pis surtout que jsuis célibataire, l'excuse du couple est vraiment nulle"
6-Médications sans ordonnance: Un type masqué (masque de plastique dur fluorescent recouvert de paint bleue foncée sauf pour les yeux qui luisent) marche d'un pas irrégulier dans un corridor. Il laisse tomber un flacon de pillz multicolores. Il s'effondre sur le sol.
à finir...
C'est un texte déchirant, parce que criant de vérité.
Les moments parfaits sont parfaits sur le coup et plus jamais, non?