dimanche 20 septembre 2009

Correspondance

Création/Public:

Je crois que ce que je souhaite, c'est de figer une émotion, une pensée, une image ou une scène,
la concrétiser à l'extérieur de mon esprit. Et la rendre disponible, ou pas.
J'imagine que dans mon univers, il y a 4 sections:
1- Ce que je "crée", que je rend disponible et que je veux que les gens en profitent, qu'ils aiment ou non;
2- Ce que je crée, et que je publie mais qui ne cible que moi comme public (en général, sur mon blog);
3- J'ai plusieurs écrits et bouts de films tournés qui ne se trouvent que dans mes tiroirs (par exemple, de vieux poèmes, ou mon journal "intime"). Ils ne sont pas publiés, mais si quelqu'un veut les voir, ces trucs, je ne l'empêcherai pas;
4- Ce que j'écris uniquement pour moi, et que personne ne verra jamais (il doit pas y en avoir beaucoup, mais quand même...)

Le public existe. J'en suis conscient. Seulement, je le juge indépendant et intelligent.
Qu'il décide par lui-même de voir ou de lire ce qui lui chante. Si je fais de la publicité pour mes travaux, c'est parce que je juge que ça en vaut la peine. Le reste, c'est tout simplement banal. Si tu veux le voir, d'accord. Sinon, ce n'est pas plus grave que cela.

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Vidéo/Cinéma:

Pour la vidéo. J'ai parlé de notre petit groupe "Essai", je crois.
Dernièrement, le réalisateur des 3 premiers essais a demandé une commande pour les (maintenant) 4 membres:
-Faire un film insupportable à regarder; -Ce film ne doit pas dépasser 30 minutes; -Le son doit être enregistré par la caméra, sans modification; -Le tout doit être filmé dans les 2 mois suivant cette commande.
Pour ma part, j'ai utilisé une vieille cassette VHS, avec plusieurs vieilles émissions d'enregistrées, comme support technique, à défaut de ma caméra qui n'enregistre plus.

Voilà une différence avec la pellicule: la bande magnétique peut servir autant de fois qu'on le souhaite, contrairement à la pellicule qui ne sert qu'une seule fois. La bande a différents formats et supports (télé, caméras, ordinateurs, etc); la pellicule n'a que le projecteur pour visionner le film.
Bien sûr, après plusieurs années et ré-enregistrements, la bande perd de la qualité. Ce qu'il n'y a pas avec le numérique (caméras à disque dur ou carte flash).

Le fait de savoir qu'on peut reprendre la prise, autant de fois qu'on le souhaite, ne change-t-elle pas la conception même de faire un film, quel qu'il soit?
Et, parlant des Essais 1-2-3-4, ils sont prévus À LA BASE pour être mis sur dvd (ou vhs, dans le cas du 2e) et être visionnés sur son ordinateur, ou sa télévision dans sa chambre. Et non pas sur grand écran.
En 1950, la télévision a été un problème pour le cinéma: les gens ne sortaient plus, ils avaient les spectacles chez eux.
Dans les années 80, on voit apparaître les premiers baladeurs portatifs. 80-90: les cellulaires. Les années 2000, ce sont les lecteurs dvd portatifs, les ipods vidéos...
Nous sommes seuls à nous divertir quand on le veux... Et c'est horrifiant de savoir cela.

Dans cette perspective, le vidéo de 28 minutes sur vhs que j'ai produit (qui s'intitule: "Intolérance -R (Essai 4 1/4)") pose un reflet sur la génération "je me filme avec ma petite caméra, j'essaie plein d'effets visuels complètement bidons, etc". Sur youtube, il y a épidémie de gens qui se filme à rien faire, en 2-3 minutes. 50,000 views.
Toucher l'insupportable, atteindre l'intolérance, c'est montrer cela pendant 30 minutes.
C'est montrer le ridicule de cette vague populaire.

-Jean Derome, aka LÉGND-R

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