Vivre, c'est de mettre sa vie en jeu. Donner aux autres la responsabilité de veiller sur nous. En tout temps.
Sur les routes se promènent agents de sécurité, se baladent caméras de surveillance, roulent à toute vitesse des gens que vous ne verrez qu'une fois dans toute votre vie. On se fie à un code de la route. Dans le métro, on se fie aux chauffeurs qui sont censés connaître le fonctionnement d'un train pour ne pas se tromper de ligne, aller à la bonne vitesse, et ainsi de suite. Même chose pour les avions, les bicyclettes, et tout.
Pendant que la grande majorité des gens vont préférer les foires, les manèges pour avoir des frissons l'instant d'une minute ou deux, moi ma fascination, c'est de voir la vie comme le plus long des frissons.
Les manèges ont la prétention de contrôler l'intensité de la peur chez les gens. La vie à elle seule, cependant, est bien plus excitante. Rien n'est entièrement contrôlé. Un jour, je peux marcher dans la rue, décider d'aller au centre, et une voiture passe à 120 km/h au même moment, au même endroit. Imaginer des impacts d'une force incroyable, voilà quelque chose qui me fascine. Rien à foutre des questions sur la vie, "où vais-je" et "quelle trace vais-je laisser". Je préfère le suspense qu'elle offre, cette vie.
"Est-ce que le train va dérailler?", une panne est si vite arrivée, et même en faisant un appel à la rame de métro en arrière, c'est peut-être déjà trop tard, elle est peut-être déjà à fond la caisse, sur le point de défoncer à plus de 100 km/h notre train. "Comment se passerait l'impact?", sans pouvoir avoir le temps de réagir, serais-je assis de manière à ne pas subir trop de dégâts? "Le chauffeur de l'autobus va-t-il s'endormir?" pour continuer tout droit dans la rivière, plongeant une vingtaine de ses passagers pris en cage, sous l'eau. Dans la voiture, avec la famille, le conducteur roule très vite, il se fâche contre un plus jeune qui lui a coupé le chemin sous le nez, "va-t-il tous nous écraser dans le fossé?"
Imaginer ces scènes me donnent des frissons qui me font du bien. Un stress excitant, qui gronde comme un moteur qui tourne silencieusement, puis BANG de nulle part. Tout peut foirer à tout moment sans s'y attendre, contrairement aux montagnes russes dont on voit au loin les pentes ridicules et sans aucune subtilité. Je n'ai nul besoin de me faire pomper (me faire éclater) le cœur à 140 bpm pour apprécier la vie. Je ne suis pas de ceux qui veulent oublier leurs problèmes avec un immense Boo à s'en faire éclater la cervelle, mais plutôt de ceux qui pensent à tout moment à quel point la vie peut flancher d'une seconde à l'autre.
Toujours cette question en tête: de quoi aura l'air l'impact?
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3 janvier 2011, minuit
lundi 3 janvier 2011
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