vendredi 14 mai 2010

98

Jeudi soir. Dernier soir à pourrir dans la chambre plutôt que de jouer au prédateur aux Foufs. Dernier soir à étudier pour le cégep. Dernier soir d'angoisse avant la fin de 5 longues années qui m'ont formé socialement, mentalement. J'étudie, j'étudie. Et puis, je suis passé au travers de toutes les notes à réviser, tous les textes. Lorsque viens le moment de s'allonger dans le lit, à minuit 30, devant South Park (Nigger Guy), mon dos craque comme le calisse. Y faut que j'me trouve une chiropraticienne.

La maison sonne vide. Lorsque je me tourne, je lâche un cri, tellement mon dos est raqué. Pour oublier la souffrance, au lieu de penser à un kick probablement passager, je me souviens. Marielle Lapierre... Pourquoi elle, à ce moment-là, aucune idée... Mais elle, je me souviendrai toujours de son nom. Et de ce que je m'étais promis, cet après-midi venteux au fond de sa classe, en 3e année du primaire. "Je serai responsable de sa mort". Après toutes ces années, après tous les calvaires, et même après tous les bonheurs les plus exquis. Après tout ce temps, je ne me suis jamais résolu à oublier cette promesse... Et pour dire vrai, j'aimerais bien savoir qu'elle n'est plus depuis bien longtemps. Ça me rongerait la conscience de ne pas avoir été fidèle à ma promesse, mais j'aurais moins la flicaille à mes trousses...

Et pourtant, la meilleure solution reste de savoir pertinemment que cette femme est seule et détestée de tous et toutes. Autant élèves que famille ou amis. J'ai rêvé être à son service jour et nuit, lui venir à son secours dans les moments les plus durs et attendre son dernier souffle tout simplement pour lui dire qu'elle a foutu ma confiance en l'air depuis mon plus jeune âge et qu'elle est détestée de tous. Être responsable de sa culpabilité. Est-ce moins grave que de l'aider à finir ses jours au plus crisse? Je comparaitrais devant le tribunal et j'avouerais l'avoir achevée, même si je ne l'avais pas fait concrètement.

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Une professeure du cégep au département de cinéma que j'aime bien m'a dit plus tôt dans la session: "T'as été frappé, plus jeune?". J'étais choqué qu'elle en vienne à cette conclusion après lui avoir dit que je n'aime pas les contacts physiques. Et puis j'y pense, et peut-être que ce n'est pas les "toffes" du primaire qui m'ont affecté, mais cette professeure complètement enragée et despotique. La violence verbale, l'humiliation publique. Ce qu'elle m'a fait semble aujourd'hui bien pire que les tolchoques de quelques gamins en manque de ritalin.

Marielle, je te souhaite une fin de vie plus paisible que ce que mon imagination te réserve.


Note au fbi: tsé ouais ok ça peut sembler comme l'autre cave de Kimver Gill ou j'sais pas quoi, mais no worry, jprône le respect d'autrui même si c'est des salauds. Veut veut pas, j'ai quand même un fond catho. Et puis, j'suis trop peureux et gutsless pour faire quoi que ce soit. Au pire, on s'en jase au poste de police? J'vous donne mon adresse anytime.
Mucho big love.

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