jeudi 13 mai 2010

We Want Chaos

On parle du reflet de la société. Pourquoi les gens adorent l'humour absurde? Parce qu'après avoir entendu toutes les blagues qui font trop réfléchir, on veut du neuf, de l'inattendu. Après avoir vu tous les films léchés et conventionnels, on veut voir du tonnerre, des plans tournés du genre ado qui se filme sur youtube pour montrer sa cours arrière et la chambre de ses parents. C'est ce qu'on entend par "reflet".
On a beau avoir Bernard Émond pour faire des films géniaux, mais on ne peut le classer avec l'époque dans laquelle on vit. Ce qui prédominera, dans cette société où le french entre filles est devenu le nouveau "câlin", c'est le chaos. Ne soyez pas surpris si, en sortant de chez vous, les feux de circulations ont été changés pour des couleurs bleu, blanc et vert, pour avoir l'air plus écolo. Ne soyez pas surpris si demain vous prenez l'autobus et que vous entendrez les chanteurs de la chorale de Laval indiquer le prochain arrêt. Ne soyez pas inquiets si vous voyez d'ici cinq ans des gens qui se donnent dans le parc et puis qui se cognent dessus. Si les flics rappliquent, ils diront qu'on réprime leur droit d'être sado-maso-exhibitionistes. Si ça ne marche pas, ils invoqueront la doctrine raciale et poursuivront les flics pour dégradation de leurs multiples croyances religieuses.

Demain, si vous tombez sur un film expérimental où tout est brouillé qui passe à un type mal cadré et nu qui joue de la guitare dans une salle de bain et qui passe à une grosse femme dans un jardin, l'image toute embrouillée; ne vous inquiétez pas. Nous sommes le futur. Nous sommes votre prochain reflet, celui qui est nourri à la pilule anti-dépressive et aux films de culs en négatif vert et mauve. Nous sommes Nulle Part. Nous sommes la solution au suicide. Nous créons chaque jour de nouvelles victimes qui deviendront à leur tour des combattants de la fatigue et de l'ennui morbide des professeurs d'université. Nous viderons les classes, les pistes de danse, et les salles de cinéma. Tout cela est dépassé. Nous sommes parmi vous, dans l'autobus, dans les rues après un concert, dans une aréna. Nous prenons tout et nous vous le redonnons au centuple, pour que l'horreur vous frappe et vous oblige à nous rejoindre. Il n'y a ni chef ni sous-hommes. À part égale, le monde est visionné, enregistré, édité et revisionné.

Le monde est un enfer où il fait bon vivre. L'enfer, c'est l'autre. L'autre, c'est le sujet et le créateur. La victime défini le prédateur. L'Essai n'est plus. C'est maintenant l'heure de donner le flambeau aux KinoX Opérateurs. Vous n'avez pas à vous méfiez. Bientôt vous serez habitués. Mais toujours nous trouverons le moyen de vous choquer.
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DM
13 mai 2010

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