jeudi 24 mars 2011

24 mars - 50 minutes of Summers

Suite à la suggestion d'une excellente correctrice, je corrige mon tir.
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Dimanche matin, appel du retour et personne ne répond. Ils sont à la messe. Sur la rue Saint-André, les gens paraissent gris et amochés. Mes yeux fixent le trottoir de peur d'être aveuglé par le soleil matinal, ainsi que les mères et leurs poussettes. Pire que les lundis sont les dimanches, seuil d'une semaine gâchée à travailler twenty-four-seven, lendemain d'un genre de party. Le trajet à la maison semble moins difficile quand le parfum clitoridien de Summers parcours chaque fibre de mon veston.
Ce qu'un gars pense en quittant l'appartement de son meilleur pote, à 8h am: Est-ce que j'ai fait une faute dans la note que je lui ai laissée? Oh god, j'espère que je passe pas pour un gros con. Pourquoi j'ai tout simplement pas attendu qu'il se lève pour partir? Il va tellement me trouver moron de juste le remercier sur une napkin.

Pour se consoler, la commande toute faite dans le fridge, une moitié de citron à défaut d'un pamplemousse. N'aie pas peur, ça fait trop longtemps, ton corps ne s'en rappellera pas...

Première image: les dents percent l'agrume délicatement, soucieuses de ne pas l'offenser. Le jus coule, pétillant et revigorant, tout en se réfugiant dans le palais avant de descendre jusqu'au fond de la gorge. Le nectar continue son chemin dans l'estomac tout en continuant sa route vers le sommet, section cerveau, classified mémoire. Mémoire court terme éveillée. Une blonde, slim, tendre, en habits légers et franchement osés. Elle courtise les mâles alphas qui la poinçonnent du regard tandis que mon partner et moi rentrons dans la boîte de strip illuminée de black lights.

Revenons en arrière. Disons trente minutes plus tôt, dans une autre boîte. Ma carte débit, bloquée pour je ne sais quelle raison, m'empêche de payer les 40$ que je dois à cette dame qui invitait l'audience à se joindre à elle et son amie sur le stage. Nous étions quatre à s'en donner à cœur ravi, dont deux sans l'ombre d'un doute qu'il fallait payer. Vingt longues minutes à l'attendre, entouré des deux danseuses et de deux bouncers, sans un sous, la sueur, la peur, le doute que Michel revienne avec l'argent, quarante chacun. Pour résumé, la honte, une fois de plus. Heureusement sa carte n'était pas bloquée, et nous sommes partis sur le champ, une fois les dominatrices payées, pourboires inutilement inclus.

Retour à Summers, le choix de ces gentlemen. La chance vous sourit quand elle s'approche aussi directement de vous, à votre table, surtout lorsqu'elle n'en est qu'à sa deuxième soirée et qu'elle brille comme une citronnade fraîchement arrosée, sa petite jupe à carreaux, sa chemise blanche ouverte au bon niveau, sans oublier un visage innocent et doux qui ne cache aucunement son côté agressivement sexuel. Dans la cuisine de la veille, le nectar du citron acide vibre sur mes lèvres et soupire la chair de Summers goûtée avec amertume.

Si seulement les dieux n'avaient pas été contre moi ce soir-là.
Michel, pendant 50 minutes, s'en est donné plein le nez du cœur frêle de la pauvre gamine.
Et les cops fouillaient la place, mais ma bière rentrait toujours bien pour paraître à l'aise.

Le temps s'effrite pour ceux sans le sous, obligés de refuser les douces offrandes de femmes mûres au physique cassé. L'été sort de sa cabine au bras d'un born again, complètement bronzé, et se dirige vers les prochains cancéreux, tandis que l'acide refait surface au bord de mes lèvres et reconfigure mes limites de parole. S'accrocher au goût, à la mémoire court terme. Summers, les jambes blanches, déjà épuisées, et repart avec sa nouvelle victime. Michel me permet un dernier emprunt de quinze dollars.

(il me faut finir ce texte. Définitivement.)






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JD

1 commentaire:

  1. Définitivement il faut que tu finisse ce texte... il est trop bien commencé

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