mardi 1 mars 2011

1er mars - Jamais je ne reviendrai

Aujourd'hui, c'était la dernière fois que je passais te voir Pour te dire que je t'aime, que tout va s'arranger Parce qu'au fond rien ne se règle vraiment quand On change les meubles de place, les dessins sur l'armoire, le lait qui caille et les rires en canne Alors que ce qu'il reste ce sont les cernes des tasses à café, les trous dans les murs et l'eau salée qui borde tes pupilles. Parce qu'on se sent isolé entre quatre murs et une famille de rats, mes mots s'essoufflent de courir dans ta tête sucre et miel, celle qui me soupire des mercis sans faux sentiments et qui me fait pourtant mal de trop vouloir et de ne jamais pouvoir, faute de moyens.
Demain jamais ne revient J'aurais préféré te prendre dans mes bras, t'emporter dans le creux de l'océan et arrêter de faire du vent avec la bouche. T'arrêter de respirer et souffler pour vrai. Mais t'as les mains tremblantes Tu préfère tirer les draps le soir quand t'as froid et monter le son de la radio quand la chanson parle de Chiens Errants Parce que t'aimes tirer la tristesse par le pan de la jupe.
T'as les yeux fades d'avoir trop enduré Les lundis et les mercredis au comptoir de la soupe pop Les amies qui t'oublient ti-peu à ti-peu Remettre les chaises à leur place S'excuser pour les conneries que t'as dites ou non. Les rides de sourire forcé s'installent comme une famille unie emménageant dans un semi-meublé, on redécore ici et là, un rideau sur le regard, des coussins à gauche et à droite, et les enfants qui dessinent sur les murs. Mais demain j'oublie et je quitte De peur d'ajouter à la famille des cernes De peine de te voir tellement perdue dans les boîtes de soupe à 15 cennes. Je range tes petits mots de sympathie dans des tupperware hermétiques Par peur d'oublier les nuits passées chez toi Kalabougie et petits massages entre amis, des sourires complices et des cigarettes partagées en toute simplicité.

C'était hier et bonsoir déjà, les contrôleurs, le père éhonté, les cartons, les claques, la palette qui te file des doigts de fée qui cloche. Princesse au château en ruine. Retour à la case -200$, ne demandez pas de support, vous n'en aurez pas. Les mensonges des premières fois Quand tu disais que tu voyagerais avec moi Tous les petits quartiers qu'on visiterait volontiers La Beauce et ta belle famille Et les veines bleuies N'en ressort que la froideur qui t'habite Le corps léger et l'esprit dans les limbes Des fantômes qui te frôlent les orteils Avides de t'avoir comme future amie. Il est minuit moins dix À attendre si tu les rejoints Mais je préfère repartir avec des tupperware de dimanches autour de la table La chair de poule sous les couvertures Une veilleuse près du lit, Pour toujours se guider quand on voit rien de loin.

Cinq heures le nez collé à tes cheveux mangues et citron Entre la vie et le savon antiseptique des couloirs d'attente La ligne est mince, La tienne aussi. Heureusement qu'il reste des restants et des restaurants Pour glisser un doigt sur les ronds de café, Pour les bons moments.
Et me dire que ce ne sera jamais toi qui partiras. Mais moi.

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JD
mardi 1er mars 2011, 2h am

1 commentaire:

  1. wow javais jamais vu ce texte la... il est vraiment bon! jaime comment t'as écrit et tout et tout... on va devoir discuter de ca:P

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