dimanche 6 novembre 2011

5 nov - T'as joué avec ma tête.

Pendant un mois, j'ai stressé, me disant que ça pourrait passer, mais qui sait au fond. Si l'angoisse pogne, l'insécurité, c'est fini, qui sait à quoi ça mènera. J'ai trop d'empathie cachée derrière un mur de brique, pontifiant à tout vent "Ouais ouais, j'les ai écouté, les autres bands, sont nuls à chier", juste pour te pomper, te mettre en scène pour la victoire. Mais j'ai eu peur. Si jamais ça finissait en coup de balai, j'aurais fini en pièce. Si tu ne gagnais pas, rien ne vaudrait la peine d'avancer un pas de plus.

Sur stage, tout est pop, soudé, bien ficelé comme un putain de jambon, et ça frustre, met de la pression. Si tu gagnes pas, je vois pu l'intérêt de bûcher comme un défoncé s'ils ne réalisent pas à quel point t'es de la fucking bombe à imaginaire. Et ça vous prend deux chansons avant d'être calibrés... Les gens, le Québec ne connaitra jamais la magie d'un show de Jonathan Peters. Et pourtant, j'ai la flamme de continuer à croire, à espérer que je ne sois pas le seul à voir le putain de talent que t'as. D'autres passent, réglés au quart de tour... Nah, c'est trop parfait. Ils n'ont qu'à faire leur steppettes ailleurs pour gagner autant. Fire just works with the crowd. On sort de la salle, tous les EPs se vendent en un vent. Ça, je l'admets, ça m'a surpris. 30 disques, envolés, comme ta voix dans Elephants.
Mais ça s'arrêterait peut-être là... Ou peut-être ça jouerait en ta faveur.


Trente minutes passent, je reviens dans la salle et c'est encore les Breastfeeders qui jouent les fuckés. Encore quelques minutes. Sélection du jury... Remerciements qui s'étendent, on s'en fout! Ok, premier prix...... série de spectacles, ok, ok.................... Fire/Works. Fine, 3e prix, le bronze, legit, il a gagné de quoi, good. Second prix, whatever it is, photoshot, site internet.................... Fire damn works. L'euphorie. 1er prix, bourse de 25K pour EP and all................... Fire no way works.


J'ai crié. Les yeux embués, ne sachant plus quoi penser. À quoi peut-on s'attendre, maintenant? La quête vers l'or, terminée? Tous mes potes réussissent. Ils ont ce qu'ils méritent, ce pourquoi ils ont travaillé si fort depuis des années. Et moi, au fin fond de la salle, derrière mon incompréhension, ma joie, ma solitude, je ne peux que me réjouir de ta victoire flagrante.

Et pourtant.

Alex n'était même pas là pour ta nomination, ni Cœur Bleu, j'étais seul devant ton univers porté à bout de bras dans le ciel étoilé. Entouré de proches extatiques, te voyant les yeux rivés d'océans satisfaits, mais ébranlés. Et on a fêté au Dallas, pilier de mes années de cégep, je t'ai demandé de rester humble, même en sachant fort bien que tu n'aurais besoin de tel conseil. And I left, telling you, I'd maybe cry leaving this bar. Because I knew that all was left was me, to write a book, to make it real deal. Et j'ai couru, pour ne pas manquer le dernier bus, j'ai mis du DPunk pour me mettre un beat, mais ça s'est vite changé en Demon host, la version que t'as jouée de manière si intime, si hantée, dans ta chambre, devant une quinzaine de personne. Et ni Cœur Bleu, ni Soleil n'y était, bien fait pour elles, qui ont manqué à mon avis ta performance la plus crevante ever.


Mon vieux, t'as joué avec ma tête, parce qu'en sortant, j'étais pris entre le rire d'un fou qui revoit un prix, deux prix trois prix d'un coup, tout ce pour quoi t'as travaillé, et j'ai choké. Je peux pas atteindre ça. Je peux jamais accepter les compliments qu'un ami me fait, ça sonne trop claque dans le dos. J'ai couru comme un con, pleurant au vent, la morve pouvait me badigeonner je m'en foutais, t'avais gagné, et je ne pourrais jamais y arriver.

Et puis oui, fuck, si lui a travaillé, et bien moi aussi je me botterai le cul! Je vais le finir, cet osti de roman débile, complètement flyé! Mais la littérature n'est pas une besogne échafaudée en 3 minutes 44 secondes, ni en images claires et nettes, coupées pour la dynamique. Fuck off j'y arriverai pas.


Les larmes. Manly tears down the chin. Je me pends. There's nothing more to life than this. Pas encore rendu à mon arrêt, "Merde, je peux pas mourir, j'ai même pas entendu la version CD de Elephants." Si Jo a réussi, I can. Pas parce que c'est un low life. Faaaaaaaaaaar from there. Parce que j'ai assez jasé avec pour comprendre qu'on vient d'une planète weird similaire et que je peux aller aussi haut qu'il l'a fait.


La ligne est mince, dans ma tête de con, entre vouloir me tirer en bas d'une corde, et travailler directement sur mes tripes...

Je la vois juste plus, la ligne, sincèrement.

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