Toute la violence qui a pu m'habiter cette nuit. Toute l'animalité, l'esprit bestial et festif... La soif et l'envie...
Et puis on sort, et je sens encore son odeur sur moi...
Et puis, je prends l'autobus. Symphonie... non, ce n'est pas une symphonie. Mais oui, il y a quelque chose de saint... Et non pas de ses seins à elle. Mais ces prières réunies, ces voix si douces et innocentes, suivi d'un souffle du vent par dessus la colline. Toutes mes prières auront été vaines, il fallait que j'en écoute des vraies pour enfin être absolu, pour voir passer un ange. Une brise douce de fin d'été. On venait à mon secours et j'en suis reconnaissant.
Ses seins, sa peau de satin, ses cheveux de lin, son odeur, son ardeur. Elle devait être sur la méthadone, ou quelque chose du genre. Aucune âme. Pour un pauvre pécheur, c'était la séduction instantanée. Aucune inhibition, let's go, on danse. Et voilà, les doutes reviennent. Non, je ne suis pas fait de bois. Mais où se trouve la limite? Les doutes, les mauvais sentiments, le besoin d'agressivité, la douceur, la violence, les complexes clarifiés, écartés et qui reprennent du service à nouveau. Enfin j'ai ce que JE MÉRITE: une taille de guêpe qui me tourmente, tout en me prouvant que oui, ça existe. J'en ressort comme on sort d'un rêve en plein milieu de l'action. Le ventre à l'envers, non ce n'est pas la bière ni le burger que je ne digère pas. C'est la place... Lieu de perdition, me disais-je sans cesse répétant à tout va ma petite pensée qui pourrait me sauver. Le temps ne règle rien. J'ai compris.
Son odeur qui me suit, l'odeur de la Ville me suit, mon haleine, les vidanges, les clochards, les pubs miteux. Tout me pue, me rit au nez, me regarde marcher droit devant, la tête baissée. Humiliation, peut-être. Non pas vraiment. J'avais tout prédit: la joie, l'excitation, l'aveuglement, le sentiment du mal être, les pleurs. Tout ça était écrit. Selon Seymour, je ne devrais pas écrire ces mots, mais les voici: je suis né pauvre pécheur.
Toute la violence, au cours de ma très petite vie, j'ai essayé de la canaliser de plusieurs façon, physique ou mentale. La prière n'est d'aucune aide lorsqu'on s'y approche seul. Il faut un guide, un fil conducteur. Il ne faut pas passer sa vie à chercher. On est suivi de proche par un vent qui nous berce légèrement, et il suffit d'une brise et de s'en rendre compte pour profiter de ce qui passe. Tout moment a son pesant d'or. S'agit-il de péché ou de moment de recueillement? Peu importe, il suffit d'être en accord avec cet instant. La débauche? Non, pas vraiment. La sérénité d'un cloître? Je n'crois pas. Vanité, vanité, tout n'est que vanité. Cesse de te plaindre et savoure.
Pendant que ça passe, tsé.
Moi, finir prêtre? Crisse, t'es malade... J'va pas demander pardon à chaque fois que j'rentre au confessionnal. Je compte pas en abuser non plus. Mais pour ce soir, je vais garder son odeur... Je la laisserai partir demain, et j'oublierai. J'oublierai son odeur, mais pas son existence. Ensuite, on verra. Pour l'instant, les vagues bien au-dessous de la colline, je les laisse me bercer tendrement. Et je n'oublierai pas que cette larme versée à cette écoute est de la même source que celle que j'ai posée sur sa joue, au moment de notre dernier ébat...
LGND
Vendredi 16 avril 2010, 1h am du mat
Après les Totons, tsé
vendredi 16 avril 2010
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