dimanche 5 août 2012
5 août - On les aperçoit gisant
Un soir d’automne, après un spectacle de bar en compagnie d’une belle amie de ma blonde, on voguait sur De Lorimier et Viger sous l’air frais du pont, se faisant mutuellement des frayeurs. “Faut pas rester ici, on va se faire tirer dessus! Haha!” D’une fenêtre d’appartement pas trop loin, ou était-ce une voiture passante, une musique glaçante a percé ma chemise… Dans la brume Sous la brume Jusqu’au bout de ma plume, Tu restes avec moi… Une ombre a bougé. Je l’ai prise par le bras, une fraction de seconde penser l’utiliser comme bouclier, puis raisonner et tenter de la protéger. Faire mon show off, quoi. Mais après s’être tapé un festival de David Lynch, les ombres, on les interprète de dizaines de façons horrifiantes. Un bum, un éclopé, un être déformé, un monstre. Ç’aurait pu être le Diable, pour ce que j’en sais… Tout ce qui sortait de l’obscurité terrifiante, c’était un râle silencieux. Un putain de souffle angoissant qui l’a fait se glisser entre mes bras frigorifiés, ses cheveux fins et noirs de jais son mon menton. Ç’aurait pu n’être qu’un putain de chat possédé par Satan, avec une grosse boule de poil dans la gorge, qu’est-ce qu’on en savait. On a figé un instant avant qu’elle ne me sorte de ma rêverie: “On s’en va, please…maintenant.” En toute sécurité ou à l’article de la mort la plus brutale, allez savoir, faut toujours que je reste conscient le plus longtemps possible. Dénouer les mystères. Ou en créer, peu importe. Mais sa joue contre la mienne, ses lèvres fines qui murmuraient: “…Now…”, mon éthique des relations en grande bataille intérieure contre mon érection grandissante, j’ai cédé.
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On a couru, d’un trait, droit, continu. On s’est arrêtés dans une grande avenue où une église affichait un néon quétaine sur les péchés. J’ai souri, complètement essoufflé, mais satisfait de notre course. Elle, par contre, son visage, blanc comme un œil de murène. J’avais surement manqué un détail qui l’avait frappée… Ses jambes se sont bloquées momentanément, un frisson parcouru sa peau sous son petit chandail en laine. Dis-moi. “J’ai vu mes yeux reflétés sur la lame du couteau.” Sous la lune, dans la brume, j’te prends dans mes bras. J’suis là.
Après le plus long et le plus étranges des baisers que j’ai jamais échangé, elle m’a reconduit jusqu’à l’appartement de ma copine dans un silence absolu, mais parsemé ici et là de main glissée sur une cuisse. En sortant de la voiture, elle a prononcé mon nom. “Tu lui as jamais fait ça, hein?” Non. C’était la première fois, ce soir. “Le couteau, je veux dire… Elle, a le prendrait pas comme moi. Utilise-le juste avec moi, ok?” Ok.
God do I date masses of weirdos, like me…
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