J'ai coulé à répétitions deux cours de cinéma, au cégep, simplement
parce que les profs ne me convenaient pas, ou j'étais trop paresseux,
blasé de tout, sans conséquence directe sur ma vie. Mais j'ai continué à
foncer dans le tas, plutôt que d'abandonner et fouiller ad nauseam dans
d'autres départements. Je voulais faire comme Moreti et tourner
seulement des paysages en mobylette, pas créer un climax au deuxième
nœud et détendre le tout avec une mauvaise blague. Je jalousais mes
potes de La Plaine qui faisaient n'importe quoi tout en retirant une
quelconque gloire, un hype créé entre nous, c'est tout. Mais hype tout
de même. J'ai compris en tournant mon premier vrai court métrage que
jamais je n'arriverais à supporter un acteur qui ne joue pas exactement
la scène comme dans mon esprit; qu'il fallait que je me débarrasse des
acteurs/actrices médiocres. Et, contrainte oblige, il ne me restait plus
que la route qui m'a bercé depuis mon plus jeune âge. Contaminé ici et
là de ces gens que j'avais idolâtrés.
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J'ai quitté la
première fille que j'aimais vraiment, parce que ma solitude me manquait
plus qu'elle, et qu'un simple "On devrait arrêter là" ne suffira jamais à
créer un gouffre aussi solide entre nous deux que ce que j'ai pu lui
sortir comme bêtises. Parce que je préfère que les gens me détestent
pour me foutre la paix. Les amis, ils insistent, ils restent, ils
collent... pénètrent ma bulle. Et ma bulle va à des kilomètres à la
ronde. Je l'ai quittée, elle et ses multiples remarques à la "Ouais
elle, j'la baiserais bien, humm!". Elle et sa volonté envahissante de se
croire aux deux sexes. Je l'ai quittée parce qu'elle écoutait les
chansons de Leloup, mais pas ce qu'il avait de plus précieux à dire à
propos de son enfance, ce texte qui m'a traversé à jamais. Je l'ai
quittée un matin de mars 2008, parce que j'avais pu de job, en plus du
film à finir, et qu'elle ne voulait plus prendre ma main. Je l'ai
quittée sur du Coeur de Pirate, une toune de Malajube, une autre de
Alegria, encore une autre de Bran Van 3000. Laisse-Moi avant que je m'en
aille, Rester m'étouffera toujours comme le mot amour; c'était avant
que ça sorte en CD...
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Toi, tu m'auras appris à m'habiller
avec goût, tu m'auras fait goûter milles saveurs, toutes plus
délicieuses les unes que les autres, moi qui se rebutais sans cesse aux
pizzas/hot-dogs/sandwich margarine moutarde jambon. Mais surtout, je
n'ai jamais risqué d'écouter de la musique avec toi. Et je t'en suis
grandement reconnaissant. Je n'ai encore jamais souffert d'écouter une
chanson qui me rappelle toi. Et pourtant, tu m'habites encore comme
personne ne m'a habité. Je suis la maison de souffre, dans laquelle tes
pieds n'ont jamais allumé quelque feu. Mes Bon Iver sont réservés à
Soleil, mes Leloup et Pirate à Lune, mes Pink Floyd à CouCassé, mais
toi, tu n'as laissé aucune trace musicale qu'un Cohen qui m'a
passionnément endormi, un Watson qui ne m'éveillait rien, et des Smiths
qui m'ont tout simplement irrité. J'ai encore mes Boards of Canada qui
me ramène à la banlieue de Saint-Hubert, fin 89; mes Massive Attack
entourés de potes du cégep; et mes Gainsbourg qui ont éveillé mes nuits
montréalaises en compagnie de mon frère de plume.
Te souviens-tu, à
peine une semaine avant que tu ne fasses le premier geste... J'avais
innocemment publié une chanson hip-hop, en écrivant: "Avant qu'on ne
devienne quelque chose, apprend ça par cœur et je t'aimerai tout de
suite". J'aurais trouvé ça amusant, une fille qui semble pognée à
première vue et qui, finalement se met à te rapper dans la figure les
paroles de Daddy G et Del Naja...
Je te l'ai déjà dit, tu
n'écoutais pas, tu n'écoutais jamais, mais je le répète: ce que tu m'as
apporté comme bien, jamais personne ne l'avais fait avant. Ça prenait
des couilles d'acier pour me faire bouffer un sandwich avec de la putain
de mayo et que je l'apprécies. Pareil pour le look. Je vais juste citer
Jack dans Fight Club, pour la suite... "I'm grateful! Thank you! For
EVErything you've given me!... But this is too much!!! This is not what I
want!!" Tu voulais tout contrôler à ton image. Alors que la clé avec
moi, c'est de me laisser faire, en poussant tranquillement. Ouais j'suis
encore un gamin. Quoi, t'as arrêté de l'être entièrement toi?
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Merci pour tout, mais non merci.
Voilà comment je pourrais résumer l'entièreté de mes expériences. Ou
presque. Pas ma job. Rien ne me fera détester mon boulot. J'ai couru
après pendant trop de temps, j'ai trop chialé contre les shit-jobs qui
ne gratifiaient pas ma petite personne, s'il fallait que je crache sur
le seul emploi qui m'a fait sentir au sein d'une deuxième famille, en
plus de se sentir gratifié et gratifiant à chaque journée passée là-bas.
Merci
pour les cours de ciné, mais non merci. Pas besoin de savoir que rendu
au milieu, les personnages sont censés être établis. M'en fou.
Merci pour les sorties dans les clubs, et pour Leloup, mais non merci. Ton besoin constant d'attention, il m'a trop étouffé.
Merci
de m'avoir appris à devenir un homme, en apparence, mais surtout,
d'être restée loin de la musique que j'aime écouter. Même si tous les
estis de jours depuis le 10 mai dernier, je n'arrive pas à t'enlever de ma tête, pour cesser d'être en colère contre toi. J'avais un
closure
avec les autres... J'arrivais à être en paix avec elles, après un
certain temps. Cette fois, c'était tellement différent... Il n'y a que
de la hargne qui s'est bâtie en moi, contre l'image que j'ai de toi. De la putain d'envie de te tabasser avec tes DVD de Sex in the City. Pas étonnant que tu t'identifie avec la fille qui ressemble à un cheval... En me rabaissant, tu m'as appris sans le savoir que je valais mieux. Mais GOD que tu m'as blessé dans ta manière de juger tous ces gens...
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Je veux regarder une fille pendant des heures sans que jamais elle ne
dise: "Arrête, tu m'énerve, quessé que j'ai dans 'face?". Parce que
j'm'en crisse des totons, quand chu en amour. À la poubelle, les sextos.
Je veux des yeux pleins de oui oui, pas des puits sans fond. Des
cheveux qui suivent le vent, des sourires pas trop plein de dents,
sincères.
Je sais pas si je veux Lili...
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Et voilà maintenant que j'ai adopté une nouvelle soeur. Une qui soit une dyke, une vraie, en plus. Si Lacia et son manque d'athlétisme laissait entrevoir une quelconque attirance ever again, ce n'était certainement pas chez les filles qu'elle allait la trouver, même chez les dykes les plus renforcées.
Bref, au total, un frère transgenre refoulé, une demi-soeur qui prétend être bi et une soeur carrément gaie. Ça me fait penser à la blague du père et ses deux filles gaies. "Crisse yen a pas un dmes enfants qui aime les graines" et le fils de répondre "Moi" *trollface*
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Lundi 23, 6h13 am